Les journaflics en action : retour sur un mois de répression médiatique à Toulouse

Que serait l’État sans ses chiens de garde [1] ? La couverture médiatique des évènements de novembre illustre à merveille le rôle policier des médias, ce bras lettré de la répression. Notamment à Toulouse, où deux manifestations qui ont eu lieu la même semaine n’ont bénéficié ni de la même réponse policière, ni du même traitement médiatique... le deuxième épousant la première avec une remarquable discipline.

Mercredi 5 novembre 2014, Toulouse. 400 tracteurs débarquent de l’Aveyron, du Tarn et des départements voisins à l’appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs. 4 000 manifestants entendent bien faire entendre l’adage devenu fameux selon lequel « l’environnement, ça commence à bien faire. » [2] Après avoir bloqué l’A64 en direction de Toulouse et installé un barrage filtrant sur l’échangeur du périphérique, les agriculteurs déversent méthodiquement 17 tonnes de fumier en plusieurs points stratégiques du centre-ville, y compris dans la station de métro Jean-Jaurès, avant d’y mettre le feu. Le local d’EELV est saccagé, des ragondins vivants lâchés dans les rues, des centaines d’hectolitres de lisier répandus, des dizaines de kilomètres d’embouteillages provoqués.

Trois jours plus tard, samedi 8 novembre, même ville. Un millier de jeunes manifestant-e-s se rassemblent, après qu’un toulousain âgé de 21 ans payait de sa vie son combat pour l’écologie. Muni-e-s de leurs deux mains et de leurs deux pieds, ceux/celles-là observent une longue minute de silence avant de se mettre en route vers les allées Jean-Jaurès, où un impressionnant dispositif policier et militaire les attend.

La police escorta la colère populaire du 5 novembre avec une remarquable mansuétude. En effet, les forces de l’ordre se contentèrent de faire respecter le tracé déclaré en préfecture, en assistant placidement aux exactions qui devaient pourtant coûter des centaines de milliers d’euros à la collectivité [3]. Aucune interpellation ne fut effectuée.

Il en alla autrement pour le rassemblement du 8, déclaré par les manifestants mais interdit par le préfet. Devant la menace que représentait une foule assise par terre scandant des slogans anarcho-autonomes tels que « pacifistes, pacifistes », la police ne put contenir son émotion. Après les sommations d’usage, les forces de l’ordre dispersaient les manifestants à coup de gaz lacrymogène, bombes assourdissantes et matraques… manifestants qui, et là réside toute l’originalité de cette intervention de « maintien de l’ordre », étaient enfermés par des cordons ininterrompus de CRS et GM bloquant toutes les voies de sortie possibles. Combinant des concepts recyclés du type punition collective avec des idées plus innovantes du genre garde à vue de masse à ciel ouvert, les flics se déchainaient pendant plusieurs heures et procédaient à 21 interpellations sous l’œil bienveillant d’un hélicoptère, mais aussi d’un canon à eau, que les toulousain-e-s découvraient pour la première fois.

Deux poids deux mesures

Quelle couverture pensez-vous que les médias allaient réserver à ces deux évènements notables qui secouaient la capitale du Sud Ouest dans la même semaine ? Leur étude comparée mériterait à elle seule de faire l’objet d’un cours de sociologie.

Bien qu’il y eut certaines voix discordantes et rabat-joie pour déplorer que les agriculteurs avaient disséminés pneus et autres plaques d’éverite (contenant de l’amiante) dans leurs tas de fumier, ce qui, contrairement à d’autres années plus fastes, rendait inutilisable ce dernier par les citadins-jardiniers, personne ne trouvait à redire que l’on puisse littéralement recouvrir la quatrième ville de France de merde en toute impunité – le journal local La Dépêche du Midi qualifiant au contraire ces actions de « surprise très visuelle [4] ». Noël avant l’heure !
Les agriculteurs ont « marqué leur passage », « se sont distingués par des actions spectaculaires », et, tenez-vous bien, ont « réussi leur double pari. Celui, d’abord, d’avoir défilé dans le calme, sans provocation ni affrontement avec les forces de l’ordre. Mais également celui de s’en être pris aux lieux symboliques de leur lutte, l’administration et les organismes de gestion de l’eau. » Quel panache !
Et de là à croire qu’il y a un lien de causalité entre l’intervention des forces de l’ordre et la production de violence, ou qu’il n’y en a aucun entre l’ampleur des dégradations commises et la réponse des forces de l’ordre, il y a un pas qu’aucun torche-cul local ou national ne s’est risqué à faire.

