Pride Radicale de Toulouse contre les violences d’état - 2 juin 2023

Appel Pride Radicale de Toulouse contre les violences d’état - 2 juin 2023

PRIDE RADICALE DE TOULOUSE CONTRE LES VIOLENCES D’ÉTAT - 2023

Aujourd’hui, les violences LGBTQI-phobes ne cessent de se multiplier à travers des politiques et idéologies qui gangrènent l’actuel gouvernement. Les frontières entre l’extrême-droite, l’État et les institutions françaises deviennent de plus en plus en plus poreuses.
Nous, trans, pédés, bi·es, gouines, inters, séropos, toxs, putes et sans-papiers, racisé·es ou non, souhaitons rappeler la réalité des violences que nous subissons quotidiennement depuis des années et que subit de manière d’autant plus frontale toute une partie de la population française. Les politiques locales, nationales et internationales toujours plus sécuritaires, suprématistes et violentes, sont une menace pour toutes nos communautés.

L’État et ses institutions sont LGBTQI-phobes !
À Toulouse, on instrumentalise les enfants pour cracher transphobie et homophobie, comme aux États-Unis où les rhétoriques TERFs (prétendues féministes radicales à l’idéologie transphobe) se banalisent et ont des effets concrets et néfastes sur les droits des personnes trans. En France, ces droits sont remis en question par des pseudo-féministes d’extrême-droite, soutenues par les institutions de l’État qui les reçoivent dans leurs bureaux. S’attaquer à l’un·e d’entre nous, c’est s’attaquer à nous tou·tes !

L’État et ses institutions sont islamophobes, antisémites et colonialistes !
Celui-ci promeut des lois islamophobes et racistes et démantèle des organismes sur le simple fait de l’islamité de ses bénévoles, représentant·es et/ou bénéficiaires. On pense ici notamment au Collectif Contre l’Islamophobie en France démantelé en 2020 par Gérald Darmanin. Il y a peu, des néo-nazis défilaient sans aucun souci dans les rues de Paris. Il semblerait que le gouvernement soit plus effrayé par des personnes musulmanes ou juives que par des fascistes violents, et qu’il profite de la montée des confusionnismes, du complotisme, avec leurs relents d’antisémitisme pour instiller partout la peur et le sécuritarisme.
La France cherche toujours à asseoir une autorité coloniale, entre autres à Mayotte avec l’opération militarisée de récupération du territoire de Wuambushu. Opération qui place les populations locales dans une précarité et une détresse immesurables, et qui n’est pas sans rappeler la colonisation, l’exploitation et la ségrégation.

L’État et ses institutions sont sérophobes et classistes !
La réforme des retraites portée par Macron et son monde est une réforme rétrograde et de précarisation de la population générale. Elle est particulièrement dangereuse pour les personnes séropos : en 2020, l’âge moyen de décès des personnes vivant avec le VIH est de 62 ans. Comme seule réponse à la colère du peuple, l’Etat envoie sa police armée, qui blesse et mutile les personnes osant remettre en question l’ordre établi. Cette même police qui depuis des siècles participe aux meurtres et agressions de personnes qui ne sont tout simplement pas blanches.

L’État et ses institutions sont putophobes !
Le 2 juin 1975, des travailleur·euses du sexe ont occupé l’église Saint-Nizier de Lyon pour exprimer leur colère et manifester contre la répression et l’exploitation. Encore aujourd’hui nous nous battons contre l’interdiction du travail du sexe dans les rues de Toulouse et d’ailleurs, contre la pénalisation des client·es, contre le harcèlement policier et la criminalisation de toute forme d’entraide.
Nous rappelons que les communautés TDS et queer sont liées par l’histoire de leurs luttes et qu’il n’y aura ni fierté radicale ni féminisme sans les putes.

Nous avons besoin de nos marches de nuit radicales, sans reproduction des discriminations que l’on vit au quotidien. Nous avons besoin de continuer à nous réapproprier la rue, dé-monopoliser et décapitaliser nos fiertés, sans drapeaux de partis ou de multinationales.
Depuis longtemps à Toulouse, nous défilons dans les Prides de Nuit en opposition à la Marche des Flertés, pour porter nos revendications TPBG, celles des personnes qui refusent le pinkwashing et instrumentalisation des politiques qui agissent contre nous. Ces mêmes politiques qui, comme Moudenc, défilent avec la Manif pour tous en 2013 ou Furie Française en 2023. Celleux-mêmes qui votent des lois putophobes, validistes, racistes, anti-immigration et qui jouent contre la santé des personnes séropositives. Nous refusons de marcher et de fournir une vitrine aux entreprises qui exploitent les plus précarisé·es, telles que Airbus qui participe à des expulsions de personnes migrantes.

