Salut Jean-Luc,
C’est IAATA.
C’est avec beaucoup d’émotion que j’apprends, via ton avocat, que tu comptes parmi mes fidèles lecteurs.
J’en suis ravi.
D’autant plus ravi que tu t’apprêtes à me prouver ton amour par un dépôt de plainte qui, effet Streisand oblige, ne manquera pas de m’offrir une popularité nouvelle.
En effet, à l’heure où j’écris ces lignes, l’article pour lequel tu me mets en demeure n’a été vu que par 299 personnes. Gageons que ton coup de pouce le sortira de sa relative confidentialité !
Voici le doux courrier que j’ai reçu dans ma boîte mail ce matin :
Madame, Monsieur,
Je suis le conseil habituel de Jean-Luc MOUDENC, Maire de TOULOUSE.
Ce dernier m’a informé de la publication d’un article sur le site « IAATA.INFO », intitulé « MOUDENC veut du soutien, qu’il crève ! », commençant par « 101 caméras de vidéoprotecion (350 d’ici 2017) » et finissant par « P.-S. nik sa mèr le maire ! (et la réinsertion) ».
Après analyse juridique de cet article, il apparait que celui-ci comporte clairement des propos injurieux :
- « qu’il crève »,
- « ces crevards » ;
- « MOUDENC n’aime pas les pauvres et les pédés » ;
- « nik sa mèr le maire ».
Je vous indique que l’injure est définie par l’article 29 de la loi du 29 juillet 1981 sur la liberté de la presse comme toute expression outrageante, termes de mépris ou invective ne renfermant l’imputation d’aucun fait.
La sanction de cette infraction est visée au 1er alinéa de l’article 33 de la loi précitée et prévoit une amende de 12.000 €.
La consultation du site ne permet de déterminer ni l’identité du directeur de la publication, ni de l’auteur du texte, ni de l’éditeur du site, ni de l’hébergeur, comme cela est pourtant imposé par les dispositions de la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique.
Dès lors j’adresse ce courrier électronique à la seule adresse de correspondance disponible sur le site IAATA INFO.
J’ai reçu mandat de vous mettre en demeure par la présente, de retirer l’article litigieux du site IAATA INFO, sous huitaine, à compter de l’envoi du présent courriel.
Vous pouvez bien évidemment confier la présente à votre conseil habituel, je ne verrais que des avantages à correspondre par son intermédiaire.
Dans l’attente, je vous souhaite bonne réception de la présente.
Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Jean-Luc, mon cher Jean-Luc. On te savait lunatique, notamment depuis que tu avais cherché à punir, en vain, celles et ceux qui collaient ces jolis autocollants qui nous rappelaient quelques vérités refoulées :
Déjà , à l’époque, je trouvais ça drôle que tu te vexes du qualificatif d’homophobe après avoir lutté ouvertement pour que les homosexuelLEs n’aient pas les mêmes droits que toi.
Ca me fait penser à cette dame qui consacre sa vie à maintenir son parti à la droite de l’UMP, qui lui-même peine à rester à la droite du PS, mais qui porte plainte contre celles et ceux qui parlent d’extrême droite à son propos.
Quelques années après, te voilà donc à nouveau d’humeur lepénienne. Tu as cru que la locution « Moudenc n’aime pas les pauvres » était une insulte !
Alors même que toute ton action consiste à les éradiquer méthodiquement du centre-ville…
Jean-Luc. Reprends-toi.
Pour une fois que quelqu’un s’intéresse vraiment à ce que tu fais, tu ne peux pas te permettre de céder à tes vieux démons en prenant encore un constat pour une insulte.
Et puis surtout, mon Jean-Luc, le vrai problème, c’est qu’une fois de plus tu risques de ne faire rien d’autre que de te ridiculiser.
Certes, tu as su prouver d’innombrables fois que ce n’était pas là quelque chose que te craignais, bien au contraire.
Mais tout-de-même.
Tu auras bien du mal à trouver un coupable, car je ne suis personne !
Plus exactement, je suis tout le monde.
Tout le monde, c’est-à -dire touTEs les toulousainEs qui ont reçu cette agression dans leur boîte aux lettres, je parle du tract dont tu nous as gratifiés en février, celui qui n’hésitait pas à nous inviter à rejoindre « l’association de soutien à Jean-Luc Moudenc ».
Je suis touTEs les toulousainEs qui subissent tous les jours ta politique de droite, ta guerre aux pauvres, ta flicaille de merde, et à qui tu oses venir demander du soutien.
TouTEs celleux qui ne veulent pas voir leur ville se transformer en centre commercial et en places de parking pour tes potes de Vinci.
Les manifestantEs à qui tu interdits le centre-ville ;
Les putes que tu envoies crever ailleurs ;
Les clochardEs que tu chasses comme on chasse les chiens ;
Les quartiers populaires que tu nettoies à coup de matraque.
Alors tu vois Jean-Luc, quand on te dit d’aller « crever », pour toi c’est une insulte… pour nous c’est une réponse.
La seule possible.
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