Le Collectif pour l’Union Antiraciste et Populaire 31 s’est constitué en réaction à l’offensive sécuritaire Post-Charlie. Il rassemblait au départ les organisations politiques et associations toulousaines signataires du manifeste "Contre l’union sacrée, pour une union anti-raciste et populaire". Actif depuis le début de l’année 2015, le collectif UAP 31 rassemble aujourd’hui des personnes d’horizons divers engagées dans des organisations militantes, politiques, associatives, étudiantes ou culturelles à Toulouse. Il continue d’appeler à la convergence des mobilisations contre le racisme d’État, - en particulier l’islamophobie- , contre les mesures liberticides et contre les opérations militaires à l’étranger.
Depuis l’instauration de l’État d’urgence, entré en vigueur au lendemain des attentats de Paris et adopté par le Parlement en 48 heures, une répression sans précédent s’est abattue à Toulouse et autour, comme partout en France. Le mythe de Toulouse, "foyer de l’islamisme radical », propagé notamment par le Maire, continue de servir des visées racistes et liberticides.
A Toulouse depuis le 15 novembre : des mosquées taxées de salafistes par la presse pour préparer l’opinion à leur fermeture, des contrôles au faciès accrus, une cinquantaine de perquisitions administratives sans lien – dixit la Préfecture – avec les attentats et découlant sur des gardes à vue et des assignations à résidence injustifiées, un rassemblement interdit.
Un collectif de plusieurs personnes, dont des membres du CUAP31, s’est organisé depuis le 18 novembre pour documenter les faits, afin de rendre publics les abus de pouvoir, les violences et les mesures arbitraires commis contre des personnes à Toulouse depuis la mise en œuvre de l’État d’urgence. L’État d’urgence est une mesure coloniale dont l’ampleur inédite doit être absolument documentée. Au nom de la sécurité des uns, des mesures coercitives sont prises contre des personnes qui, dans un cadre judiciaire classique, n’auraient pas été poursuivies. Cette répression touche majoritairement des Musulmans, des Arabes, et des habitants des quartiers populaires. La société civile ne doit pas par son silence, encourager l’État dans ce délire sécuritaire. Le Préfet a organisé un spectacle pour satisfaire la soif de représailles des Charlies. Cela se fait aux dépends d’hommes, de femmes et d’enfants qui n’ont rien fait pour mériter de voir plusieurs dizaines d’hommes armés faire irruption violemment dans leur foyer et qui en subissent des conséquences sociales et humaines intolérables. La perquisition administrative est illégitime et cible des personnes sur des motifs infondés et racistes.
Nous appelons les toulousain-e-s ciblés par ces violences (répression policière ou actes de haine) à prendre contact avec l’observatoire Etat d’urgence pour témoigner, à : observatoireetatdurgence@gmail.com
Nous appelons les toulousain-e-s à participer à cet observatoire en nous rencontrant, en étant vigilants et en recueillant des témoignages.
Nous invitons les organisations politiques et syndicales, associations, personnalités, juristes à :
- Dénoncer publiquement l’État d’urgence et toutes les violences d’État commises dans ce cadre ;
- Investir des ressources juridiques, matérielles, humaines dans cette initiative.
Le Collectif pour l’Union Antiraciste et Populaire 31
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