Le projet est justifié dans le discours des politiques par l’arrivée du TGV à Toulouse mais il est clair qu’il s’inscrit dans une politique ambitieuse de transformation urbaine. Ce sont plus de 200 hectares du centre ville qui sont concernés. Bien sur il ne s’agit pas de tout raser et de reconstruire mais plutôt :
"Dans ce périmètre, les allées seront transformées, l’habitat ancien dégradé fera l’objet d’une attention particulière, les bords du Canal seront réaménagés et desservis par la ligne Canal du Tramway. Une cinquantaine d’hectares pourraient être concernés par des nouvelles constructions (habitat, commerces, immobiliers d’entreprises)." [1]
Dans l’image si dessous on voit comment les pouvoirs publics projettent des ambitions différentes sur les quartiers.

Densification, requalification, optimisation... des mots qui peuvent faire frémir. Il faudrait décortiquer chaque projet pour y voir clair nous ne le ferons pas ici. Continuons sur les grandes lignes du projet. La gare elle même va subir une transformation de fond en comble pour devenir une Plateforme d’Échanges Multimodale. Ce qui veut dire en langage commun un endroit où plusieurs moyens de transports se croisent : tram, bus, trains, vélo, taxi, BHNS [2]... Un nom ronflant comme les urbanistes en ont l’habitude.

Enfin, faire advenir en plein centre ville un tel monstre implique de rendre possible que des milliers de gens puissent affluer dans un temps record pour pouvoir bénéficier de la grande vitesse... Donc le dernier élément de ce projet est bien sur un accès routier digne de ce nom.

Et voilà en quelques mots ce qui nous attend. Les objectifs ? Faire en sorte que la ville devienne encore plus une machine à faire du profit, favoriser la circulation des marchandises et faire venir du touriste... Bien sûr les technocrates chargés de nous faire avaler ça dans d’innombrables séances de concertation ne nous le diront pas comme ça. Ils nous diront :

" Dynamisme économique, mixité sociale et fonctionnelle (comprenez habitat, bureaux, commerces), qualité architecturale et environnementale ; renouvellement et évolution des quartiers environnants ; opportunités de développement."

Toulouse Euro Sud Ouest un nom charmant pour nous signifier que nous ne sommes plus chez nous, mais que nous vivront bientôt si nous les laissons faire, dans un de ces non lieux : galeries marchandes, aéroports, quartiers d’affaires, villes musées, qui plaisent tant à la bourgeoisie.