Il est rare que l’on s’exprime directement dans les médias mainstream, et nos anciennes tentatives n’ont pas forcément été réussies. De plus les conditions de ce reportage étaient assez dures : discussions non préparées et pas de droit de regard avant diffusion. Pourtant nous avons choisi de tenter le coup.
Pourquoi ? Tout d’abord car notre organisation cherche à visibiliser et rendre accessible la lutte antifasciste. Un reportage TV, même avec les compromissions qu’il induit est un moyen de parvenir à ces fins. Ensuite dans une société qui penche de plus en plus à l’extrême droite nous pouvions difficilement refuser de faire entendre un autre discours. Et pour finir, le journaliste que l’on a rencontré semblait suffisamment curieux, ouvert pour éviter une approche trop stéréotypée de notre mouvement, chose que les articles qu’il avait déjà produit sur le camps progressiste confirmait.
Pour cette rencontre plusieurs se sont portés volontaires. Le peu de temps de préparation et la brièveté de la partie nous étant consacré n’ont hélas pas permis à toutes ces personnes de s’exprimer. Ainsi, les interventions n’étant pas préparées collectivement, elles ne pouvaient pas représenter la voix de l’organisation mais seulement celles d’individus y appartenant.
Le choix d’apparaître à visage flouté s’est imposé à nous pour ce reportage pour plusieurs raisons. En premier par la nécessité d’anonymat qu’impose notre lutte. Ensuite par notre souhait d’éviter la personnalisation de notre organisation/cause.
Le résultat de cette rencontre est dans l’ensemble plutôt satisfaisant. Et la série d’article paru en parallèle du reportage TV exprime bien certains points de vue de notre organisation :
Article 2 : " Comment les “antifas” surveillent et s’informent sur les groupes d’extrême-droite toulousains ? "
Article 3 : " A Toulouse, les antifascistes investissent le terrain social et culturel "
Article 4 : " Pourquoi l’extrême gauche et les antifascistes s’en prennent aux banques lors des manifestations ? "
Le reportage diffusé a aussi donné un bel exemple des travers, régulièrement dénoncés, d’un journalisme d’information penchant vers le spectacle. En effet si le reportage réalisé par le travailleur nous ayant rencontrés est honnête, le montage global de l’émission et les interventions faites par ses supérieurs avant et après celui-ci ne font que ressasser l’imaginaire "des antifa / casseurs / black blocs". Un imaginaire étroit et ridicule, éloigné de la réalité, en contradiction avec le reportage qu’ils présentent.
Voi l’intégralité du reportage ici :
Par cette publication nous ne souhaitons pas juste diffuser des articles de FR3 mais aussi partager notre expérience avec un grand média de masse pour celles et ceux qui pourraient à l’avenir y avoir à faire.
Pour un antifascisme populaire et ouvert.
complements article
Proposer un complément d'info