La "Pride Radicale", partout en France (cette année à Metz, Dijon et Toulouse), est plus qu’un nom, c’est une nécessité. Nous revendiquons la radicalité de nos Prides car nous voulons nous attaquer aux racines des discriminations : le suprématisme et avec lui son hégémonie et son capitalisme.
En 2021 et 2022 à Paris, ce nom émanait d’un vœu d’amener des revendications antiracistes. Ces dernières étant automatiquement jugées trop extrémistes sous couvert de hors-sujet, ces sujets sont mis de côté, invisibilisant toujours plus les racismes. Pourtant, sans les luttes anti-racistes, personne n’en serait là. Soutien à nos adelphes pour le gros backlash qui a suivi, car non, aucun groupe n’est exempt des dynamiques racistes, même les groupes LGBTQIA+.
Il ne faut jamais oublier les queers noir·es et racisé·es, trans, handi, tds, migrant·es, séropos, et souvent, pour celleux qui se tuent le plus dans l’urgence de la lutte, tout à la fois ou presque. N’arrêtons jamais, au sein même de nos luttes, de produire une mémoire collective exigeante. Défendre une fierté radicale, c’est s’opposer à une fierté LGBTQI qui oublierait celleux d’entre nous qui subissent aussi le racisme, c’est s’opposer à une fierté homonationale qui oublie trop souvent que les LGBTQI ont toujours été persécutées par les régimes racistes.

Aujourd’hui à Toulouse, avec la Pride Radicale contre les violences d’État, nous réclamons :

  • La dénonciation de la montée des TERFs qui discriminent les personnes trans et non-binaires. Et la lutte tou·tes ensemble contre ce danger qui grandit mondialement.
  • Le droit à la PMA pour tou·tes, sans discrimination ni exclusion.
  • La dénonciation et la lutte contre le racisme sous toutes ses formes, qu’il soit structurel, institutionnel ou individuel.
  • L’abrogation des lois Sécurité Globale et Séparatisme, qui stigmatisent et discriminent les personnes musulmanes.
  • L’arrêt des mutilations et de l’acharnement médical que subissent les personnes intersexes.
  • L’abrogation de la loi de pénalisation des client·es des tds, la dénonciation et la lutte contre la putophobie, qui précarise et met en danger les travailleur·euses du sexe.
  • L’aide aux migrant·es et réfugié·es, en interdisant leur expulsion, en leur offrant un soutien matériel, moral et juridique. DES PAPIERS POUR TOU·TES !
  • Des moyens pour la lutte contre le VIH, pour la mise en place de politiques de prévention, de dépistage et de traitement accessibles à tou·tes.
  • La dépsychiatrisation systématique de nos identités et la dénonciation du validisme et de la psychophobie.
  • Le remaniement du système médical dans sa globalité, et avec lui la formation généralisée de toutes les soignant·es à nos parcours de vie, nos identités et nos cultures, afin de nous garantir un accueil et des soins décents.
  • Une révision profonde du système carcéral raciste, transphobe et validiste, et un démantèlement de la police pour un système de justice qui soit plus équitable et restauratif.
  • La dénonciation et l’arrêt de l’opération militarisée de récupération du territoire de Wuambushu, dont la gestion est purement colonialiste.

Parce que la lutte ne doit pas s’arrêter à une Pride Radicale une fois par an,
Parce que nous nous opposons à l’Etat et ses institutions de façon globale et que nous ne tolèrerons aucune de leurs violences,
Parce que nous voulons nous faire entendre partout :

Retrouvons-nous dans les Prides des campagnes et des banlieues, dans le mouvement social en cours, et le 20 juin pour la journée mondiale de visibilité des personnes réfugiées et le 2 juin à 19h place Belfort pour la Pride radicale toulousaine !

Fièr·es, véner·es et révolutionnaires !

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