Nues, ivres ou isolées, nous ne sommes pas des proies !

Dans la nuit du 28 au 29, les locaux de la Dépêche Interactive ont été attaqués.

La Dépêche n’est pas une forteresse inattaquable. Tous les grands groupes ont leurs faiblesses, à nous d’être inventives, rusées et suffisamment perspicaces pour les trouver. La Dépèche Intéractive est une branche du groupe La Dépêche. Cela suffit à nous en faire une cible.

Les raisons de nuire aux médias ne se comptent plus. C’est même un discours plutôt répandu chez celles et ceux qui ont compris que l’opinion publique ne sera jamais notre amie. Cette attaque est une réaction à la publication d’un article [1] propageant l’idée que "nous, femmes" créons les conditions de nos agressions, en n’incarnant pas le modèle façonné par les désirs des hommes, qui nous veut silencieuses, soumises, obéissantes, et objet de consommation.

Les marteaux qui cette fois visent des vitres - comme ils pourraient viser des têtes - arment notre rage envers toutes celles et ceux qui renforce la culture du viol. Cette action est une foulée de plus dans le chemin sans fin de notre libération de toutes les oppressions. Nous ne le répéterons visiblement jamais assez, le viol n’est pas l’acte isolé d’un dangereux individu qui guetterait au coin d’une ruelle, mais bien, sinon une arme, souvent la menace et la punition corrective pour toutes les meufs qui ont fait de la rébellion leur vie ou simplement cherchent à sortir de la cage qu’est le patriarcat. Et c’est toujours le reflet d’un monde qui envisage les femmes comme des objets à soumettre.

Les médias nous instrumentalisent pour distiller la peur, en créant un besoin de sécurité auquel il faudrait répondre, dans l’urgence, par toujours plus de contrôle sur nos vies, de cameras, de relevés ADN. Illes ne cherchent pas à nous protéger, ce discours est un leurre pour augmenter leur domination.
Nous ne voulons pas déléguer notre protection, mais essayons de nous organiser pour nous défendre, et attaquer est une façon de le faire.

Sous entendre, comme le fait Jean Cohadon dans son article, que l’alcool et la drogue sont des problèmes récurrents chez les meufs qui ne peuvent être dissociés des viols et autres agressions dont elles font l’objet, c’est tenir leurs jambes écartées pendant que les bourreaux font leurs affaires. Ce journaleux médiocre, passionné de faits divers et d’intervention policières et un des milliers de complices impuni.e.s auxquel.le.s personne ne songe, ou n’ose, s’attaquer. La Dépêche, publiant son article dans leur torchon infâme, en est une autre.

Nous nous organisons, entre meufs, pour qu’un jour nous ne nous en prenions plus seulement à des vitres et à des murs mais bien aux gens et gentes qui se cachent derrière, et qui sont celles et ceux qui font l’objet de notre haine. Nous voulons qu’illes aient peur, qu’illes sachent que leurs agissement ne resteront pas toujours sans réponse. Nous voulons qu’illes pensent à toutes ces meufs vénères qui les guettent au coin d’une ruelle, et qui rêvent d’un jour leur enfoncer un marteau dans le coeur. Illes veulent nous rendre responsables des horreurs qu’ils nous font subir, nous voulons que la peur change de camp.

Cette action est dédiée à toutes les meufs énervées, nous espérons par là chauffer vos cœurs.

Que les actions contre le patriarcat se multiplient !

A vos marteaux... Prêtes ? Partez !

Notes

[1Ndlr : L’article en question relate l’arrestation d’une femme nue place du Capitole le 17 avril à 3h du matin. Il se termine ainsi :

Côté sécurité publique, personne ne veut sombrer dans la psychose sur la piste d’hypothétiques individus qui piégeraient les verres des jeunes femmes en soirée. « Cela est déjà arrivé à Toulouse mais il y a plusieurs années, note un enquêteur. La réalité, plus terre à terre, c’est une surconsommation d’alcool. Les filles, surtout, boivent vite, beaucoup et elles sombrent, font n’importe quoi et après elles ne se souviennent plus de rien. Le lendemain, le réveil est brutal. »

Quand il n’est pas dramatique. Voilà un an, une étudiante polonaise, après une soirée trop arrosée, a été violée par un individu qui a profité de la situation.

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