Depuis quelques semaines nous pouvons donc voir à Toulouse non seulement des centaines d’affiches publicitaires sur les supports JCdécaux mais aussi une bâche géante sur le Capitole. Trop effrayée que cette pétition reste lettre morte, la Ville de Toulouse emploie quatre "hôtesses" chargées de faire cracher leur signature aux badauds de la place du Capitole. Comme quoi quand la mairie veut la mairie peut ! [3]
Ne nous y trompons pas, cette pétition n’est rien d’autre qu’une opération de communication géante visant à légitimer démocratiquement un projet de rénovation urbaine. Ce sont surtout les intérêts des promoteurs immobiliers, des entrepreneurs et des élus que cette pétition vient défendre. En effet, sans la LGV, c’est tout le projet Toulouse Euro Sud Ouest qui se casse la gueule... son gratte-ciel compris ! ! Comme le résume Côté Toulouse : "Le détonateur du projet TESO a été l’annonce de la réalisation de la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse dans la continuité de Tours-Bordeaux." C’est l’arrivée prévue d’une clientèle aisée composée d’hommes d’affaire et d’investisseurs en tout genre à Matabiau qui légitime la démolition des quartiers populaires que sont Belfort, Bayard et Bonnefoy.
L’intérêt général des riches
La LGV est présentée comme un projet d’intérêt général, censée nous rapprocher de Paris (un monde qui bouge). Moudenc aimerait tellement nous voir l’accueillir comme on accueille l’électricité dans un village reculé.
Seulement voilà ; qui peut se payer un aller-retour à Paris à 300€ ? La grande vitesse est un luxe auquel seule une partie de la population peut accéder. Pour le commun des mortels, Paris est et restera à 8h de Toulouse, que ce soit en voiture ou en car. Les chiffres parlent d’eux-meme : plus de 50% des déplacements en TGV sont réalisés par des voyageur-euses comptant parmi les 30% de français-es les plus riches, tandis que moins de 14% des déplacements concernent les 30% les plus pauvres [4].
Pourtant, la LGV c’est :
- Un coût qui devra être supporté par l’ensemble des collectivités locales (Région, Département, Communautés de communes ou urbaines) ;
- La destruction de 4830 hectares de bois, de champs, de terres agricoles et viticoles, des zones humides, des espaces protégés, des nappes d’eau. Une demande de 30 millions de m3 de matériaux à importer qui impliquera l’ouverture de nouvelles gravières ;
- Plus de 2360 rotations de camions par jour ouvrés pendant les 7 années de chantier ;
- Et surtout, la reconstruction des quartiers de la gare au profit des entreprises et au détriment des populations habitantes, jugées précaire et indésirables.
La LGV, comme l’Occitanie Tower, sont des projets bâtis par les riches, pour les riches, et contre les habitant-es de la ville et de ses faubourgs. Si l’on doit signer quelque chose, c’est l’arrêt de mort de Toulouse Euro Sud Ouest !
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