Rémi a été tué par la police, appel à manifester ce vendredi 31/10 et samedi 1er novembre à Toulouse

Reçu par mail nous relayons cet appel à joindre la manifestation annoncée samedi 1er novembre à Toulouse (départ 15h place du Capitole). Appel aussi à manifester ce soir au départ de la place Arnaud Bernard à 18h, dans la continuité des rendez-vous quotidiens appelés depuis mercredi.

Défaire l’opération médiatique
Samedi soir, Zad du Testet, Rémi est tué par les flics.
Ils le ramassent, les affrontements continuent. Le lendemain, on lit dans la presse : « le corps d’un homme a été retrouvé à proximité du chantier ». Outrage et mensonge. Petit à petit, les éléments apparaissent : un affrontement... une salve de grenades et de flash-ball... une explosion d’origine indéterminée. Les autorités distillent l’information, tentent de nous diviser, transforment la mort d’un camarade de lutte en problème technique. Ils diluent l’évidence pour contenir l’incendie.

Défaire les phantasmes
Ce soir-là Rémi faisait partie d’une masse d’encagoulés, de « 
casseurs » ? Dans la vie, Rémi était bénévole dans une association de sauvegarde de la nature ? Le double masque du pacifisme et du radicalisme s’effondre. Les lignes se brouillent. Aujourd’hui comme toujours, stigmatiser les gestes offensifs est une opération de contrôle gouvernementale. L’histoire des luttes victorieuses nous le
rappelle sans cesse : Faire mouvement, c’est faire force de la multitude des pratiques.

Logique de guerre
Depuis des semaines, des mois, au Testet les flics et leurs alliés s’en donnent à cœur joie : guet-apens et tabassages organisés par les gendarmes, destruction du matériel de soin, grenades envoyées dans des caravanes, coups tordus en tout genre. Le masque du maintien de l’ordre s’effondre, la police applique une logique de guerre. Face à ce constat, l’indignation ne tient pas la route. Il faut être à la hauteur.

Lutter, c’est prendre le risque de vivre sans concession.
Pour cette audace, ils sont prêts à nous faire payer le prix. À Notre-Dame des Landes comme ailleurs, dans tous les épisodes de soulèvement : la liste des blessés et des mutilés est infinie, la liste des tués est longue. Malik Oussekine à Paris en 86, Vital Michalon à Malville en 1977, Carlo Giulani à Gênes en 2001. Mais c’est aussi Zyad et Bouna à Clichy en 2005, Alexis en Grèce en 2008, Mohamed Bouazizi en Tunisie en 2011. Parfois, la mort met à mal un mouvement tout entier.
Parfois, une personne meurt, un pays s’embrase.

C’est l’ordre qui est meurtrier
La mort de Rémi nous bouleverse. Elle n’a rien d’une bavure. Tuer est une part irréductible des méthodes qu’ils emploient. Ils le savent. Nous l’avons ressenti.
En vérité, mort et maintien de l’ordre vont de pair. Partout où cela gère, contrôle, surveille : on nous tue à petit feu, on nous suicide parfois. S’ils en viennent à nous assassiner, c’est que malgré leur empoisonnement continu : nous restons encore trop vivants.

Comment voulons-nous réagir ? Quelles sont nos armes ?
Si la lutte nous expose au danger, alors il nous faut nous armer en conséquence. Nos armes sont de toutes sortes : la détermination à agir qui éclate partout ; la capacité à se tenir ensemble face aux lignes de flics. S’armer c’est aussi désarmer la police, retourner la justice contre eux, s’attaquer à ceux qui donnent les ordres et qui arment les troufions qui nous tirent dessus : gouvernement, préfets, entreprises d’armement.

Retrouvons-nous

Pour toutes ces raisons, nous appelons tous ceux et toutes celles qui souhaitent réagir à participer Vendredi 31 octobre et samedi 1 novembre à une manifestation en masques (masque de carnaval, echarpe, perruque, cagoule, maquillages et autres artifices...).
Afin d’affirmer ensemble notre détermination à ne pas subir la violence et le viseur de l’État.
Afin de rendre hommage à Rémi, en prolongeant la rage qui devait être la sienne.
Nous saluons le courage de sa famille qui a porté plainte contre les gendarmes pour homicide volontaire.

Ici nous saluons les morts de la rue, et les proches de Timothée, assassiné à Toulouse par la police le 17 octobre 2014, 8 jours avant la mort de Rémi.

Nous appelons à nous rejoindre, ceux et celles qui veulent qu’il y ait un avant et un après cette mort.

Maintenant, partout, organisons-nous.

Transmis par mail ce jeudi 30 octobre

Publiez !

Comment publier sur IAATA?

IAATA est ouvert à la publication. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment y accéder et procéder ! Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous contacter.