Depuis lundi 19 septembre au soir nous occupons le pavillon Armengaud vide et abandonné de l’hôpital Purpan. Cette occupation a lieu suite à l’expulsion par Habitat Toulouse, du bâtiment dans lequel nous vivions. Cette réquisition est l’unique solution que nous avons trouvée pour ne pas passer l’hiver à la rue. Les pouvoirs publics ne donnent aucune suite à nos démarches administratives pour accéder à un logement ou à un hébergement.
Nous sommes des familles, des personnes seul-e-s, des femmes seules avec enfants, des personnes âgées et de différentes régions du monde.
Nous sommes 75 personnes dont 25 enfants.
Nous nous sommes retrouvé-e-s ici à Toulouse pour différentes raisons : politiques, économiques, sociales ou familiales, et nous tentons simplement, comme tout le monde, de construire ou reconstruire notre projet de vie.
Nous sommes en formation, à la recherche d’un emploi, travailleurs et travailleuses précaires... et nos enfants sont scolarisé-e-s. Nous ne cherchons pas absolument à nous justifier, seulement, nous en avons assez d’entendre dire qu’on est des fainéant-e-s, et toutes sortes de propos racistes bourrés de préjugés.
Nous avons fait les démarches administratives nécessaires pour tenter d’accéder à un hébergement ou à un logement. Mais face aux critères de plus en plus stricts du marché de l’immobilier, au laissez-faire des pouvoirs publics, et au manque de places d’hébergement d’urgence, nous nous retrouvons contraint-e-s de nous mettre à l’abri dans des bâtiments vides et abandonnés, pour ne pas être à la rue et dans l’insécurité.
La fonction de l’hôpital public est de permettre à tous et toutes l’accès aux soins et à la santé. Les pouvoirs publics mènent actuellement une politique répressive, mettant des personnes dans une insécurité matérielle et sanitaire. Nous demandons à la direction de l’hôpital public de soutenir notre action : la défense de la santé commence par un accès au logement pour tous et toutes. Plutôt que de vendre des bâtiments à des promoteurs immobiliers privés, de privatiser des services, de supprimer des postes, de rendre les conditions de travail insupportables et inhumaines au point qu’il y ait eu 4 suicides chez le personnel en juin 2016, l’hôpital public se doit d’être solidaire des actions revendiquant un logement pour toutes et tous !
Au lieu de soutenir les solutions alternatives que nous sommes contraint-e-s de trouver par nous-mêmes, la direction de l’hôpital tente de nous expulser et nous assigne au tribunal administratif ce mardi 11 octobre à 14h. Face à cela, le nombre sera notre force, nous faisons donc un appel à soutien devant le tribunal à 13h où aura lieu une conférence de presse du collectif et de ses soutiens.
Le collectif Lascrosses
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