Un homme est mort … encore une fois !

Non monsieur Carcenac, Rémi Fraisse n’est pas bêtement mort pour des idées. Il est mort des pratiques régulières des forces de l’ordre. L’arsenal militaire de celles-ci, flashball, grenades de toutes sorte, taser mais aussi clés de contention et autres « procédures d’immobilisation » mutilent et tuent depuis longtemps. Tellement longtemps...

Les exemples ne manquent pas
Nabil Matboul, Amine Bentoussi, Wissam El-Yamni, Mostefa Ziani, Louis Klinger, Lassana Diarra, Mohamed Boukourou, Ali Ziri, Elvis Akpa, Abdelakim Ajimi, Lamine Dieng, Louis Mendy, Zied Benna, Bouna Traoré, Abou Bakari Tandia, Youssef Khaïf, Timothé Lake, Habib Ould Mohamed… La liste est longue trop longue...
Tous morts pour avoir croisé une police dans l’exercice de ses fonctions, dans un état où le racisme n’est pas un sentiment mais une institution. Dans des contextes de manifestation depuis 1986 et la mort de Malik Oussekine, la police n’a pas tué mais il s’en est souvent fallu d’un cheveu. Certains y ont perdu un œil, à Nantes, à Paris ou Toulouse… Le 28 novembre 2012, la médecin Stéphanie Levêque alertait le préfet de Loire Atlantique et les parlementaires sur la gravité des blessures infligées aux participant.e.s d’une manifestation contre l’aéroport de Notre Dame des Landes. « J’insiste sur la gravité de ces blessures par explosion. Les débris pénètrent profondément dans les chairs risquant de léser des artères, nerfs ou organes vitaux. ».
Non monsieur Carcenac, Rémi Fraisse n’est pas bêtement mort pour des idées, il est mort suite à l’action des forces de l’ordre. Il est mort d’un rapport de force inégal, si Ben Ali ou Moubarak avaient eu la police française, ils seraient encore là…
Non monsieur Carcenac, Rémi Fraisse n’est pas bêtement mort pour ses idées. Il est mort parce que vous avez la force avec vous, parce que vous pouvez mettre, comme bon vous semble, deux compagnies de moblot dans un champs pour protéger coûte que coûte un grillage, un local dévasté et un engin de chantier brûlé. Juste tenir une ligne avec un armement abondant, démesuré sans aucune restriction sur son utilisation.

Rémi Fraisse est mort du monopole de la violence légitime. L’ordre doit régner. Celui qui permet à des PDG de gagner 300 fois plus que leurs employés, celui qui maintient la moitié de la population française la tête dans le sac, juste à la limite de la pauvreté, celui qui hypothèque l’avenir pour les profits immédiats, celui qui mène des guerres ici et là bas… Qui a essayé de s’opposer à tout ça, sait de quoi nous parlons.
La question n’est pas de savoir pourquoi Rémi est mort mais comment nous allons faire pour mettre des limites à l’action policière, pour empêcher des barons locaux de bricoler des projets qui ne servent que leurs intérêts propres. Comment faire pour au final libérer nos capacités d’agir sur ce monde, sans forcément se retrouver avec « une explosion » de grenades tirées dans notre dos.
Oui monsieur Carcenac votre police n’a fait que son travail… et c’est inadmissible.

A bas l’Etat ! Révolution sociale !

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