La journée a commencé tôt à toulouse. Dès 7h du mat, les lycéen-nes de Stéphane Hessel à Jolimont bloquent les accès au lycée. S’ils-elles étaient 300 en AG à voter le blocus il y a quelques jours, on les retrouve moins nombreux-euses devant les grilles du bahut. Mais l’envie est là, même si la majorité des lycéens-nes restent indifférent-es au blocus.
Vers 11H, c’est une cinquantaine de chomeur-euses qui s’invitent à l’intérieur même du Pôle Emploi de Jolimont munies de chaises, de thé et de café. Le but étant d’informer les demandeurs-euses d’emploi sur la prochaine réforme libérale qui les attend et pour montrer à pole emploi qu’on ne va pas subir leur flicage sans rien faire ("coucou on est là, vous n’en avez pas fini avec nous !").
Des lycéen-nes rejoignent les chomeur-euses puis tout le monde part en ordre dispersé. Pour certain-es auPalais de Justice en soutien à un mineur qui risque la déportation, pour d’autres au rendez-vous de saint sernin.
Vers 13H30, les flics se mêlent de la partie et contrôlent une vingtaine de personnes à st sernin.
Ils confisquent un caddie de matos. Petit florilège de phrases de keufs rapportées par les ami-es contrôlé-es : "Vous êtes contre les fachos et les nazis mais les premiers à les combattre c’est nous", "Marine le pen c’est pas une facho, la dictature c’est la corée du nord", "en 40, les premiers à se battre contre les nazis c’était nous (sic !)" et plein d’autres punchlines à la con.
Malgré le coup de pression, une petite centaine de personnes, dont beaucoup de lycéen-nes, rejoignent le départ officiel de la manif, bien décidée à prendre la tête de la manif.
Arrivé-es devant la CGT, les CRS sortent les boucliers et nous obligent à laisser la cgt en tête de manif. On ne sait plus si ce sont les flics qui se prennent pour le SO ou le contraire.
On se place sur le coté du cortège. Des "CGT collabo" fusent et un flic ravi gueule que finalement on peut tomber d’accord.
Puis les CRS dégagent, la manif s’élance et on accélère le pas pour reprendre la tête.
Le service d’ordre (SO) de la cgt s’interpose, c’est la bousculade, des patates sont échangées, des coups fusent, ça monte d’un cran dans l’intensité de l’affrontement par rapport aux dernières manifs. C’est le bordel mais au final on réussit à percer leur ligne et à prendre la tête !
Victoire, on se retrouve jusqu’à 500 personnes dans le cortège de tête. Mais passé ce petit moment d’euphorie on se rend bien compte que la motive et l’enthousiasme ne sont pas vraiment au rendez-vous. A part quelques fumis et boules de peinture ici ou là, rien ne vient réellement égayer cette manif qui a rassemblé en tout 7000 personnes.
Aucune manif sauvage à l’horizon. Et comme une amère impression de déjà-vue à la dispersion à François Verdier.
Les manifs syndicales et ponctuelles ne donnent plus rien, il faut savoir en prendre acte.
Le mouvement social n’aura pas pris en cet automne 2017. Et comme dirait l’autre, si on a perdu une bataille, la guerre sociale continue. A nous de l’alimenter !
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