Tou·te·s malfaiteurs - appel à rassemblement mercredi 10 avril

Depuis le 17 novembre, des dizaines de milliers de personnes descendent dans la rue, occupant les ronds-points et expérimentant de nouvelles formes d’organisation. Loin de perdre en intensité, ce mouvement n’a cessé de prendre de l’ampleur. Depuis le 1er décembre, chaque samedi toulousain voit s’exprimer une rage populaire dans les artères bourgeoises du centre-ville. Mais chaque semaine aussi, la répression s’abat. Les flics blessent et les juges emprisonnent. La répression est féroce mais ne calme par les ardeurs de la rue.

A Toulouse, près d’un centaine de personnes sont passées par la prison de Seysses depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes. Certaines sont sorties, et d’autres y sont encore. Certaines ont été condamnées, d’autres sont en attente de jugement. Alors que les comparutions immédiates s’enchainent, de plus en plus d’enquêtes sont ouvertes. Dans certains cas, le parquet a décidé l’ouverture d’une instruction, notamment pour le chef d’inculpation fourre-tout d’association de malfaiteurs.

Cette procédure permet de mettre en place toute une série de moyens de surveillance et d’enquêtes supplémentaires autour des personnes inculpées et de leurs proches : jusqu’à une éventuelle date de procès, les flics et leurs auxiliaires ont carte blanche pour s’immiscer toujours plus dans leurs intimités, pour passer au peigne fin leurs vies, en espérant trouver des éléments incriminants pour remplir un dossier de notes blanches, et en prime, affiner les fiches de renseignement..

Parmi les affaires de ces derniers mois, on peut citer par exemple l’instruction autour de l’incendie du péage de Bessan : 46 personnes sont arrêtées et détenues en garde à vue jusqu’à 96h et 12 personnes sont en détention provisoire. Elles sont réparties dans différentes taules de la région, soit disant pour empêcher la concertation, même si on sait que c’est pour faire galérer les proches qui doivent se taper parfois plus de 2h de bagnole pour un parloir.
Quelques semaines plus tard à Toulouse, 8 personnes sont mises en examen pour des confections de banderoles et de fumigènes artisanaux. Interpellées lors d’une réunion, elles font 48h de garde à vue et leurs domiciles sont perquisitionnés. Elles restent aujourd’hui sous contrôle judiciaire, malgré l’appel du parquet pour les renvoyer en détention. A chaque fois, la presse s’agite autour de l’identification de groupes d’ « ultra-gauche » qui chapeauterait et manipulerait le mouvement des gilets jaune. C’est dans ce contexte qu’est également arrêté un compagnon gilet jaune, samedi 2 février.

Interpellé en début d’après-midi dans le centre-ville de Toulouse alors qu’à quelques centaines de mètres de là s’élance l’acte XII des Gilets Jaunes, il est rapidement identifié à son arrivée au commissariat grâce aux fiches de renseignement. Outre la fourniture d’une identité imaginaire et un refus du fichage, la possession de clés de facteur devient alors un prétexte pour lui faire endosser une responsabilité aussi floue que large dans les émeutes qui enflamment la ville depuis le mois de décembre : 60 flics débarquent dans deux domiciles, et il est mis en examen pour association de malfaiteurs. Ce qu’on lui reproche, selon les mots de la juge d’instruction Élodie Billot, c’est son appartenance à « la mouvance anarchiste » et c’est ce qui permet de l’envoyer en prison.

Depuis près de deux mois, il est enfermé à la maison d’arrêt de Seysses.
Le 11 avril aura lieu l’appel de sa mise en examen.

Rassemblons-nous la veille, MERCREDI 10 AVRIL À 18H DEVANT LE TGI (métro Palais de Justice), l’occasion de réaffirmer nos solidarités.

Liberté pour tou·te·s, avec ou sans gilet !
Pour en finir avec ce monde de prisons.

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