MAJ 07/05 : des voltigeurs ont également été repérés à Paris.
Le 6 décembre 1986 à Paris, après une manifestation étudiante contre le projet de réforme universitaire Devaquet, Malik Oussekine est tabassé à mort par deux policiers de la BAC à moto (Brigade Anti Criminalité). Un témoin décrit la scène : « Deux policiers s’engouffrent dans le hall, ils se sont précipités sur le type réfugié au fond et l’ont frappé avec une violence incroyable. Il est tombé, ils ont continué à frapper à coups de matraque et de pieds dans le ventre et dans le dos. »
Malik meurt suite aux coups.
Le lendemain, Devaquet démissionne ; étudiants et lycéens défilent en silence dans toutes les villes portant des pancartes "Ils ont tué Malik". Lundi 8 décembre, Chirac, 1er ministre, annonce le retrait du texte de la loi Devaquet. Jean Schmitt et Christophe Garcia, les deux auteurs du matraquage mortel ont comparu trois ans plus tard devant la cour d’assises de Paris pour « coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Ils sont condamnés le 28 janvier 1990 respectivement à cinq ans et deux ans de prison avec sursis. Leur administration n’a pris aucune sanction notable : l’un a vu sa retraite avancée, l’autre a changé de poste.
Le PVM – Peloton de Voltigeurs Motoportés – ce sont des policiers montés à deux sur une moto tout-terrain ; l’un conduit, l’autre est armé d’une matraque. Ils ont comme mission de « nettoyer » les rues après les manifestations en pourchassant les « casseurs ». Le PVM est mis en service lorsque Charles Pasqua devient ministre de l’Intérieur, en 1986. Pasqua souhaite entre autres rétablir la peine de mort et « protéger les fonctionnaires de sécurité ».
Ce corps de police fut dissous à la suite de cette affaire.
Et pourtant, 30 ans après, le PVM traque et matraque en toute illégalité.
Jeudi 31 mars 2016, Toulouse. Les manifestants contre la Loi Travail et les passants se font gazer abondamment, sur la place Saint Cyprien et autour. Les grenades pleuvent. Je suis les tambours de la batucada, on se retrouve à 40 bloquéEs entre deux murs de CRS, devant une école. Après négociations, ils nous relâchent par petits groupes de dix, sans contrôle, et sans broncher. On a à peine fait 50 mètres qu’on est de nouveau chargéEs par les flics. Les motos de la BAC nous traquent et nous matraquent sur tout le chemin des Allées Charles de Fitte à la rue Laganne, le long de la Prairie des Filtres. Brassards sur le bras, le motard de devant conduit, celui de derrière a la gazeuse dans une main, le doigt sur la détente, et la matraque dans l’autre. Ils nous pourchassent pendant une demi-heure en donnant des coups d’accélérateurs et en frappant les gens sur la tête, le dos, avec leur matraque. Ils s’acharnent sur les gens seuls, malgré les cris, et parviennent à casser des instruments de la batucada en donnant de gros coups de matraque. Nous avons dû nous réfugier dans une cage d’escalier, essouffléEs, traumatiséEs, séparéEs, et pour certainEs en sang.
- POUR LA DISSOLUTION TOTALE DE LA BAC
Pour la manif du 5 avril leurs plaques d’immatriculations sont :
832 CKP 31
840 CKP 31
Ajout du 17 mai :
853 CKP 31
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