Ce n’est pour l’instant qu’un effet d’annonce la délibération définitive devant être votée le 20 novembre prochain par la métropole [1] mais dès maintenant les promoteurs se mettent à réver. Cette annonce est une mise en bouche du projet Toulouse Euro Sud Ouest un PIM [2] dans nos faces, ou plutôt un GNC [3]. Ce plan, prévoit la réalisation d’environ 300 000 m² de bureaux, 50 000 m² de commerces, loisirs et services, et 2 000 logements
Pour avoir une idée de la hauteur dites vous que l’immeuble rose de la rue du Maroc ne fait "que" 64 metres, il faudrait en empiler deux et rajouter encore presque la moitié pour arriver à 150 m ! Il y a guère qu’une antenne à Muret pour faire plus de 150 metre [4]. Pour faire des comparaisons par vous mêmes vous pouvez allez voir ici ou là. [5]
Alors voiilà ce que leur propagande veut nous faire avaler... C’est gentil c’est discret...
En fait ce sera plutôt ça
Ou ça
C’est moche, ça prend de la place... beurk !
Une machine de guerre
Soyons clair l’esthétisme n’est pas vraiment en cause dans ma détestation, ni même la hauteur. Bien sur on pourrait discuter longuement sur la psychologie particulière qui conduit à délirer sur les immeubles de grandes hauteurs et y voir une marque de puissance... Virilité désolante et néfaste.
On pourrait aussi plaider pour une bâtiment plus vert, ou plus en bois, ou mieux intégrer dans le paysage (en brique rôse par exemple)... D’ailleurs il y a de ça dans l’annonce de nous dire "on va faire une tour de 150 mètre" dans une ville ou le plus grand bâtiment ne fait pas la moitié... Nous faire parler sans fin sur la hauteur, pour nous faire accepter la tour.
Peut être que le problème majeur de ce projet, c’est la vie qui va avec. Ce sont les sièges d’entreprises, les grandes enseignes, les restaurants qui vont attirer une population de nanti.e.s. Ce sont les milliers de col blancs exploité.e.s en classe affaires qui vont envahir les rues, imposer leurs modes de vie, faire pêter les loyers, réclamer plus de sécutié pour leur voiture de luxe et des trottoires propres et lisses pour leur chaussures italiennes. C’est un modèle d’ordre et de propreté pour la ville où nous somme de la saleté et du désordre. Nous les petit.e.s, les travailleur.euse.s, les chômeur.euse.s, les traines savates et autres inadapté.e.s... [6], Les conséquences seront directement visibles dans nos conditions d’existences : nos logements, dans les lieux publics que nous pouvons investir (bar, rue...). Bien sur nous pourrons y trouver du travail de ménage, de sécurité, de vente et pourquoi pas, pour les plus diplômé.e.s, quelques strapontins en classe affaire. Mais clairement ce "dévellopement", cette "opportunité" ne sera que l’approfondissement de notre exploitation. C’est l’élargissement du centre ville commerciale et bourgeois et, par conséquence, l’approfondissement de la gentrification [7] des quartiers et des faubourgs.
Heureusement il nous reste la poésie...
L’enfer des vivants n’est pas chose à venir ; s’il y en a un, c’est celui qui est déjà là, l’enfer que nous habitons tous les jours, que nous formons d’être ensemble. Il y a deux façons de ne pas souffrir. La première réussi aisément à la plupart : accepter l’enfer, en devenir une part au point de ne plus le voir. La seconde est risquée et elle demande une attention, un apprentissage, continuels : chercher et savoir reconnaître qui et quoi au milieu de l’enfer, n’est pas l’enfer, et le faire durer et lui faire de la place.
Italo Calvino, Les Villes Invisibles.
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