Soutien au CROM, Non à l’expulsion du 6 place Henry Russel

Ce vendredi aura lieu le procès en référé d’expulsion contre les habitant.es du bâtiment occupé situé 6 place Henry Russel, issus de la lutte du Collectif des Réfugiés Occupants du Mirail aka CROM. Venez nombreux et nombreuses les soutenir dans ce face à face avec une justice raciste au service des intérêts privés des propriétaires. RDV au tribunal d’instance, 40 av Camille Pujol, M° François Verdier, ce vendredi 8 juin à 9h

Respect et salut à nos voisins

Nous, les réfugiés de plusieurs nationalités, nous avons un problème d’hébergement dans la ville de Toulouse. C’est pour cela que l’on habite dans ce grand immeuble à côté de vous, dans la paix. On ne cause pas de problèmes, on peut vous aider si jamais vous avez besoin de nous ou de notre aide.

On vous demande de nous aider, s’il vous plaît, avec des lettres de soutien écrites pour les rajouter à notre dossier devant le tribunal.

Parmi nous il y a des familles et des enfants. Ils sont tous dans un état physique et psychologique fragilisé dû aux pressions et aux angoisses provoquées par la peur de se retrouver à la rue.

Si on se retrouve dehors dans la rue, nos problèmes vont s’accélérer et notre souffrance et nos difficultés vont augmenter. Nous sommes en France parce que malheureusement notre vie et celle de nos enfants sont menacées. Nous aurions bien voulu vivre chez nous en paix, sur nos terres et entourés de nos familles.

Notre slogan c’est humanité et paix.
Un message d’un être humain à un être humain.

Nous sommes des jeunes de la Lybie.

On est venus en France comme demandeurs d’asile politique à cause de la situation catastrophique en Lybie. Vous êtes bien au courant de ce qui se passe chez nous depuis le début de la guerre en 2011. La préfecture de Toulouse ne nous fournit pas le logement pour nous mettre à l’abri et faire nos démarches administratives. On est dans ce bâtiment après avoir passé des mois dans la rue. Nous sollicitons votre bienveillance, la compréhension de notre situation, et de nous soutenir jusqu’à ce qu’on trouve un logement. On espère un regard affectueux et une considération de notre situation, et merci d’avance.


Salut les toulousains, et les toulousaines
Nous sommes vraiment contents d’être avec vous, des gens courageux.
Nous voulons un espace pour vivre, pour apprendre votre culture.
Nous espérons que vous ne nous laisserez pas tout seuls.
Nous voulons un toit, en particulier pour les enfants, pour qu’il y ait des espaces pour apprendre, pour jouer mais également pour les familles et pour nous tous.
On écrit ce message d’un cœur propre et nous sommes tous ensemble et solidaires.

Notre volonté est votre espoir.

Le CROM (Collectif des Réfugiés Occupant le Mirail) et les personnes qui les ont rejoints depuis l’ouverture du lieu le 12 mai sont menacées d’expulsion alors qu’il était inoccupé depuis 1 an.
C’est un lieu de vie et d’échange pour beaucoup où différentes activités sont mises en place (langue française, atelier 1er secours, activités sportives, sorties culturelles, initiation à la science, atelier cuisine, soutien scolaire, accompagnement dans les démarches du quotidien et administratives...).

Après l’expulsion du squat des Arènes, du gymnase de la Cépière et de l’université du Mirail, une nouvelle expulsion mettrait en péril les liens tissés ici, de nombreuses personnes, notamment des familles et des enfants, se retrouveraient une fois de plus à la rue sans réelles solutions proposées par la préfecture et l’État. Si les conditions matérielles sont ici limitées, tout est mis en œuvre pour dépasser l’isolement et respecter la dignité humaine de chacun.e.
C’est pour cela que ce lieu doit perdurer.


Les réfugié.es, demandeurs.euses d’asile et sans papiers arrivé.es sur Toulouse suite à des voyages pour la plupart chaotiques, ont vécu un hiver rude, avec pour seules solutions d’hébergement des gymnases, peu digne de l’accueil d’un pays qui affiche l’égalité et la fraternité comme valeur fondamentale. A la fin de la trêve hivernale, début avril, rien n’est proposé d’autre que le retour à la rue pour ces hommes, ces femmes isolé.es et ces familles.
Comme chaque année l’Etat et la préfecture estiment avoir fait le nécessaire et n’assument plus leurs obligations une fois passé l’hiver. Accueillis par la solidarité étudiante au sein de l’université du Mirail, Le Collectif des Réfugié.es Occupant.es du Mirail s’est alors constitué pour organiser une lutte collective pour le respect des droits de tous et des choix personnels ou collectifs.

L’expulsion de l’occupation du Mirail signifia la mise à la rue une nouvelle fois de ces personnes. Un campement au pied de la préfecture fut alors organisé afin de rendre visible les personnes dormant à la rue et exiger des solutions. Les négociations ont abouties sur des engagements aussitôt bafoués par la préfecture. Pour faire face au besoin immédiat de logements, un bâtiment fut mis à disposition, un bâtiment vide depuis 9 mois de 1900 m², situé place Henry Russel à Toulouse.
Partout autour de nous, faire le choix de voir ce qui était devenu invisible. Ce que nous avions l’habitude d’ignorer nous avons choisi de le voir et de nous en saisir en participant à une lutte collective avec les premier.es concerné.es. Ce sont les personnes solidaires qui se confrontent aux problématiques de la migration et de la vie à la rue de milliers de personnes qui ramassent les pots cassés par les Etats pour tenter de co-construire dans la dignité des personnes.

Il y a celleux qui marchent de Vintimille à Calais, celleux qui ouvrent des squats, celleux qui se battent pour le droit au logement, celleux qui donnent des cours de français, celleux qui distribuent de la nourriture et des vêtements, celleux qui soignent et écoute, celleux qui se mobilisent et luttent contre les frontières ou la loi asile et immigration, celleux qui relayent les récits de vie et de lutte, tou.tes celleux qui luttent au quotidien, nous nous reconnaissons en vous tou.tes pour le soutien et la solidarité que nous pouvons porter ensemble.

Place Henry Russell, lieu de vie collective et d’organisation, lie de vie personnel, lieu d’échange et de partage, lieu de solidarité et de lutte, espace de discussions et de questionnement, le batîment est menacé d’expulsion par une procédure en référé par les propriétaires. Des intérêts privés soutenus par une justice raciste ont l’intention d’étouffer nos luttes et de rendre à nouveau invisible les habitant.es du bâtiment. Ils expulsent, on réoccupe !

Vous aussi soutenez le CROM en signant la pétition et en étant présent.e lors du procès du vendredi 8 juin à 9h. Si vous voulez soutenir le CROM il y a plusieurs moyens : participez à la cagnotte, relayez l’info, participez aux réunions de soutien du dimanche à 17h, en faisant des dons (voir liste des besoins), en proposant des activités ou services

P.-S.

Pour participer à l’achat de bidon d’huile de tournesol, de produit vaisselle, des cartouches d’encre et de café participez à la cagnotte : https://www.lepotcommun.fr/pot/ugflfyfc

Et pour changer le game avec change.org signe la pétition stp : https://www.change.org/p/crom-soutien-au-crom-et-aux-r%C3%A9fugi%C3%A9s-du-6-place-henry-russel

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