Petit retour sur les manifestations
Dès l’annonce de la nouvelle, le dimanche 26 octobre un rassemblement est appelé place St Étienne devant la préfecture. 200 personnes s’y retrouvent et vont partir en manif sauvage après un court échange qui n’aboutira sur aucune autre décision à part justement le fait de partir en manif. Il y aura ainsi une manifestation ou un rassemblement quasiment tous les soirs de la semaine suivante. Ces rendez-vous rassemblent assez peu de monde mais un appel à manifester est lancé pour le 1er novembre. Ce sera la première édition des « manifs du samedi » qui se dérouleront toutes selon un schéma relativement similaire, où l’enjeu principal sera simplement de pouvoir manifester. D’autres manifestations auront lieu le 8, le 22 et le 29 novembre. À part la débandade du 29 qui a vu moins de 200 personnes au point de rassemblement, toutes ont réuni entre 1000 et 2000 personnes malgré un déploiement policier énorme et une intimidation très forte dans la presse [1].
Action/répression/action/répression/action/répression/action/répression....
Cycle infernal bien connu de tout ceux et celles qui veulent en découdre avec ce monde — et bien que ne pouvant clairement pas être l’unique élément de réflexion à l’heure de faire un bilan — il nous semble impossible de ne pas faire le récapitulatif de la répression qui a eu lieu. Il est clair que c’est sur cet aspect que l’agitation de novembre a connu son plus fort niveau d’organisation et, en plus, il reste du pain sur la planche. Dès la manifestation du 8 novembre une legal team se met en place et très vite des actions de solidarité sont faites avec les personnes arrêtées, rassemblements devant le commissariat et le tribunal, concert de soutien etc...
Même si l’on ne peut que se réjouir d’une telle réactivité, peut être faut-il quand même s’interroger sur le fait que cela soit la seule dimension où l’on retrouve un peu d’organisation collective... La manifestation du 29 novembre a montré que le seul fait d’appeler à un rassemblement ne faisait pas une manifestation réussie.
1er bilan de la répression...
Parlons peu parlons bien : voici des chiffres. Il faut préciser qu’ils sont pour l’instant partiels pour deux raisons :
1) certains procès sont toujours à venir ;
2) certaines personnes arrêtées ne se sont pas fait connaître auprès de la Legal team, chargée de récupérer les infos sur les arrestations et tout ce qui permet ensuite d’organiser plus efficacement la solidarité. Il faut savoir aussi que très peu des personnes arrêtées faisaient partie de groupes militants ce qui complique le recensement [2].
Nous avons des informations sur 28 personnes qui sont convoquées ou qui sont déjà passées en procès.
Les arrêté.e.s :
- le 1er novembre, ce sont 16 personnes [3] ;
- le 8 novembre, ce sont 21 personnes qui seront interpellées ;
- le 22 novembre on finira par dénombrer 17 arrêté.e.s, 18 si on compte la personne qui se fait arrêter au tribunal le mardi suivant lors des rassemblements de soutien.
54 personnes en tout auront été arrêtées sur l’ensemble des manifestations. Un certain nombre seront relâchées sans poursuite ou avec des rappels à la loi.
D’autre vont passer en comparution immédiate, et là la justice de classe va faire sa partie du boulot de maintien de l’ordre. À ce jour (25 décembre), elle a distribué :
- 25 mois de prison ferme ;
- 25 mois de prison avec sursis ;
- 210 heures de TIG ;
- 5000 euros d’amende ;
- 7200 euros pour le noël des flics (ACAB [4]) ;
- 45500 euros pour des dégâts matériels.
En ce moment, cinq personnes sont en prison, une est encore dehors malgré une peine ferme et a peut-être une « chance » de se la faire aménager. Il ne reste qu’une personne dont le renvoi en comparution immédiate n’a pas été effectué et trois personnes qui vont passer en correctionnelle [5].
Ce petit bilan n’est qu’une première pierre à une réflexion sur ce qui s’est passé dans les rues de Toulouse ces derniers mois, espérons qu’il aide à alimenter la réflexion collective pour les prochaines actions...
Pour le moment le soutien financier doit continuer, un concert de soutien aura lieu en janvier.
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