SEMAINE DES MORTELS du 15 au 21 juin

Déconfinons les esprits - Sept jours pour penser la situation post-Covid19 à partir de présentations, de discussions et d’ateliers d’anticipation, sur les thèmes du soin de l’économie, de la justice et de la mort.

  • ce soir (mercredi) : Rdv 19h au Local Piquemil à Saint Cyprien

    Mise à jour du lieu de la soirée : local piquemil

    Nous avons lu beaucoup de témoignages sur l’impossibilité pour les proches des malades de les accompagner à la fin de leur vie ou pendant leur maladie. D’autres sur la colère de personnes à qui on empêche de faire leur deuil. Il y a là une trace du fait que la mort a perdu de son sens aujourd’hui en occident : les morts sont des chiffres, la fin de vie est une question technique qui se réduit parfois à des tuyaux que l’on débranche ou non. Si toute civilisation se détermine dans le rapport qu’elle entretient vis-à-vis de la mort, la période actuelle révèle toute la pauvreté de notre édifice culturel. Parce que nous ne savons plus pourquoi nous vivons, nous nous accrochons à la vie, à la survie, et nous la mort, à part nous effrayer, n’a plus la moindre signification. Ces considérations abstraites, chacun a pu en mesurer la réalité en écoutant les comptes rendus quotidiens des morts du Covid-19 ou en regardant les courbes de contamination atteindre ou non leur « pic » après plusieurs semaines. Il nous faut donc regarder en face la situation, éventuellement regarder ailleurs et à d’autres moments pour comprendre comment nous en sommes rendus à ce point, reconsidérer la manière dont on veut mourir et le sens qu’il y a, ou non, derrière la vie et la mort.

Pour une semaine des mortels

Ça y est. On est déconfinées. Mais derrière les masques que beaucoup se sont mis à porter les derniers jours, c’est la réalité que l’on tente de mettre à distance, c’est le bon sens que l’on essaye de masquer. Partout, on dit qu’on ne reviendra pas à la normale et on réclame un « après » vraiment nouveau, vraiment différent. Sauf que partout, chacun fait comme il peut pour sauver les apparences. Celles et ceux qui le peuvent on repris le chemin du travail tandis que d’autres se préparent à télé-travailler pendant de longues années. Les enfants jouent dans des cercles dessinés à la craie dans la cours de récréation et mangent à leur table de classe. Les marchés financiers ont repris du poil de la bête et l’industrie pharmaceutique est en ébullition. Chaque jour, un nouveau secteur de l’économie toque à la porte de « Monsieur le Président » pour qu’on le « sauve » : l’aéronautique, la culture, le tourisme, etc. Le gouvernement, en grand sauveteur, prépare un plan pour l’hôpital afin de faire oublier les vingt dernières années et une relance de l’économie pour faire revenir le PIB à un niveau pas trop catastrophique. Le tout arrosé de gel hydroalcoolique.

Nous n’y croyons pas une seconde.

Si des gens meurent du Covid-19, c’est avant tout à cause de co-morbidités qui ont souvent à voir avec nos modes de vies, notre alimentation et notre rapport au corps. Si les hôpitaux sont en surcharge, c’est d’abord du fait de la politique managériale qui y sévit depuis quelques dizaines d’années. Si l’économie craque à ce point, c’est surtout pour des milliers de gens qui vont se retrouver sur le carreau dans les prochains mois parce qu’ils dépendent de ce « système » de production de valeur absurde qu’est l’économie. Bref, essayer de penser un autre rapport à une épidémie comme celle-ci engage d’emblée la mise en cause du monde dans sa totalité.

Au reste, on ne confine pas 5 milliards d’êtres humains pendant deux mois pour ensuite reprendre de plus belle la course au travail, à la consommation et au ravage de la planète. Quand certains proposent de reprendre aujourd’hui ce qu’ils faisaient avant le confinement, nous proposons plutôt une semaine pour se retrouver, discuter de la situation, partager des repas et tenter d’y voir un peu plus clair sur ce qui vient de nous arriver et ne manquera pas de nous affecter longtemps encore. Nous avons tous les yeux usés par les écrans et la tête pleine d’analyses en tous genres : du 15 au 21 juin, nous voulons reprendre pied dans le monde réel, se parler autrement que par Zoom et réfléchir à des voies praticables pour affronter les logiques de l’économie, du travail, de la médecine ou encore de la justice et du contrôle qui prétendent répondre ensemble à la « crise » en cours.

Nous parlerons de notre condition de mortels puisque la modernité occidentale, à force de chiffres et d’appareils respiratoires, nous a amputées de tout le sens que la mort pouvait avoir. Mais aussi du soin et de la médecine telle qu’elle se fait aujourd’hui, en cherchant des aperçus d’autres manières de faire. Puisque le confinement a été policier et répressif, on verra également ce que l’état d’urgence sanitaire a changé dans l’immédiat et pour les années à venir. Nous parlerons aussi de l’économie : de la crise en cours, de ses conséquences probables et de son déraillement possible. Autrement dit, nous voulons multiplier les points de vue et les récits possibles sur ce qu’il nous arrive afin d’en construire qui ne soit pas modelés par la peur, l’argent et le pouvoir dans lesquels nous baignons.

Nous appelons à ces rencontres à partir de notre local situé au 6 rue Piquemil. Certaines discussions auront lieu dans ce local, d’autres ailleurs dans la ville. Les conditions sanitaires de l’événement seront adaptées.

https://semainedesmortels.wordpress.com/

P.-S.

Les soirées de discussion seront accompagnées de tapas, le bar sera ouvert pendant les pauses.

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  • 17 juin 2020

    La discussion aura finalement lieu au local Rue Piquemil. A ce soir !


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