La manifestation du 8, qui semblait pourtant relever de motifs plus nobles que la simple défense d’intérêts corporatistes, à savoir le meurtre d’un jeune manifestant dans le cadre de la construction illégale et corrompue d’un barrage écologiquement catastrophique, ne se vit hélas pas gratifier d’un tel enthousiasme.

Dans un article d’anthologie, La Dépêche, semblant ignorer la force comique d’une telle auto-caricature, évoque d’emblée « des policiers et des gendarmes qui courent dans tous les sens après une menace presque fantôme mais malheureusement très active [5]. » Alors que certains ne croient que ce qu’ils voient, d’autres ne voient que ce qu’ils croient !

L’évocation d’une voiture brûlée « par un cocktail Molotov » ne tarde pas à apparaître sous leur plume, alors qu’au même moment leurs confrères de France 3 écrivent, dans un improbable élan d’honnêteté journalistique, que l’incendie est à imputer à un tir de grenades lacrymogènes mal ajusté des fonctionnaires de police. Mais l’honnêteté a des limites ! L’article de France 3, très sobrement intitulé « Musique, cocktails molotov et arrestations [6] », indique en chapeau : « 21 interpellations, 1 véhicule incendié, plus de 500 manifestants », et il faudra fouiller dans les légendes de leur diaporama pour comprendre que cet incendie n’est pas le fait des manifestant-e-s. Qu’à cela ne tienne ! L’image fait le tour de France, des infos continues de BFM [7] aux quotidiens nationaux (ici Le Parisien [8]) :

La Dépêche fait preuve d’une déontologie inattendue en rapportant que des blessés ont été à déplorer du côté des manifestants ... mais le fait dans des termes bien à elle : « Au moins six manifestants secouées par les gaz ou les interventions des forces de l’ordre. » Quelques chatouilles du bout de la matraque, agrémentées d’un doux parfum poivré, vaporisé avec parcimonie. Après tout, on ne va pas se formaliser pour quelques tabassages en règle.

Le Parisien relate : « Les forces de l’ordre, particulièrement sur le qui-vive ce samedi, n’ont pas pu éviter des affrontements, notamment à Toulouse où deux membres des forces de l’ordre ont été blessés. » Avec un sens certain de l’autodérision, les journalistes illustrent leur article avec une photo qui va complètement à l’encontre de leur propos :

Dans le journal Le Monde, la situation singulière des manifestant-e-s retenu-e-s prisonnièr-e-s dans les allées Jean Jaurès nous vaut ce croustillant oxymore dont on se demande s’il a été écrit consciemment ou non par le correspondant local ; « A 17 heures, des affrontements avaient encore lieu dans différentes rues adjacentes et sur la place Wilson, alors qu’un canon à eau était posté pour tenter de disperser une nouvelle fois environ 150 manifestants toujours encerclés par les forces de l’ordre [9]. » Disperser des manifestant-e-s enfermé-e-s, voilà qui aurait pu retenir l’attention d’un journaliste sobre.... Hélas !

Avant que l’article ne soit modifié suite à quelques protestations sur la page Facebook du Monde, l’auteur de ces lignes, Philippe Gagnebet, rédacteur en chef de Friture Mag à ses heures perdues, reprenait benoîtement à son compte les chiffres de la police sur l’ampleur de la mobilisation, soit « entre 200 et 300 personnes ». Qui sait, Philippe fait peut-être partie des innombrables victimes de flash-ball ayant perdus l’usage d’un œil ces dernières années [10] ?

Il nous faut cependant excuser les journalistes, qui ont pour habitude d’opérer une moyenne entre les chiffres de la police et ceux des syndicats, évitant ainsi de solliciter plus que nécessaire leur cerveau atrophié : nous ne sommes représenté-e-s par aucun syndicat et encore moins par un parti politique, ce qui ne facilite en rien leur difficile travail d’investigation.

