Populisme par-ci, populisme par-là, en haut, en bas, à droite, à gauche, au centre…
Le populisme est aujourd’hui un terme incontournable de l’analyse en sciences sociales. Il est presque devenu un paradigme et désormais tout -ou presque-, à défaut d’être « politique » est devenu « populiste ». Au point qu’il est parfois difficile de donner une définition un tant soit peu précise de ce(s) mouvement(s).
Parmi les « populistes », il en est un qui a longtemps été considéré comme quasi mètre-étalon, voire comme exemple « chimiquement pur » : le péronisme.
Or, le péronisme nous intéresse en tant qu’acrates, d’abord parce qu’il est né sur une des terres (et elles ne sont pas si nombreuses) sur laquelle s’est développée un des mouvements anarchiste-syndicaliste et organisé parmi les plus puissant avec la FORA (Fédération ouvrière régionale argentine). Ensuite, le péronisme émergeant puis au pouvoir a fait l’objet d’analyses de compagnons et non des moindres : Louis Mercier Vega dont les éditions marseillaises l’atinoir ont décidé de republier son très dense Autopsie de Perón fin 2022. Certains anarchistes ont même, directement participé de ce mouvement, à l’instar d’Abraham Guillén, ancien guérillero de la CNT-AIT, peu connu de ce côté-ci des Pyrénées et qui, pourtant, a beaucoup de choses à nous apprendre sur le sujet. Enfin, le troisième personnage que l’on abordera lors de cette discussion, s’il n’est pas à proprement parler anarchiste, est indispensable pour comprendre les mouvements populistes dits « de gauche » tels que Podemos et LFI car ces derniers s’inspirent fortement et directement de ses écrits : il s’agit d’Ernesto Laclau, théoricien du populisme avec son livre La Raison populiste.

L’analyse des rapports entre populisme et anarchisme se fera donc au travers de ce mouvement analysé, soutenu et théoriquement repensé par ses trois auteurs.