Revue de stress #2.14 - semaine du 12.12

Passage en revue de quelques infos, surtout tirées de la dépêche cette semaine, mais avec un peu plus de monde on pourrait ratisser plus large !! Ca se passe ici pour rédiger la prochaine ensemble.

Police, justice, prison

Mardi, sale exercice de sexisme et de classisme dans ce compte rendu de procès pour une affaire de "vol en réunion" (à deux quoi) dans un intermarché... Un couple infernal en furie et hystérique qui vocifère ? Aller hop, 6 mois fermes !

Les médias qui ne trouvent pas le code pénal assez épais à leur goût ne se lassent pas de répandre l’usage de soit disant chefs d’inculpation, qui même si ils n’ont en principe (encore) aucune valeur légale ont acquis une effectivité assez redoutable à générer de la violence d’état, et sont tous plus islamophobes les uns que les autres. Par exemple mercredi très tôt, la DGSI interpelle 3 personnes soupconnées de se pŕeparer à aller "participer au jihad" [1]. Autre exemple assez courant, quand on nous parle d’un "islamiste présumé" comme on nous parlerait d’un "meurtrier présumé", comme c’est encore arrivé samedi à Pamiers après une interpellation par le RAID d’une personne accusée d’avoir écrit des menaces de mort sur Facebook et affirmé vouloir donner son âme à Allah le 12 décembre.

Le 19 mai, lors d’une manif contre la loi Travail à Cahors, les manifestantEs convergeaient vers la chambre de commerce et d’industrie et la chambre consulaire était taguée. Plusieurs mois après le mouvement contre la loi Travail, la CGT et Nuit Debout sont toujours d’accord quand il s’agit de pratiquer l’innocentisme et la défense de connivence : "Les prévenus ont prouvé qu’ils avaient utilisé des peintures éphémères.", "Le délégué du procureur nous a fait comprendre qu’il y avait dans les manifestations des éléments incontrôlables. Bien sûr je n’excuse pas les dégradations. Il y a des débordements qui ne sont pas souhaitables, je n’appelle pas à la violence."

À Toulouse aussi la répression du mouvement continue, avec encore un passage en procès cette semaine pour deux personnes condamnées à 70h de TIG pour refus d’ADN pour l’une, et 140h de TIG et 5000€ à payer à des keufs...

Jeudi matin, les douanes, appuyées par une quarantaine de policiers de la sûreté départementale ont intercepté huit passeurs qui arrivaient d’Andorre, les vêtements encore trempés par leurs parcours dans la neige. « Trois heures de marche de nuit dans la neige pour éviter le poste frontière. Un travail de forçat pour 50 € ». Les « petites mains » arrêtées, douaniers et policiers ont attendu le chef du réseau puis effectué une descente. Ce couple se trouvait sous surveillance depuis plusieurs semaines.

Un feu avait détruit les containers d’un supermarché Lidl à Plaisance-du-Touch le 17 novembre. 25 000 € de dégâts ! Les images du réseau de vidéo surveillance ont notamment permis d’identifier un suspect qui est repassé à l’acte dans la nuit de jeudi à vendredi, toujours dans le même centre commercial mais cette fois en mettant le feu aux poubelles d’un restaurant. Interpellée chez elle à 6h vendredi, la personne a reconnu en garde à vue avoir mis le feu, a été placée sous contrôle judiciaire avec une obligation de suivre des soins, et sera jugée début février par le tribunal correctionnel de Toulouse.

Un rapport récent sur les conditions de vie à la prison de Fresnes (Val-de-marne) fait état d’une surpopulation "inacceptable" [2], d’invasions de rats, et d’un "usage banalisé de la violence" par les surveillants. En 2016, deux détenus y ont contracté la leptospirose, maladie potentiellement mortelle transmise par les rats. Comme d’habitude, ce type de rapports ne sert qu’à justifier les plans de construction de toujours plus de prisons : "En réponse à ces observations, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a rappelé dans une lettre que le budget 2017 prévoit de lancer la construction de trois maisons d’arrêt en Ile-de-France"...

Aménagement

Le soit-disant "débat public" sur la 3ème ligne de métro s’est terminé. Les gens veulent un bouquet de solutions, pas une seule ? Oui, ils veulent pouvoir habiter en ville à une certaine période de leur vie, puis en périphérie dans une maison avec jardin, et bénéficier des mêmes solutions de transport. Ils veulent un panel de solutions pour l’accès au travail. Du moins ceux qui ont participé au débat, majoritairement des classes moyennes, il faut bien le dire.

Pas facile avec ces contraintes d’aller s’installer en Aveyron, où le métro c’est pas pour tout de suite... Pourtant, où une cinquantaine d’éluEs issus des 17 intercommunalités membres du SCOT [3] ont planché sur les stratégies à mettre en œuvre pour "un développement harmonieux du territoire", « en s’appuyant sur l’authenticité et l’identité de ce territoire »... Trois axes de travail : le renforcement de l’attractivité des pôles urbains (en y associant les villages), la filière agroalimentaire, et la qualité environnementale et paysagère.