Enfin, l’inénarrable Dépêche ne manque pas de s’appesantir sur la « horde noire masquée » qui, « sous le regard inquiet des passants », « a vandalisé les quatre distributeurs bancaires du Crédit Mutuel » à la nuit tombée, c’est-à-dire plus de quatre heures après le début de l’agression policière. « Une violence effrayante, lâche une commerçante. » Indifférents à la violence exercée contre les personnes, les journaflics font preuve d’une sensibilité étonnante quand il s’agit de biens matériels – à croire que dans le monde qu’ils nous content, les distributeurs de billets sont les seuls à ressentir la douleur.

« Leur manière à eux d’exprimer leur opposition à tout, du barrage de Sivens à l’État en passant par les forces de l’ordre qu’ils ont moqué et souvent insulté tout au long de l’après-midi » conclut subtilement le quotidien de Jean-Michel Baylet, dans la seule référence qu’il ose sur les raisons de la mobilisation du 8 novembre, contrastant avec les atermoiements empathiques dont il a fait preuve le 5 en relayant longuement les revendications mortifères des syndicats agricoles (parmi lesquelles – tiens tiens– le maintien du projet de barrage de Sivens).

Qu’importe qu’aucun incident n’ait été à signaler avant que les forces de l’ordre n’initient le désordre, comme le prouvent d’innombrables vidéos et témoignages [11]. Ni que le dégât le plus important de la journée fut imputable aux flics, dont les compétences en lancée de grenades commencent enfin à faire mouche. Ce sont les « débordements », les « casseurs », et mêmes les pertes de chiffre d’affaire induits par ces manifestations (exemple avec cet article dont le titre dispute le ridicule au pathétique « Manifs : les commerçants demandent une pause [12] ») qui furent copieusement colportées et commentés dans les jours qui suivent par les médias, qui peinent par ailleurs à dissimuler l’excitation concupiscente qu’est la leur à la vue des « violences » dont ils prétendent s’offusquer.

La question de la crédibilité

Les conclusions à tirer d’un tel constat semblent claires mais insuffisamment explicitées. Pourquoi continuons-nous d’entendre, comme ce fut le cas le 22 novembre alors qu’un groupe de manifestants entreprenait de détruire un support publicitaire, des réflexions du type « Arrêtez, vous nous décrédibilisez » ?

Outre le fait qu’il ne viendrait à personne l’idée de huer celles et ceux qui choisissent un mode d’action ostensiblement pacifiste [13], on ne peut que se demander à quel « crédit » ces gens-là font référence.

Comme nous venons de le voir, la tonalité du traitement médiatique qui est réservé à un groupe social ne dépend que très marginalement de ses agissements. Il faut se débarrasser de l’idée naïve selon laquelle le journalisme entretient un quelconque rapport avec la réalité, sinon avec celle de la lutte des classes [14] Il se contente de contribuer à la reproduction d’un ordre social, en apportant un soutien idéologique à la répression physique mise en œuvre par l’appareil étatique. A Toulouse au mois de novembre, il a pleinement fait son travail contre-insurrectionnel d’action psychologique [15], en justifiant systématiquement l’emploi de la violence à l’encontre des populations (on parlera alors de force), en apprenant au peuple à avoir peur de lui-même et en préparant le terrain à une justice politique qui prononçait par la suite des peines d’exécution sociale [16].

Dans cette optique réactionnaire, il faut comprendre que ce n’est pas la violence en elle-même qui est condamnée – elle est au contraire largement promue. La mise à sac du centre ville par les agriculteurs a été relayée avec bienveillance : elle s’inscrit dans le fonctionnement normal d’une « démocratie » où la liberté d’expression se résume à la défense d’intérêts économiques. Les lobbies et les corporations ont toute légitimité à exprimer leur colère avec violence, puisque le capitalisme, que Hobbes confondait avec l’état de nature, est bel et bien une guerre de tous contre tous.

 [17]

La pensée anticapitaliste et anti-autoritaire dont nous nous rendons coupable, bien qu’infiniment moins conséquente en termes de dégâts matériels, représente au contraire un affront insupportable sur le plan idéel. Non canalisé-e-s par des partis politiques, incapables de n’avoir ne serait-ce qu’un semblant de revendications, nous sommes la lie de la citoyenneté, celle dont la dépravation politique n’a d’égale que la débauche intellectuelle. Les mass médias n’ont d’autres solutions que de nous jeter en pâture à la répression policière et à l’enfer judiciaire [18].

