Le 7 février, le journal La Dépêche, publie un article misérabiliste sur la « soit-disante » situation de Roland, ancien salarié de ce même journal… L’affaire envahit les réseaux sociaux et médias dans les jours qui suivent, entraînant la massive présence des journalistes, toujours là pour défendre proprios, possédants et autres dominants.
À chaque fois, c’est le même discours, le même récit bidon : de vieilles personnes qui seraient mises à la rue par des squatteurreuses. Pour elleux la fable est séduisante : ce sont les propriétaires qui seraient dans la misère et ce sont les squatteureuses qui seraient à l’origine des maux de la vieillesse. Derrière cette fable jouant sur le pathos, se cachent des objectifs clairs : soutenir l’intensification des répressions contre les squats par la promotion de nouvelles lois renforçant les droits des propriétaires ( loi ASAP et autres propositions au parlement). Mais personne n’est dupe, si des personnes âgées ne peuvent pas se payer d’Ephad et que d’autres occupent des maisons vides c’est bel et bien parce que les états et le capitalisme organisent et maintiennent la galère de milliards d’individu.e.s, âgé.e.s ou non.
Aussi, cette médiatisation permet l’offensive de fachos s’organisant sur internet, menaçant de déloger les habitant.es. En résulte la présence de gens jouant les gros bras aux alentours du squat. On a alors pu être spectateurices de la tribune qu’ont offert les différents médias présents à des membres de groupes d’extrême droite.
C’est pourquoi nous refusons de parler à ces médias, que nous considérons comme des opportunistes et des ennemis.
Face à cette situation, des formes de solidarités se mettent en place. Nous nous organisons pour pouvoir contrer les tentatives d’expulsion et d’intimidation des fachos et permettre à ce lieu de continuer d’exister.
Squatter, c’est parfois une nécessité.
Squatter, parce que se loger correctement en ville est de plus en plus difficile : des loyers qui augmentent sans cesse, l’accès cloisonné aux logements sociaux, sélection hardcore des locataires par les agences immobilières et on en passe.
Squatter c’est s’attaquer à ce constat que certains possèdent plusieurs logements alors que d’autres n’en ont pas ou galèrent pour en garder un.
Squatter c’est un moyen de se loger gratuitement et donc d’imaginer sa vie autrement que façonnée par le travail et l’argent, et tenter de créer ses propres espaces d’autonomie.
Squatter c’est aussi un moyen de lutte. C’est créer des espaces pour vivre autre chose, réfléchir ensemble, développer des pratiques d’auto-gestion, lutter contre les rapports de domination.
On invite toutes personnes à qui ce texte fait écho à s’en emparer et à le diffuser, et à exprimer sa complicité en paroles et en actes.
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