Comment on gère quand on est militant-e écolo, anticapitaliste, décolonial-e, et que notre taff consiste à robotiser le monde et à en consommer les ressources ? Peut-on taffer dans une industrie “verte” et “éthique” ? Que faire des camarades qui bossent chez Airbus ?

On pourra se poser ses questions ensemble, et intérroger les croyances autour d’une technique considérée comme “neutre” et un progrès scientifique forcément bénéfique.

Toulouse est une ville où l’aéronautique et la défense se sont bien installées. Une bonne partie de ses habitant-e-s pense être obligé-e de vendre sa force de travail et son cerveau à Airbus, Safran, ses sous-traitant-e-s et les entreprises annexes (ex : Geodis pour le transport de convois exceptionnels de l’armement). Beaucoup pourtant s’impliquent dans des luttes sociales ou ont une conscience politique écologique. Mais quel est le sens d’aller au travail à vélo quand celui-ci consiste à trouver comment brûler toujours plus de kérosène ?

Ingénieur-es, technicien-nes, chercheurs-euses, on a l’impression d’avoir une position avantageuse dans la société, voire d’être maître de nos choix au travail et d’oeuvrer pour une transition écologique. Alors que nous nous aliénons en participant à produire des choses qui sont déconnecté-e-s de nos vies, qui ne répondent même plus à nos besoins.

En faisant cela, on participe aussi à des changements de société qui nous échappent, et qui échappent encore plus à l’ensemble de la population.

Nous ne pensons pas être pris-es au piège, nous pouvons faire des choix.

Viens en discuter vendredi 17 à 18h (lieu à venir)
On animera le débat de façon à confronter nos a prioris sur la technique et le progrès et d’avancer vers des perspectives souhaitables. Cet évènement est ouvert à toute personne intérréssée par ces questionnements.

Nous, désert’heureuxses, réparti-e-s depuis 2 ans sur le territoire métropolitain, avons décidé d’arrêter de robotiser, mécaniser, optimiser, informatiser, accélérer, déshumaniser le monde. Nous voulons créer des ressources et des évènements pour encourager d’autres à faire de même, pour faire avancer le débat face à l’idéologie du capitalisme industriel, mais aussi se retrouver pour échanger sur nos désertions et comment faire qu’elles se passent au mieux possible. Depuis quelques semaines, nous sommes quelques-un-e-s à s’être retrouvé-e-s sur Toulouse et à avoir envie d’y faire des trucs. Contacte-nous si cela t’intérresse ! desertion-toulouse [at] riseup.net