Contre le Front populaire, l’extrême-droite, le système électoral et la politique !

Juin 2024, élections européennes. L’extrême-droite (RN et Zemmour) raflent la mise avec plus de 35%, tandis que la majorité présidentielle est dans les choux avec 15% (avec environ 50% de participation au vote). Le président Macron décide de dissoudre l’Assemblée et de rappeler à des élections anticipées dans la foulée. Nous revoilà dans une situation où le chantage politique tourne de nouveau à plein, avec l’extrême-droite aux portes du pouvoir.

Et déjà, gauchistes à l’unisson avec les politicards de tout bord appellent à la mobilisation soit ouvertement pour aller déverser sa souveraineté dans les urnes – pour mieux, donc, l’abandonner immédiatement –, soit en jouant les petites mains à la gauche en s’alliant avec elle dans la rue contre le fascisme – comme si la gauche n’avait aucune responsabilité sur le fait qu’on en arrive là. Quelques réflexions sur le choix s’offrant aux électeurs et électrices dociles :

  • Macron et sa clique : après deux élections qui les ont portés au pouvoir suite au même chantage à faire barrière à l’extrême-droite, on comprend aisément qu’ils soient tentés de rejouer le coup alors qu’ils et elles sont de plus en plus en difficulté. Rarement le tour de vis qu’ils et elles ont mené pendant leur mandat aura été aussi brutal et rapide, changeant concrètement les conditions de vie et les conditions de lutte. Evidemment, le chantage à faire barrage à l’extrême-droite est assez risible tant Macron et sa clique se sont échinés à reprendre la même politique que l’extrême-droite, notamment avec la dernière loi sur l’immigration votée avec les voix du Rassemblement National, ou encore sur la répression néocoloniale à Mayotte et en Kanaky. Il n’est d’ailleurs pas sûr que le RN pourrait faire passer autant de choses en étant au pouvoir, étant donné le rapport de forces entre les différentes composantes du Parlement et les divergences au sein de la bourgeoisie. Macron et sa clique ont en tous cas accéléré pour la France le virage encore plus répressif et exploiteur. Cette dynamique est présente partout dans le monde, avec un capitalisme en crise, mais ce gouvernement aura fait fort en laissant loin derrière lui les illusions sur la démocratie libérale, l’Etat social, le capitalisme à visage humain plus ou moins vert.
  • Le Rassemblement National : son alliance avec une frange importante des LR (droite) montre aux yeux de tous et toutes pour qui l’extrême-droite roule depuis toujours : le patronat et les classes dirigeantes. Pour enfoncer le clou, Jordan Bardella a très vite annoncé l’abandon de la promesse du RN d’abroger la dernière réforme des retraites et de revenir à la retraite à 60 ans. Aux portes du pouvoir, il n’en est plus question, révélant le fond antisocial très clair du parti. Un parti effectivement comme les autres, faisant de la trahison des promesses un mode de fonctionnement. L’extrême-droite prouve qu’elle est non seulement raciste et réac, mais aussi capitaliste et défend les intérêts d’une fraction de la bourgeoisie. Bref, elle ne changera rien au système, mais continuera le tour de vis tout en détournant les mécontentements sur des boucs-émissaires, appliquant au mieux la devise de tout pouvoir : « diviser pour mieux régner ».
  • Le nouveau Front populaire : cette alliance des plus comiques vise ni plus ni moins à éviter tout changement et à rester dans la même situation qu’aujourd’hui, notamment la défense d’une vision très conservatrice de la République. La gauche prouve encore une fois qu’elle existe seulement pour canaliser les révoltes et éviter tout changement de société. Il n’y a qu’à entendre les discours et slogans appelant à "sauver la République", cette république née sur les massacres des révolutionnaires de 1848 et de 1871, réactualisée dans les conditions d’un putsch en 1962... Cette union vise à maintenir l’ordre existant, la bonne circulation du capital, la délégation du pouvoir des individus à des élites corrompues, la marche destructrice du progrès technoscientifique. Qui souhaite un réel changement ne peut résolument pas se satisfaire de cette position. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les classes populaires ne votent largement plus à gauche.

Finalement, cette « nouvelle » situation a le mérite de clarifier les choses... Si je mets des guillemets à « nouvelle », c’est bien parce que se rejouent finalement les mêmes dynamiques et les mêmes chantages qu’en 2017 et 2022 au moment des élections présidentielles. Voici deux textes, diffusés dans des manifs et rassemblements lors des entre-deux tours des élections présidentielles, le premier en 2017, le second en 2022 :

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