Nous le savons tou.tes, trouver un logement décent, dans nos moyens, pas trop loin du centre, devient un véritable exploit. D’autant plus que les « garanties » deviennent toujours plus compliquées à présenter. Gagner deux à trois fois le loyer complet (même en colocation), avoir des cautionnaires qui gagnent deux à trois fois le loyer, avoir un CDI, avoir des papiers en règles, etc.
L’hôtel Régina était un de ces endroits où l’on peut encore bricoler, passer entre les mailles et trouver une piaule même si on ne répond pas aux normes en vigueur. Les agences locatives trustent le marché et empêchent tout « arrangement » de gré à gré.
Bien évidemment cet immeuble n’était pas en bon état et il y a beaucoup de chose à redire sur son insalubrité. Les habitant.es le disent clairement les blattes avaient plus de confort qu’eux et elles-mêmes. Ces conditions inacceptables résultent d’un choix politique qui consiste à construire du neuf hors de prix en périphérie, à augmenter les loyers et à livrer la ville aux riches.
Le logement-marchandise induit une spéculation immobilière dont nous faisons les frais dans nos vies de tous les jours, jusqu’à la mort ! Déjà il y a trois ans, un incendie rue du Maroc tuait deux personnes. Là aussi, les projets immobiliers excluants fleurissent sur les cendres.
Toulouse Euro Sud Ouest : cette extension du « centre-ville », sa tour pharaonique et ses milliers de mètres carrés de bureau, exprime les volontés des pouvoirs publics et de la bourgeoisie : dégagez, y a rien pour vous ici !
Nous habitons ici et nous comptons bien pouvoir choisir où et comment. Sans que la soif de profit, les combines de propriétaires véreux, les exigences des agences et les folies urbaines de la métropole nous en empêchent.
Cet incendie est un épisode tragique d’une guerre mènée contre nos modes de vie et nous ne comptons pas nous rendre.
Toulouse, brûle-t-elle ?
L’incendie de l’hôtel Regina (73 et 73bis rue Bayard), quelque qu’en soient les causes, va servir le processus d’expulsion des galérien.nes, des pauvres et des smicard.es du centre ville.
P.-S.
Le tract en PDF si le coeur vous en dit...
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