Sivens, la ZAD sous tension

Dimanche 1er février journée nationale des zones humides, les pro barrages en on fait une journée de blocage et d’agression. Barres de fer, insultes, vols, dégradations avec la complicité passive des forces de l’ordre. La stratégie de tension adopté depuis un petit moment ne connait pas d’accalmie.

La « chasse au Pelut », une vieille histoire

Nous avions déjà évoqué cette éphémère page facebook qui appelait à chasser le zadiste. Une envie un peu calmée par la mort d’un opposant fin octobre 2014, mais qui a progressivement repris le dessus. Le 18 décembre des membres de la FDSA et des jeunes agriculteurs vont tester une première fois les dispositions de la maréchaussée à leur égard. L’opération « manche de pioche » va conduire une vingtaine de tracteurs autour de la zone. L’idée est de faire un « coucou franc » aux opposants, sans préciser exactement ce que recouvre cette appellation. Sur place c’est la chasses aux sympathisants des « autres », les zadistes honnies. Des journalistes sont molestés, les insultes fusent sous l’œil goguenard des gendarmes contents de pas se taper le boulot pour une fois.

Une idée du boulot des pro-barrages

Incitation numérique

Si la page facebook a fait long feu, c’est un autre site internet testet-sivens.com qui a pris la suite avec le même état d’esprit... et qui revendique d’une certaine façon la journée d’hier :

Le Tescou Libre !, Les Pelluts DEHORS, voilà quel était le cri de ralliement des riverains, rendez nous notre terre.

peut on lire sur leur site et de revendiquer quelques prises de guerre, en substance des cageot de denrées alimentaires...

Il faut dire que ce site n’y va pas de main morte puisqu’il qualifie le collectif des bouilles comme une organisation armée.

Pour commencer petite question d’histoire : Quelle différence y a t’il entre le FLNC, l’IRA, le Collectif des Bouilles ? Et bien ils représentent tous les bras armés d’une organisation plus présentable.

Si vous arrivez à le dire sans rigoler peut-être que vous pouvez convaincre votre interlocuteur. Peu importe pour les animateurs du site, ce qui compte c’est faire la distinction entre méchant zadiste et gentil riverain. Le mensonge est une pratique constante dans cette entreprise d’attiser la haine [1]. Les personnes qui vivent sur place, zadiste ou non, en font quotidiennement les frais.

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Le sweet anti pellut en soutien aux gendarmes...

Un pas a été franchi

La journée du dimanche 1er février semble franchir un cap notamment dans l’impunité des exactions commises par les pro-barrages. Les témoignages rapportent que ceux-ci n’hésitent pas à manier la barre de fer devant la gendarmerie. Ce dimanche a été pour les pro-barrages la preuve qu’ils peuvent casser des gueules et des voitures, insulter et menacer, bloquer des routes et voler, casser des appareils photo, etc.. cela avec l’assentiment plus que tacite des forces de l’ordre et dans l’indifférence générale. La Détresse du midi parlant de « Nouveau coup de gueule à Sivens » et de « petits dérapages »... Les syndicats d’agriculteur font un point d’honneur à ce que la ZAD soit expulsé menaçant même de recourir à la désobéissance civile, en refusant toute inspection, si ce n’est pas fait.

Menaces d’expulsion et résistance

Ces événements montrent que la lutte est loin d’être finie sur place. Il est évident que c’est l’occupation qui verrouille la réalisation de travaux quels qu’ils soient et qui oblige les pouvoirs publics à reculer. Cette semaine commence des procédures d’expulsion et va être déterminante pour la suite. Un premier report pour le 11 février a été obtenu pour le procès de la métairie neuve.
Un appel à réoccupation circule que nous reproduisons ci-dessous :

S’ils nous dégagent, on revient !

Appel à réoccupation potentielle de la ZAD du Testet

Ami-e d’ici ou d’ailleurs, le projet initial de barrage de Sivens semble prendre la voie de l’abandon. Mais cette victoire n’est que très partielle car d’autres ouvrages hydrauliques ont été proposés par le ministère de l’écologie pour le site de Sivens. Les choix se sont appuyés plus sur les pressions diverses et une stratégie politicienne que sur le travail d’analyse et des arguments rationnels. Les solutions privilégiant un progrès social et humain ont été balayées pour laisser place uniquement aux solutions pseudo-techniques, s’intégrant comme à l’accoutumée dans la logique capitaliste d’un système dévastateur.

La vallée du Tescou reste une Zone À Défendre !

Les politicien-ne-s aidé-e-s par des réactionnaires de tous bords préparent l’opinion publique à une expulsion. Mercredi 28 janvier, un huissier a constaté l’occupation des parcelles du site pour entamer une procédure d’expulsion qui devrait aboutir début février. Notre occupation est expérimentale de nouveaux modes de vie, de nouvelles pratiques, elle est aussi une force de proposition. Si notre occupation peut-être adaptée au nouveau contexte, elle reste nécessaire et légitime.

Venez nombreuses et nombreux renforcer l’occupation. Soyons créatifs, responsables, respectueux et construisons un monde à cette image !

Nous ne défendons pas le Vivant, nous sommes le Vivant qui se défend ! Résistons !

En cas d’expulsion, nous vous appelons toutes et tous à venir participer à la réoccupation et à la reconstruction de la ZAD du Testet, un mois jour pour jour après le début de l’expulsion.

Préparons nous, tenons nous prêt-e-s ! S’ils ne servent pas ici, les préparatifs serviront à une autre ZAD.

On est là pour changer la donne, pas question qu’on abandonne !

S’ils nous dégagent, on revient !

Notes

[1On se souvient comment l’ouverture de cage à faisan non loin de la zone, causant un fort préjudice avait été exploité pour attiser la haine, ou encore cette vieille dame soi disant chassé par les zadistes et surtout laissé sans electricité par les pouvoirs publiques... Il faut pouvoir justifier les exactions

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