Meilleurs vœux

Maintenant que la période des « fêtes » est derrière nous, on ne voulait pas vous priver de ce texte, écrit à l’issu d’une de ces typiques fêtes de famille…

La question vient aussitôt… Comme si elle était inévitable…
Une question à laquelle sont possibles cent, voire mille réponses.
Rapidement tu te rends compte qu’il ne s’agissait pas du tout des belles choses que tu avais en tête… Ces parents, que tu ne vois qu’une fois par an, ne sondent pas tes rêves ou tes idées, non, ces choses-là ne les intéressent pas. C’est autre chose qu’ils veulent savoir.

Quand la réponse attendue n’arrive pas, ils reposent la question. Ils insistent même. Oui, mais en fait, qu’est-ce que tu fais maintenant ? La question sonde le travail, le travail rémunéré bien entendu. Ce n’est pas uniquement cette question qui m’agace, mais bien l’idée que le travail rémunéré semble être la seule chose qui vaut quelque chose dans cette société. La seule chose à être reconnue, valorisée. Travailler, c’est ça qu’il faut faire. Le travail, c’est ça le destin de ta vie. La volonté n’en fait pas partie. Le rêve encore moins. Comme si tu n’avais droit à l’existence qu’uniquement à condition d’aller travailler.

Ils ne te lâchent pas. D’abord vient l’étonnement. Mais tu dois bien faire quelque chose ? Dans leur intonation, on remarque l’incrédulité. Comme s’ils ne pouvaient pas croire que c’est possible d’exister sans travail rémunéré. Ton travail comme substitut de ta personnalité, comme si tu devais être ton travail et pas un individu avec des idées, des passions et des désirs. L’incrédulité de t’entendre dire que tu sais remplir ton temps avec autre chose qu’un travail. L’aliénation est totale. Aliéné de ses propres désirs et intérêts. Un vide qui doit être comblé par l’impulsion, telle une drogue, vers la marchandise et la consommation.

Après l’étonnement vient le mépris et la condamnation. Mais tu dois bien vivre de quelque chose ? Tu gagnes ton pain… et donc une place dans la société… Comme si tu ne « méritais » de vivre que si tu gagnes du fric. Si tu choisis d’avoir le moins possible à voir avec l’argent, on te regarde compatissant, comme si tu étais fou, comme si tu ne l’avais pas compris. Gagner du fric, dépenser du fric : voilà ce qui devrait être le but de ta vie.

La famille, la « pierre angulaire » du vivre ensemble, le baromètre de la société. Ma famille a de nouveau fait son devoir ; en avant la reproduction des normes sociales ! Lors de l’au revoir, ils te souhaitent encore une année pleine de joie. Eh bien, je pense qu’eux en auront plus besoin que moi…

(publié dans Hors Services, n27)

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