Au Sénégal, ou du moins dans la région de Thiès, on distingue les "prostituées" qui subissent le système prostitutionnel (exploitées par des réseaux de trafiquants d’être humain et en particulier des femmes et des enfants, ou qui fuit la misère) et les "travailleuses.eurs du sexe" qui choisissent de faire de la prostitution leur métier. Les premières sont clandestines et exploitées. Les secondes sont déclarées et ont des carnets de suivi sanitaire. Il y a aussi de plus en plus de jeune femme qui pratique le "Mbaraan" pour fuir la misère et avoir une vie "meilleure" ...
A ne revendiquer que les travailleuses.eurs du sexe, j’ai l’impression que vous oubliez tou·te·s mes sistahs qui sont arrivé·e·s en Europe via des réseaux et contre leur gré ou alors en leur ayant promis des métiers d’aide à la personne et qui, pour moi, sont "prostitué·e·s" (parce que contre leur gré) et qui sont pour la plus part celles que j’ai vu vers les minimes quand je suis arrivée à Toulouse ...
Donc pour moi, dire que l’on est contre le système prositutionnel n’est pas être opposée aux travailleuses.euses du sexe. C’est être opposé à un système qui exploite, viole, et vend des femmes et des enfants.
De plus, il y a eu sur le 8 mars à Toulouse, une banderole qui m’a laissé perplexe : abolition = SIDA ... Cela sous-entend-il que dans les pays où la prostitution est légale, la réglementation a résolu le problème du SIDA et des clients qui ne veulent pas de protection ? si c’est le cas, je suis dubitative, et les échos des sistahs allemandes ne sont pas celles-ci ... Bref, une banderole écrivant "réglementation = esclavage des femmes" ou "réglementation = collaboration avec la traite des femmes et des enfants" m’aurait tout autant semblait débile ...
Penda D.
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