La précarité tue - rassemblement devant le resto U
Un étudiant lyonnais de 22 ans s’est immolé par le feu vendredi à Lyon devant des bureaux du Crous. Dans la lettre qu’il a publiée, il met clairement en cause la politique menée par les gouvernements successifs et la précarité qui lui était imposée. Cette situation n’a que trop duré !
Nos pensées vont à cet étudiant qui est entre la vie et la mort, et à ses proches.
Cette société ne nous offre aucune perspective si ce n’est de trimer à moindre coût, sans assurance de garder notre boulot, aussi pourri soit-il, en devant faire des sacrifices quotidiens sur nos conditions de vie, de logement, d’études. Ce quotidien est aggravé de jour en jour par les contre-réformes : de Parcoursup, en passant par la baisse des APL et la réforme de l’assurance-chômage, la réforme des retraites qui veut nous faire travailler plus longtemps et mise sur la division intergénérationnelle, la flexibilisation du travail où les entreprises peuvent nous jeter comme des kleenex, jusqu’à la crise écologique qu’aucun gouvernement, aucune grande entreprise, aussi verte soit-elle, n’est capable de régler… Les inégalités se creusent, et sur fond d’appauvrissement général des populations, la jeunesse est en première ligne de la précarité. Les attaques faites aux femmes, aux musulman.e.s, aux « étrangers », ne cessent de s’aggraver.
Il est temps d’arrêter la machine ! Dans le monde entier, les jeunes sont au-devant des luttes pour un monde meilleur que ce soit au Chili, au Liban, à Haïti, en Irak, en Catalogne. Face à cela, les gouvernements répondent par la matraque ou par les balles. C’en est assez d’une société qui veut nous tuer à petit feu à la tâche ou nous réprimer de manière brutale quand on veut s’exprimer et relever la tête.
Il est urgent de nous mobiliser et nous organiser ensemble, sur les universités, pour en finir.
Pour que cela n’arrive plus, mobilisons-nous toutes et tous dès aujourd’hui, et préparons la convergence avec les autres secteurs en lutte le 5 décembre !
Rassemblement devant le resto universitaire du Mirail le 12 novembre à 12h30
Texte publié par le camarade avant son acte
Bonjour
Aujourd’hui, je vais commettre l’irréparable. si je vise donc le bâtiment du CROUS à Lyon. ce n’est pas par hasard, je vise un lieu politique, le ministère de l’enseignement supérieur et la recherche et par extension, le gouvermement.
Cette année, faisant une troisième l2, je n’avais pas de bourses, et même quand j’en avais, 450€/mois, est ce suffisant pour vivre ?
J’ai eu de la chance d’avoir des personnes formidables autour de moi, ma famille et mon syndicat, mais doit-on continuer à survivre comme nous le faisons aujourd’hui ?
Et après ces études, combien de temps devrons nous travailler, cotiser, pour une retraite décente ? Pourrons nous cotiser avec un chômage de masse ?Je reprends donc une revendication de ma fédération de syndicats aujourd’hui, avec le salaire étudiant et d’une manière plus générale, le salaire à vie, pour qu’on ne perde pas notre vie à la gagner.
Passons à 32 heures de travail par semaine, pour ne plus avoir d’incertitudes vis à vis du chômage, qui conduit des centaines de personnes comme moi chaque année à ma situation, et qui meurent dans le silence le plus complet.Luttons contre la montée du fascisme, qui ne fait que nous diviser et créer , et du libéralisme qui crée des inégalités.
J’accuse Macron, Hollande, Sarkozy et l’UE de m’avoir tué, en créant des incertitudes sur l’avenir de tous-tes, j’accuse aussi le Pen et les éditorialistes d’avoir créé des peurs plus que secondaires.Mon demier souhait, c’est aussi que mes camarades continuent de lutter, pour en finir définitivement avec tout ça.
Vive le socialisme, vive l’autogestion, vive la secu.
Et désolé pour l’épreuve que c’est.
Au revoir
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