Il est 12h15, on arrive à Jeanne D’arc ; les salarié-e-s sont devant la permanence de la députée. On est peu d’étudiant-e-s et lycéen-e-s alors on décide de partir avec les salarié-e-s jusqu’à Compans car elleux rejoignent le Conseil Départemental pour un rassemblement.
On reste avec elleux jusqu’au bout. Arrivé-é-s au CD, ça se délite, certain-e-s partent, d’autres non, manif sauvage ? Bof, finalement rien ne se passe.
Il est 18h, Nuit Debout commence à s’installer tranquillement… Et voilà qu’on n’a pas monté les barnum que la police municipale débarque pour nous dire qu’on a pas le droit. Voyons donc. C’est pas comme si ça faisait déjà un bail que c’était possible de le faire. Alors on obéit ou pas ? « Oui mais on a l’autorisation – Non, là on me confirme vous pouvez pas – Oui mais on a déposé le rassemblement – C’est pas suffisant, il faut demander pour le barnum – C’est quoi les raisons ? On a toujours fait comme ça on nous a jamais rien dit ! – C’est comme ça c’est interdit. […] Ce soir il vont peut être servir de projectile […]. » Voilà je l’ai faite en courte. Servir de projectile… Ok ben on va tout interdire alors. Et puis franchement un barnum en projectile ça craint, c’est pas du tout assez lourd hein. Les tables, c’est sûrement mieux. Du coup : AG rapide ! Qu’est-ce qu’on fait ? On plie, on plie pas ? Sachant que y’a l’action dans pas longtemps… Qui resterait pour protéger les barnum en cas d’intervention policière ? 8 personnes… Bon ben ok, on démonte… Mais demain, qu’on se laisse pas marcher dessus comme ça !
Il est 18h30, l’action « Y’a pas d’arrangement » se fait au Macdo du Capitole. Y’a beaucoup de monde. Ça jette des confettis, « et retrait, retrait, de la loi travail ! », etc. On passe le mot : si les flics interviennent on va dans les étages. C’est "bon enfant". Les organisateurs rappellent que « c’est pacifique et non violent, on ne dégrade rien, on occupe seulement » et nianiania. Malgré cela on retrouvera de nombreux tags tel que « ACAB », « A bas l’État, les frites et les patrons », « l’argent c’est sans intérêt », « retrait du travail », « la télé commande » (perso, c’est mon préféré :P).
En parlant d’ACAB, les flics sont déjà bien là. CRS, BAC et Gendarmerie. On a même le droit à un coucou de l’armée… Iels se placent, iels sont partout, prêt-e-s à agir. Au bout d’un moment, iels décident que c’est la fin de la récré. Nous on est en haut, on s’est tou-s-tes assis-es, on se tient fort. Iels finissent par arriver, après avoir gazé tout les gens à côté du Macdo (on crie de fermer les fenêtres, les gaz remontent bien vers nous…) ; et là c’est plus « bon enfant », ça fait pas comme à l’occupation de la BNP. Ça dit "CRS calmez vous, asseyez vous !" et autres slogans qui veulent qu’on fasse des bisous au CRS (mais bon entre nous ça me tente moyen). Iels hésitent pas pour quelques coups de matraques, iels sont pas vraiment délicats, ni en actes, ni en mots. Les derniers à sortir sont les plus mal traité-e-s (plus de témoins...). Apparemment, quelqu’un s’est fait traîner dans le verre d’une vitre brisée. Il serait à l’hôpital. Pour avoir vu son état, c’était pas 3 bobos de rien du tout. L’équipe infirmière de Nuit Debout s’est occupée de lui pour les premiers soins.
Les gens, évacué-e-s, restent devant le Macdo. Il faut même pas deux minutes pour qu’iels chargent et balancent leurs lacrymos. Ça court dans tout les sens. Un flic est à l’étage du Macdo pour tirer avec son cougar. Iels tirent plusieurs salves de gaz poivre et grenades. Les sérums phy’ circulent, on s’entraide bien. Ça crie « Rémi, Rémi, on t’oublie pas ! » etc. Un camarade aurait été chopé par les flics apprend-on.
A partir de là, y’a un flottement. Quoi faire ? Les étudiant-es des beaux arts vont arriver pour #OnOccuppeMieuxQueÇa. On peut partir en manif’sauvage. On peut partir au comico du canal pour soutenir le mec chopé. On se dit que le plus important c’est de rester ensemble, parce que les flics sont sur les dents, qu’iels hésiteront pas à faire des sales trucs et encore plus si on se sépare. Les rues qui mènent au métro Capitole sont entièrement bloquées par les flics et leurs camions. Iels s’étendent petit à petit, et on se dit que la nasse elle est pas loin.
Finalement on se décide à partir tous en manif’ sauvage au comico. On passe par la rue du Taur, vers St Sernin, puis on prend la rue qui mène à Arnaud B. et puis après le pont des Minimes on se retrouve au comico. Les flics nous ont collé au cul tout le long. Arrivé-e-s là-bas il fait nuit. Ça craint, les flashs-balls et LBD sont de sortie. Une partie des gens, craignant la nasse s’étaient un peu éloigné-e-s et puis iels se font encore plus éloigner par les flics. Nous sommes donc scindé-es en deux, donc très peu, car les autres, sont reparti-es. Voyant qu’on commence à se décourager, ou partir, et qu’on à pas envie de finir tous à l’hosto, on prend le métro par groupes et pas au compte goutte pour rester ensemble.
Apparemment on voit sur Twitter que certain-es se sont fait encore gazer place du Cap. Les étudiant-e-s des Beaux Arts ? Aucune idée, je décide que pour ce soir j’en ai assez vu et je rentre chez moi.
Il est 22h30, et le pacifisme n’a toujours pas fait ses preuves aujourd’hui.
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