I Elargir le cortège
La manif du samedi 6, avec la présence massive de musiciens, en aura surpris plus d’un :politisés ou simplement attirés par la fête sauvage. Nos rangs ont pris des couleurs, d’ailleurs ce n’était plus nos rangs, mais un cortège construit au fil des rencontres, avec différentes manières de faire qui se sont frottées : on a vu différents modes avancer ensemble avec une intuition commune ce jour-là, prendre la rue et défier la police. Dans le bordel ambiant, l’inspiration et les idées fusaient. Mais c’est sûrement notre hétérogénéité, notre multiplicité qui a permis à ce cortège de déambuler dans le vieux centre. Les flics n’ont pas compris la tentative et n’ont pas su réagir, le temps pour nous de prendre la rue, de faire la fête et de nous redonner confiance.
Une leçon que l’on peut tirer de cette date, c’est que l’organisation avec d’autres milieux avec qui nous avons des intuitions politiques communes est effective et permet potentiellement beaucoup de choses. Nous avons très envie de remettre ça et de prolonger ces rencontres et même d’aller chercher encore ailleurs. Qui sait si il n’y a pas des étudiants des beaux-arts bouillants pour fabriquer des chars, des graffeurs chauds pour couvrir les façades de couleurs, des acrobates prêts à défier la gravité pour travailler la verticalité de notre cortège etc. Avec la rencontre, on s’offre la possibilité d’être en mouvement, d’avoir une longueur d’avance sur le dispositif policier, de se frotter à d’autres positions, de sortir du nous qu’est le tout petit milieu toulousain, d’élargir le cortège.
II Aveugler les vautours
Pour éradiquer les volants, à la ZAD, une technique a bien fonctionné : leur aveuglement. Quelques bons camarades ont commandé en masse de puissants lasers « long fingers » interdit ici-bas, redoutables. C’est une idée parmi tant d’autres pour faire redescendre les ninjas de leur motos et les tenir à distance.
III Chanter, c’est bon.
Pourquoi est-il aussi dur de parvenir à chanter ensemble et ainsi faire corps dans nos manifs ?
Peut être parce que personne n’en prépare, parce que pendant une manif c’est compliqué de composer des trucs, nous appelons donc tout les poètes et tous les rappeurs à déverser leur talent pour combler ce gouffre indigne.
IV Un cortège doit laisser des traces
Pourquoi les banques et les compagnies d’assurances seraient les seuls supports de nos actions ?
Pour nous, il s’agit du monde entier, de toute la ville et ses immeubles, de toutes les rues aseptisées qu’il s’agit de marquer de ce que nous créons. Avec des œufs balancés sur les hauteurs des façades par exemple, on laisse des traces de ce qui est advenu dans la rue. A Jean Jaurès, on peut encore voir les traces des jets de la loi travail sur les façades de la Fnac et d’Air France.
NB : le mélange de peinture bleu et rouge est proscrit, privilégiez plutôt les couleurs vives.
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