Depuis le 5 novembre, plus de 1100 personnes [1400 au 26 novembre] ont été évacuées de leur logement à Marseille. Les services de la ville et les pompiers, craignant le scandale public, répondent à toute insalubrité constatée par une évacuation préventive. A toute heure du jour et de la nuit. Ainsi, certaines évacuations (rue Saint-Pierre par exemple) se font sous escorte policière, à 21 h, sans possibilité laissée aux habitant.e.s de récupérer des affaires.
Les habitants sont provisoirement relogés dans des hôtels parfois très éloignés de leur quotidien, de l’école des enfants, de la famille, des amis. Pour les repas, généralement froids, ils se déroulent dans des « restaurants » municipaux tristes à mourir. Quant à l’avenir, il reste flou, puisque les personnes évacué.e.s n’ont aucune réponse sur les solutions de relogement.
Sur internet où dans les rues, les témoignages se multiplient : expulsions nocturnes en pyjama, impossibilité d’aller récupérer des affaires (médicaments, fournitures scolaires, etc.), experts envoyés par la ville alors qu’ils ne sont pas habilités à mettre l’immeuble sous arrêté de péril imminent, omniprésence de la police, flics qui filment et photographient les personnes qui s’opposent à l’évacuation, etc. Ambiance.
Il va sans dire que la situation est complexe : beaucoup d’immeubles sont insalubres, dans un état de délabrement avancé. Pour autant, la multiplication de ces scènes de mise à la rue en pleine nuit semble autoriser une autre lecture : ce qui se joue en ce moment irait bien au-delà de la réponse politique au logement insalubre.
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