Voilà le texte d’appel qui pose un peu les bases politiques de cet espace :
Nous sommes plusieurs à Toulouse, à faire le constat du besoin d’un espace ouvert dans la durée, pour se retrouver, échanger et s’organiser sur les questions liées aux guerres et au militarisme. Car souvent la sidération et l’écrasement, face aux horreurs, nous empêche d’agir comme on le souhaiterait. Et l’urgence de la situation nous empêche de prendre du recul.
La plupart du temps, on entend même pas (ou très peu) parler des conflits armés, comme par exemple de l’actuelle guerre au Congo. D’autres fois, ils prennent tout l’espace médiatique, avec un flux d’images assommantes qui tendent à banaliser les horribles réalités qu’elles recouvrent. Avec une propagande bourgeoise qui cadre et dirige les réflexions et les mobilisations autour de ces carnages. Ainsi nous sommes appelé.e.s à suivre un agenda médiatique, politique et émotionnel des guerres. Et à surtout rester spectateurs des massacres.
Cette propagande permet de justifier la militarisation ici (instauration du SNU -Service National Universel-, augmentation du budget défense…), à nous préparer à d’éventuels conflits, à diviser la population et polariser les débats, avec une montée de discours et d’actes racistes décomplexés.
Le renforcement de l’état et de l’économie capitaliste sont au coeur des guerres, c’est à la fois leur cause et leur conséquence, ce qui les provoque et ce qui en découle. Ça passe entre autre par l’accaparement des ressources dans d’autres pays, la croissance de l’industrie militaire, le renforcement des frontières et la répression des migrant.es, la glorification de la nation, l’expansion des pouvoirs religieux et/ou des territoires nationaux…
Chaque guerre est différente suivant les contextes et les histoires : leur dimension coloniale, la profonde asymétrie des conflits armés...
Mais nous voulons toujours nous rappeler que celles et ceux qui décident des guerres ne sont jamais celles et ceux qui meurent sous les bombes, y sont enrôlé.e.s de force, se font violer ou sont contraint.e.s à l’exil.
Nous souhaitons sortir de la lecture qui nous impose de prendre parti pour un camp d’oppresseurs, pour une nation qui serait homogène ; mais rappeler que des bourgeois, des dirigeants, des entreprises en profitent dans chaque camp ; et nous voulons plutôt nous battre contre les États et ceux qui veulent prendre le pouvoir.
C’est pour cela que nous voulons nous organiser en dehors des partis et des syndicats, qui sont partie prenante de cette logique.
Nous voulons avoir des prises pour nous bouger, par nous mêmes, contre ce qu’il se passe.
La guerre se fabrique ici, en France, et notamment à Toulouse, où l’industrie militaire foisonne sous sa couverture aérospatiale et ses nombreuses écoles d’ingénieurs. Lutter ici contre celles et ceux qui en profitent, en se nourrissant aussi de luttes passées contre cette industrie, les logiques nationalistes et patriotiques. Tisser des liens avec d’autres personnes qui résistent et s’organisent ici ou ailleurs pour lutter contre les guerres, que ce soit par des initiatives individuelles ou collectives. Mais aussi échanger pour imaginer des moyens de s’attaquer à la militarisation ambiante et sa propagande !
Cet espace sera ce que nous en ferons.
Alors on propose de se retrouver pour discuter ensemble de tout ça !
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