Sans le vaste travail de justification entrepris par la presse, rendu de plus en plus délicat par la disproportion exponentielle des moyens répressifs utilisés contre nous, l’État serait incapable d’actualiser ses tactiques contre-insurrectionnelles héritées de l’ère coloniale et reconnues depuis dans le monde entier – rappelons nous de Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la Défense, qui proposait au dictateur tunisien en difficulté le « savoir-faire français » pour mater le soulèvement populaire en cours [19]. Le complexe militaro-industriel peut alors expérimenter de nouvelles formes de coercition punitive, comme, dans le cas du 8 novembre, l’enfermement arbitraire de plusieurs centaines de personnes suivi de leur brutalisation massive, sans que cela ne suscite d’émotion particulière dans le reste de la population.

Ne soyons pas dupes, au passage, de l’enthousiasme sporadique dont les médias font preuve à l’égard des révoltes qui éclatent à des milliers de kilomètres de chez nous ; récemment celles des étudiants de Hong-Kong ou encore des Noirs américains après le meurtre de Michael Brown. Loin de découler de comportements ou de références idéologiques plus acceptables de la part des manifestant-e-s, ces emballements hypocrites sous-entendent toujours qu’on ne peut que se réjouir d’habiter en France au vue de la barbarie qui règne encore dans le Reste du monde. Pensez donc à ces pauvres Chinois qui n’ont pas la chance d’élire leurs maîtres !

Du fantasme de l’opinion

Reste que l’on continue à entendre l’argument fatiguant de « l’opinion ». Mais que va penser l’Opinion si l’on se met à détruire ses distributeurs automatiques de billets ? Ne risque-t-on pas se « décrédibiliser » vis-à-vis de l’Opinion ?

On pourrait facilement objecter que l’opinion n’existe pas [20], que le rapport entre l’opinion et les médias est à peu près le même que celui qui existe entre une poule et son œuf, et que, par suite logique, si jamais elle existe, c’est toute entière dressée contre nous [21]. Mais ce n’est même pas de ces remarques que l’argument de l’opinion tire sa médiocrité. Avant de produire un acte, que celui-ci consiste à lancer un pavé sur un cordon de CRS ou à casser une banque à coup de masse, il n’y a qu’une question qui importe vraiment : est-ce juste ? [22]

Le raisonnement selon lequel un acte juste ne doit pas être commis pour des raisons de réputation entretient une troublante proximité avec celui qui conclue que les femmes feraient bien de réprimer leurs désirs si elles ne veulent pas se voir traitées de salopes. Et tout comme la société patriarcale a réussi à faire de beaucoup de femmes des agents de contrôle et de dénonciation de leurs semblables, on voit malheureusement apparaître dans nos manifestations une sorte de service d’ordre informel, dont le seul effet est de... servir l’ordre social. Or, nous prenons la rue justement pour casser cet ordre. Croire que nous pouvons le faire assez poliment pour que les médias y prêtent une oreille bienveillante relève au mieux de la bêtise, au pire de l’entreprise de récupération politique. Nous ne serons jamais des sujets respectables, tout simplement parce que les industriels qui possèdent les empires médiatiques ont bien compris qu’ils n’auraient aucune place dans le monde pour lequel nous risquons nos corps.

Notes

[1« Les nouveaux chiens de garde » Serge Halimi, 1997,http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Nouveaux_Chiens_de_garde

[2« Sarkozy aux agriculteurs ; l’environnement, ‘ça commence à bien faire’, France Info, 02/11/2011, http://www.franceinfo.fr/actu/politique/article/sarkozy-aux-agriculteurs-l-environnement-ca-commence-bien-faire-107281

[3« Qui va payer la facture de la manif agricole ? », La Dépêche, 07/11/2014, http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/07/1986834-qui-va-payer-la-facture-de-la-manif-agricole.html

[4« Manifestation agricole : circulation toujours difficile, du fumier incendié sur l’A64 », La Dépêche, 05/11/2014, http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/05/1985389-manifestation-agricole-mercredi-noir-dans-les-rues-de-toulouse.html

