Rappel des faits
À Toulouse, la grève reconductible est en cours depuis le jeudi 9 mai (reconduite jusqu’au 5 juin) alors qu’une AG des gréviste de l’éducation se réunit depuis le 5 février et multiplie depuis les actions . Manifestations, blocages du rectorat, occupation du CRDP (Centre Régional de Documentation Pédagogique), les actions se succèdent.
Le mouvement en cours, s’il n’est pas massif, marque l’ensemble du territoire et s’exprime dans une diversité d’actiosn (nuit des écoles, blocages, banderoles sur les périfs et les écoles, grèves, manifestations).
La répression aussi a répondu présente. L’abondant gazage devant le rectorat du 5 avril a donné le ton d’un traitement policier du mouvement qui c’est concrétisé par 2 arrestations le 22 mai et 10 le 23, pour des enseignant.es en luttes c’est inédit (voir le suivi de la semaine). C’est un peu la même chose partout, avec en prime la répression interne qui est aussi assez remarquable. Cette dernière préfigure ce que sera la règle de l’école de la confiance promise par le gouvernement, en même temps qu’elle révèle comment l’éducation nationale est depuis longtemps le théâtre d’un tournant réactionnaire et autoritaire. Notons que l’invisibilisation du mouvement pourtant bien installé depuis un moment participe aussi d’une certaine répression.
Comme toujours, les raisons de la colère sont multiples. Parcoursup et la sélection universitaire pas encore digéré, le sinistre de l’éducation pond une loi dites "pour une école de la confiance" qui est censé être "au service de l’élévation du niveau général et de la justice sociale". Ben voyons !
Florilège :
- Plus de contractuel.les et mêmes des A.E.D (pions) qui pourrait aussi faire un peu instit à leurs heures perdues, pour moins de 1000 balles par mois.
- Création de "jardin d’enfants", structure privée pouvant se substituer à la maternelle pour accueillir les enfants dès 3 ans. Car la scolarisation deviendrait obligatoire à partir de 3 ans (c’est déjà le cas pour 97% des enfants dans le public...), mais sans moyens en plus pour les écoles déjà surchargées, et le soutien de structures privées...
- Mutualisation des AVS. Ces assistant.es de vie scolaire permettent à des enfants en situation de handicap d’être à l’école commune. Il y en a déjà pas assez mais on va les couper en deux... Magie !
- Suppression des allocations familiales en cas d’absence injustifiées et répétées.
- Interdiction aux femmes portant le voile de participer aux accompagnements scolaires.
Sans compter des mesures visant à accroitre la docilité des enseignant.es, les drapeaux dans les classes etc... En effet les enseignant.es se doivent d’être "exemplaire" c’est à dire être les fidèle courroie de transmission d’un pouvoir autoritaire...
La bataille des examens
Vous pouvez faire la grève, bloquer, perturber (pas trop quand même) mais les examens c’est « pas touche ». L’année dernière le gouvernement n’avait pas hésité à sonner la cavalerie pour empêcher les « examens en chocolat ». Plus d’une vingtaine d’évacuations par la force des locaux universitaires, des examens encadrés par les CRS, des mises à pied d’enseignants. Cela préfigure à petite échelle ce qui peut se passer autour du bac. La vache sacrée des examens, scrutés pour mesurer le « taux de réussite » d’une génération, les résultats sont publiés dans toute la PQR, les médias en font la une… Ironie c’est aussi à cette centralité que s’attaque la loi Blanquer ce dernier ne semble pourtant pas décidé à relacher la pression.
Un appel intersyndical à la grève de la surveillance a été lancé et la presse régionale commence à se faire les gorges chaudes de la menace, l’alarme est donnée et déjà les éditorialistes craches leur venin.
Cette grève de la surveillance des examens doit commencer le 17 juin, premier jour du bac. Déjà des « kit de grève » sont disponibles.
Pour autant cette attaque sur le bac ne doit pas faire oublier que le mouvement a pris de la maternelle jusqu’au lycée et il est probable que d’autres actions aient lieu. Nous tenterons ici de nous en faire le relai. N’hésitez pas à compléter les informations en commentaire.
Sur twitter le mot clef #bloquonsblanquer reprend les informations au niveau national.
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