Lettre ouverte de salariées et ex-salariées de l’association « Du côté des femmes 31 »

Nous, salariées et ex salariées de l’association Du côté des femmes de Muret (31), tenons à rendre publique la situation actuelle à l’association Du côté des femmes 31 à travers une lettre ouverte.

À Du côté des femmes 31, les salariées ne sont-elles pas des femmes ?

  • Lettre ouverte de salariées et ex-salariées

Ce texte a pour objectif d’informer sur les dysfonctionnements au sein de l’association Du côté des Femmes de Muret, association qui lutte contre les violences faîtes aux femmes et œuvre en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes. Nous souhaitons rendre visible les contradictions entre les valeurs affichées par cette association et la réalité du fonctionnement en interne. Nous déplorons vivement les choix adoptés et les orientations prises, notamment depuis un an, qui ne peuvent correspondre à ceux d’une association ayant un engagement féministe et égalitaire. Certaines femmes accompagnées nous ont témoigné leur solidarité, établissant ainsi un juste parallèle entre l’accompagnement mis en place pour les aider à lutter contre les violences subies et l’objet de la présente lettre, consistant à dénoncer les situations de violence au travail vécues par des femmes au sein d’une association dite féministe.

L’état des lieux à « Du côté des femmes 31 » à ce jour est le suivant : sur une équipe de 7 salariées et une personne en service civique, en moins de sept mois, nous avons vécu 2 ruptures conventionnelles de CDI, le licenciement d’une salariée en CDI, ainsi que deux non-renouvellements de CDD. Pour remplacer ces « départs », deux nouvelles embauches en CAE, le recrutement d’une personne en service civique et d’une bénévole ont eu lieu. Au lieu de stabiliser et de pérenniser les emplois en vue d’un meilleur accompagnement pour les femmes et de meilleures conditions de travail pour les salariées, l’association opte pour une politique de précarisation des emplois. DCDF 31, témoin au quotidien des réalités économiques et professionnelles des femmes, n’hésite pas à licencier une femme de plus de 50 ans et à ne pas renouveler le contrat de deux jeunes professionnelles.

Dans le contexte de désaccord et de conflit qui a été celui de l’année 2016, ce changement de personnel a permis de renouveler une grande partie de l’ancienne équipe et semble bien être l’option choisie pour éviter de se confronter aux questions soulevées par certaines salariées (notamment concernant la transparence des décisions au sein de l’association).

Conformément à l’incitation à participer aux réflexions et à la vie associative qui est faite aux salariées par le Conseil d’administration (CA), nous avons tenté d’ouvrir le dialogue à de nombreuses reprises. Certaines salariées ont adressé au CA deux courriers (5 juillet et 19 août 2016) demandant des discussions collectives en urgence afin de mettre à plat les conflits et de pouvoir prendre part aux discussions relatives à l’orientation politique de l’association. Malgré les diverses tentatives de dialogue, la direction et le CA ont continué à prendre des décisions de manière unilatérale. Ceci n’a fait que cristalliser les tensions existantes ainsi que générer une ambiance de travail dégradée et une augmentation de la souffrance au travail de chacune. Cela a eu des répercussions directes sur le reste de l’équipe et sur le travail d’accueil auprès des femmes. Ces départs successifs et précipités pour trois salariées, et ce sans aucune anticipation de la part de la direction n’ont pas permis à ces dernières d’assurer correctement un relais des dossiers suivis, de prévenir les femmes accompagnées et de clôturer les différentes missions sur lesquelles elles étaient engagées.

Notre vision féministe de l’accompagnement des femmes exige autre chose qu’une simple relation d’aide : elle envisage de vraies rencontres et réflexions communes avec les femmes suivies (expériences en tant que femmes, vécus et analyses des inégalités...). Nous avons vécu une injustice et une situation de violence en tant que salariées de cette association.

La logique managériale que nous dénonçons nous en rappelle bien d’autres. Il est simplement très triste et accablant de la voir s’instaurer tranquillement au sein des associations revendiquant un autre monde, notamment féministe.

Nous réaffirmons qu’un des fondements du féminisme est de questionner et de lutter contre les rapports de pouvoir et de domination sous toutes leurs formes !

contact : lettreouvertemuret@gmail.com

P.-S.

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