[5« Manifestation anti-Sivens : incidents en centre-ville », La Dépêche, 09/11/2014, http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/09/1987973-manifestation-anti-sivens-incidents-centre-ville-malgre-interdiction-manif.html

[7BFM - La manifestation à Toulouse, https://www.youtube.com/watch?v=Uw4HncznVPY

[8« Manifestations pour Rémi Fraisse : toujours 21 gardes à vue à Toulouse », Le Parisien, 08/11/14, http://www.leparisien.fr/societe/manifestations-pour-remi-fraisse-le-maire-de-toulouse-inquiet-08-11-2014-4276237.php

[9« Sivens : une vingtaine d’interpellations lors de la manifestation interdite à Toulouse », Le Monde, 08/11/2014, http://lemonde.fr/societe/article/2014/11/08/appel-en-refere-contre-l-interdiction-de-manifester-samedi-a-toulouse_4520718_3224.html

[10« Flashballl : près de trente blessés graves depuis 2004 », Mediapart, 04/12/2013, http://www.mediapart.fr/journal/france/041213/flashball-pres-de-trente-blesses-graves-depuis-2004

[11- Ici : « A Toulouse, la guerre contre le peuple est déclarée », Blog de Hélène Duffau, Mediapart, 11/11/2014, http://blogs.mediapart.fr/blog/helene-duffau/111114/toulouse-la-guerre-contre-le-peuple-est-declaree

[12« Manifs : les commerçants demandent une pause », La Dépêche, 21/11/2014, http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/21/1995964-manifs-les-commercants-demandent-une-pause.html

[13Alors qu’il n’est pas interdit de penser qu’arborer un panneau « paix », ou encore « liberté, égalité, fraternité » constitue à bien des égards un affront plus sérieux à notre « crédibilité. »

[14Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que le mot « émeute » n’est jamais été utilisé par les médias pour parler nos manifestations, ce champ lexical étant, dans la grille de lecture classiste qu’est la leur, réservé au sous-prolétariat non-Blanc des banlieues. Nos origines sociales, allant de l’aristocratie ouvrière à la petite bourgeoisie, nous valent l’emploi pompeux du mot « échauffourée ». Aussi improbable que cela puisse paraître, nous ne sommes pas les plus mal lotis dans le paysage médiatique.

[15Le terme d’action psychologique est emprunté au sociologue Matthieu Rigouste : « La domination policière », éd. La Fabrique, 2012, p.68.

[16« Procès d’un casseur : le marquis, la banque et le boulanger », IAATA, 18/12/2014, https://iaata.info/ecrire/?exec=article&id_article=490

[18« Manif anti-Sivens : les Pieds Nickelés de la révolution au tribunal », La Dépêche, 26/11/2014, http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/26/1999278-manif-anti-sivens-pieds-nickeles-revolution-tribunal.html

[19« Tunisie : les propos "effrayants" d’Alliot-Marie suscitent la polémique », Le Monde, 13/01/2011, http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/13/tunisie-les-propos-effrayants-d-alliot-marie-suscitent-la-polemique_1465278_3212.html#rbZuhR3IJlM0b1L4.99

[20« L’opinion publique n’existe pas », Pierre Bourdieu, Les Temps modernes, n°318, janvier 1973 (pp. 1292-1309). Disponible ici : http://www.acrimed.org/article3938.html

[21Selon un sondage réalisé par la société Odoxa le 30 et 31 octobre, 7 français sur 10 considèrent que la mort de Rémi Fraisse n’est pas une affaire d’État. http://www.odoxa.fr/wp-content/uploads/2014/10/Odoxa-pour-It%C3%A9l%C3%A9-CQFD-L%E2%80%99impact-politique-de-la-mort-de-R%C3%A9mi-Fraisse.pdf

[22Le Comité Invisible parle de vérités éthiques : « Les vérités éthiques ne sont pas des vérités sur le Monde, mais les vérités à partir de quoi nous y demeurons. Ce sont des vérités, des affirmations, énoncées ou silencieuses, qui s’éprouvent mais ne se prouvent pas. Le regard taiseux planté, poings serrés, dans les yeux du petit chef et qui le dévisage pendant une longue minute en est une, et vaut bien le tonitruant "on a toujours raison de se révolter" » « A nos amis », Le Comité Invisible, 2014, éd. La Fabrique.

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