Soignons la résistance !

19h30 :
* Discussion avec des soignantes des urgences de Ducuing et de Purpan sur les grèves et le devenir de l’hôpital public
* Retour dur la faillite du système médico-social en Grèce à partir de 2008

21h30
Concert de Signor Antonio and the Extranational Beat Conspiracy

Le mercredi 18 décembre à l’Amanita Muscaria, 3 rue Charles Viguerie, Toulouse

Dans le quartier Saint Cyprien, l’hôpital de la Grave est démantelé depuis un an malgré les grèves et les protestations. Il ne restera bientôt plus que Joseph Ducuing comme lieu de soins de proximité, et lui aussi est promis à la destruction.
A la seule revendication d’un nouveau poste d’ aide soignante de nuit aux urgences, la direction de l’hôpital Joseph Ducuing a affiché un mépris total. La grève des urgences a duré tout le mois d’octobre sans succès. La direction semble vouloir liquider l’accès aux services de soin de proximité...

Après plus d’une décennie de protestations et de rassemblements pour lutter contre les dégradations dans le secteur médical, après un an de manifestations Gilets jaunes, voilà que naît un mouvement syndical mais pas uniquement, axé contre la réforme du système de retraites.
Les retraites ne sont pas l’unique raison de protester, elles font figure de symptôme : symptôme du délitement d’une société où l’État renonce délibérément à son rôle social (assurance maladie, aides chômages, retraites, lutte contre les inégalités et la pauvreté, enseignement, culture…) préférant mettre ses ressources au service de la privatisation grandissante de secteurs dont il avait jusqu’alors la charge. Par-là, nos gouvernants poussent à la mise en place d’un projet politique ultra-libéral qui, exacerbant l’écart entre riches et pauvres, vise à l’extrême mise en concurrence des individus. La moindre parcelle de vie n’y vaut qu’à être rentabilisée. C’est moins une optimisation de la gestion qui est effectuée ici, que la réalisation d’une certaine vision du monde, où l’on vient réindividualiser de manière culpabilisante nos manières de vivre, de nous soigner… où concurrence prime sur solidarité.
Dans cette perspective, il faut bien comprendre que la stratégie étatique qui consiste aujourd’hui à accorder de moins en moins de moyens aux hôpitaux, en rendant impossible leur bon fonctionnement, est une manière de forcer et de rendre même désirable, pour le personnel soignant comme pour les patients, le placement de l’hôpital public sous perfusion du secteur privé (contrats intérimaires, transferts vers des cliniques privées, interventions de start ups)…

Le système néo-libéral n’en est pas à son coup d’essai. En Grèce par exemple, où le modèle de sécurité sociale mis en place par le gouvernement socialiste Papandréou dans les années 1980 était relativement similaire à la France (forte prise en charge des structures de santé par l’État), la population a subi de plein fouet après la crise économique de 2008 les effets de coupes massives des aides sociales. Nous proposons un retour historique sur cette période, ses conséquences dans le secteur médical, sur la prise en charge des malades et de la folie, et les manières d’y répondre. Car l’abandon d’un secteur vital par l’État a aussi mené à la création de structures de soin auto-organisées. Ces formes de résistances à l’offensive libérale portent avec elles la possibilité de déployer et de faire exister d’autres pratiques de soin. Cette discussion sera alors l’occasion de revenir plus en profondeur sur ce qu’ont pu être ces expériences, évidemment contrastées, et sur la nécessité de se poser sérieusement cette question : comment répondre à la dégradation du secteur du soin, dans un pays qui n’a peut-être pas autant l’habitude des structures collectives.

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