Heureusement, il y a les petits producteurs du terroir ! La coopérative agricole Arterris, dont le territoire s’étend de la région Occitanie jusqu’en Provence Alpes Cote d’Azur, vient de s’allier à la coopérative « L’Agneau Soleil » située dans les Alpes de Haute Provence. Elle met ainsi la main sur les groupes Dufour Sisteron (38 M€ de chiffre d’affaires), Ovimpex (250 M€) et Ovimpex Distribution (40 M€), trois entreprises spécialisées dans l’enfermement, la torture et le meurtre d’agneaux. « D’une production de 350 000 agneaux par, nous passerons à 500 000 bêtes ce qui fait probablement de nous le leader du marché français »... Va crever.

PartiEs en manif de Plaisance-du-Touch à 8 h 30, samedi matin, les opposantEs à Val Tolosa sont arrivéEs à Toulouse vers midi, avant d’être reçuEs à la préfecture à 15 h 30 pour demander l’annulation du permis de construire. « De midi à 16 heures, nous n’avons pas vu un client. » Les commerçants de Croix-Baragnon, le quartier de la préfecture à Toulouse, ont passé un mauvais samedi....

Vendredi après-midi, les opposantEs à la décharge de Pavie, dans le Gers, ont bloqué le passage des camions de déchets vers la décharge, et perturbé la visite du comité de suivi, pour protester contre le refus de leurs demandes d’analyses des rejets de la décharge.

Travail

La mobilisation s’est poursuivie mardi aux finances publiques à Cahors alors que 12 suppressions de postes sont annoncées. Grève aussi à la SNCF mardi. Pour les cheminotEs, il s’agissait de dire « stop » aux suppressions de postes. « Nous avons perdu 75 emplois en 2016, et 400 emplois depuis 5 ans en Midi-Pyrénées, tous services confondus. C’est trop. Nous sommes moins nombreux pour une charge de travail qui reste identique, voire qui augmente. Les retards se multiplient, nous rendons un service dégradé aux usagers. Nous voulions dire stop à la direction.". Et côté pompiÈres, trois réunions interminables cette semaine ont été nécessaires pour tenter de trouver une sortie de crise avec leur tutelle du Service d’incendie et de secours (SDIS 31)... mais c’est pas encore fini.

Pendant ce temps là, le conflit social se durcit à la clinique de l’Ormeau à Tarbes, contre la direction de la clinique et le groupe Médipole. Les travailleuses ont refusé de devenir les outils « d’une chaîne de fabrication » au service d’un groupe qui ne pense qu’à faire de l’argent au détriment de la santé. Pas moins de 130 salariéEs grévistes et occupantEs de la clinique depuis le 4 décembre se sont « assignés » eux-mêmes, ce mardi matin, à l’audience en référé devant le tribunal de Tarbes visant seulement 17 d’entre eux. Aussi, à partir de 7 h 30, mercredi matin, les salariéEs grévistes ont organisé le blocus total [4] de la clinique.
Un peu plus tard dans la semaine une médiation a été désignée, ce qui n’a pas empêché un nouveau rassemblement samedi matin, au 40ème jour de grève. Mercredi 21 décembre sera également une date importante puisque les établissements publics hospitaliers du département ont décidé d’une journée de grève. Toujours ce mercredi 21 décembre, à 20 h 30, aura également lieu à la salle de la Gespe un concert de la solidarite (avec des artistes locaux, dont sangria Gratuite).

Frontières

Les 19 mineurs du centre d’accueil et d’orientation de réfugiés (CAO) de Réalville, dans le Tarn-et-Garonne, sont en grève de la faim depuis jeudi soir. Ils protestent contre le refus de l’Angleterre de les accueillir comme réfugiés… Âgés de 14 à 17 ans, ne s’alimentent plus depuis 3 jours et deux d’entre eux ont été hospitalisés cette nuit. 10 autres jeunes, du même centre, ont déjà quitté le Tarn-et-Garonne pour l’Angleterre.

Notes

[1une expression qui si elle était réllement compise avec la vraie définition du jihad ne dirait pas grand chose sur leurs intentions concrètes, mais dont l’intensité islamophobe est telle qu’elle justifie à elle seule 96 heures de garde à vue dans l’esprit de la journaliste

[2Le taux d’occupation moyen atteint 188%, le nombre de détenus - près de 3.000 - a augmenté de plus de 52% en dix ans. Plus de la moitié vivent "à trois dans une cellule" standard d’environ 10m2, un tiers à deux, et seulement 13% sont seuls.

[3schéma de cohérence territoriale

[4sauf pour les traitements de chimiothérapie et les séances de radiothérapie

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