Solidarité avec Alfredo Cospito : discussion, présentation d’une BD, perspectives

(ouverture des portes à 17h et début des présentations / discussions à 17h30)
· présentation de la BD de Zerocalcare à propos du 41bis (régime d’enfermement spécial en Italie)
· discussion autour de la situation d’Alfredo Cospito
· échanges autour de perspectives de solidarité

Samedi 4 mars, 17h, à l’Euforie (36 rue du Canon d’Arcole, métro Compans)

(ouverture des portes à 17h et début des présentations / discussions à 17h30)
· présentation de la BD de Zerocalcare à propos du 41bis (régime d’enfermement spécial en Italie)
· discussion autour de la situation d’Alfredo Cospito
· échanges autour de perspectives de solidarité

SOLIDARITE AVEC ALFREDO COSPITO, anarchiste emprisonné en Italie, en grève de la faim depuis le 20 octobre

"LA PRISON TUE, L’ETAT ASSASSINE
« Je vais bientôt mourir et j’espère que quelqu’un continuera la lutte après moi. »
Voilà les mots avec lesquels le prisonnier anarchiste Alfredo Cospito a accueilli la nouvelle de sa condamnation à mort par l’État italien.
Depuis le 20 octobre, il est en grève de la faim contre le régime d’isolement 41 bis auquel il est soumis et la prison à perpétuité. Cette forme d’enfermement dans l’enfermement basée sur la privation sensorielle n’est pas une exception au niveau européen ni une « entorse à la démocratie ». En France, les Quartiers d’Isolement, dits QI, ont eux aussi leur liste des horreurs : isolement sensoriel, promenade seul·e, surveillances ultra régulières, parloirs réduits en temps et en régularité.
Alfredo avait prévenu qu’il continuerait sa lutte tant qu’il serait maintenu dans ce régime mortifère, assimilable à de la torture. Après plus de quatre mois de grève de la faim, la Cour de Cassation italienne a rejeté le dernier recours possible le 24 février dernier, signant ainsi son arrêt de mort.
Si la peine de mort a été abolie, la mort en prison reste une réalité tangible, que l’on pense aux condamné·e·s à perpétuité ou aux décès plus palpables qui sortent épisodiquement dans les médias.
En France, et c’est sans doute sous-évalué, on dénombre une quarantaine de morts pour l’année 2022, soit presque une mort par semaine.
Ces chiffres ont un sens bien précis : la mort fait partie du fonctionnement normal et institué de la prison.
Normal car, au grand dam des proches de prisonnier·e·s, ces morts ont lieu dans un silence quasi total.
Institué, car, qu’il s’agisse de suicide, de tabassages des maton·ne·s déguisés en suicide ou d’un règlement de compte entre détenu·e·s, la cause de la mort est la même : celle d’être enfermé·e entre quatre murs, loin de ses proches, dans des conditions toujours dégueulasses et insoutenables.
Heureusement, cela ne se passe pas toujours sans réaction. En 2018, suite à la mort de Jaouad dans le Quartier Disciplinaire de la Maison d’Arrêt de Seysses près de Toulouse, les détenu·e·s refusent à deux reprises de réintégrer leurs cellules après la promenade. Dehors, plusieurs nuits d’émeute secouent différents
quartiers de Toulouse. En 2020, Idir meurt en isolement à Lyon. Suite à son décès, un collectif se crée et appelle à la mobilisation nationale, désormais à la fin du mois de mai chaque année, contre les violences pénitentiaires, pour la fermeture du mitard, contre les morts en prison.
La lutte d’Alfredo aussi a rencontré un écho important et les nombreuses actions et mobilisations de solidarité dans le monde entier ont forcé la situation si souvent passée sous silence des détenu·e·s 41 bis à faire irruption dans la sphère médiatique et politique.
Occupations, manifestations, sabotages et rassemblements ont accompagné ces quatre mois de grève de la faim et de lutte.
Le geste d’Alfredo est fort.
Son choix n’en est pas un : comme pour des milliers d’autres prisonnier·e·s, il s’agit de mourir à petit feu, dans cette non-vie qu’est la prison même dans ses formes les plus ordinaires. La perpétuité est une condamnation à mort lente, à laquelle Alfredo refuse de se soumettre.
À la perspective d’une longue agonie emmuré à laquelle la justice voudrait le condamner, la décision de maintenir la grève de la faim jusqu’à son ultime conséquence est la manière qu’a trouvé Alfredo de choisir la mort qu’il estime la plus digne et de lutter contre l’État jusqu’au bout.
Cette décision pourrait ne pas être respectée, si la justice décidait, par exemple, de soumettre Alfredo à l’alimentation forcée, dans une énième tentative de réduire à néant sa volonté.
Parce que toutes les morts en prison sont et resteront des assassinats d’état, continuons à lutter contre le 41 bis, contre la peine de perpétuité et contre toutes les prisons."

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tract

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