[Missouri] Meurtre de Michael Brown par la police : déclaration du Workers Party in America

Repris du site communiste-ouvrier Solidarité Ouvrière, ce communiqué du WPA revient sur ce nouveau crime raciste commis par les policiers américains, ce qui se passe environ "une fois toutes les 28 heures" aux États-Unis. Ce parti appelle à combattre "le terrorisme d’État de la police" et à "l’autodéfense ouvrière armée".

Déclaration reprise sur le site Solidarité Ouvrière

JPEG - 93.2 ko

TROP C’EST TROP !

Justice maintenant pour Michael Brown ! Organisons-nous, unissons-nous et combattons le terrorisme d’Etat de la police ! Pour l’autodéfense ouvrière armée afin de nous protéger, de protéger nos familles et nos foyers !

Le meurtre de sang froid de Michael Brown par les flics de Ferguson, Missouri, a montré une fois encore au monde le véritable visage du capitalisme raciste américain. Le Parti des Travailleurs en Amérique exprime ses plus sincères condoléances à la famille de Michael et se joint à ceux qui condamnent cet acte barbare contre un jeune garçon désarmé dont le seul crime dans cette société était de marcher dans son quartier alors qu’il est noir et membre de la classe ouvrière.

Soyons clair : Cette exécution – ce lynchage sponsorisé par l’État, de Michael Brown est le dernier crime du terrorisme policier raciste et personne ne doit nier ou refuser de voir ce fait. Toutes les 28 heures aux États-Unis, flics ou vigiles (comme George Zimmerman) racistes tuent un Afro-américain, généralement un jeune innocent de sexe masculin. Ce seul fait démontre le mensonge qu’une telle violence serait une "exception", une "erreur" commise par des "pommes pourries".

Une fois toutes les 28 heures, ce n’est pas l’exception, c’est la norme !

C’est pour cela que les médias capitalistes, les politiciens et les "leaders communautaires" autoproclamés, à l’échelle locale, nationale et internationale, ont d’ores et déjà commencé à faire la queue pour insulter la mémoire de Michael et de transformer cet adolescent élève au collège en "voyou" (le dernier nom de code chez les racistes pour dire "nègre"), qui, selon eux, aurait mérité d’être tué… tout comme Trayvon Martin, Jordan Davis, Sean Bell, Oscar Grant, Renisha McBride, Eric Garner et un nombre incalculable d’autres.

Nous avons aussi vu cette déshumanisation à l’œuvre dans les réponses à la révolte spontanée de la nuit dernière. Montrant avec une étonnante clarté les liens entre le racisme et le capitalisme dans la société américaine, quasiment chaque personnalité médiatique, politicien et "leader communautaire" verse de vraies larmes pour la perte de… propriétés privées ! Qu’importe que les magasins et marchandises puissent être facilement remplacés. Qu’importe que la colère bouillonnante dans la communauté suite à la mort de Michael Brown ait été aggravée par les commentaires racistes des flics et des racistes de la région. Et qu’importe que l’une des raisons avancées par les flics qui ont pris Michael pour cible fut d’abord qu’ils l’accusaient de voler quelque chose à proximité de QuickTrip (NdT : chaîne de magasins au sud des Etats-Unis).

Les classes exploiteuses et dominantes de cette société ont toujours vu la propriété comme une valeur supérieure à la vie humaine et le meurtre de Michael Brown ne fait pas exception.

Nous comprenons que de nombreux membres de la communauté, dont les parents de Michael, ne veulent qu’être en paix. La perte cruelle et soudaine d’une vie, surtout que c’est celle d’un être cher et innocent, est un choc terrible. Mais la triste réalité c’est qu’il ne peut y avoir de paix tant que ces assassins et le système qui les protège seront là. Ces terroristes continueront de prendre pour cible et de massacrer les pauvres et les travailleurs, en particulier les Afro-américains et d’autres personnes de couleur, tant qu’ils bénéficieront d’un pouvoir incontesté.

Le seul moyen d’apporter une paix durable dans nos rues et communautés comme Ferguson, c’est de s’organiser et de riposter !

Lorsque la classe dirigeante utilise ses exécuteurs armés pour nous prendre pour cible, ainsi que nos collègues et nos voisins, nous harceler, nous arrêter, nous emprisonner et nous tuer, la seule chose sensée et intelligente à faire est de nous défendre. Ne faisons par d’erreur : ils le voient comme une guerre pour maintenir leur contrôle sur la société. C’est pour ça qu’ils viennent avec leurs armures et "véhicules de combat urbain", le gaz lacrymogène et les balles en caoutchouc, et demandent l’intervention de la garde nationale.

Tant que nous ne montrerons pas une résistance organisée, ils continueront à avoir les mains libres pour leurs agressions barbares.

Si nous et nos camarades travailleurs nous regroupons dans nos quartiers et organisons l’auto-défense armée de nos communautés, nous ne nous levons par seulement contre le terrorisme d’État policier, mais nous commencerons à regagner nos vies et notre liberté. Nous commencerons à nous libérer de l’exploitation et de l’oppression que nous subissons chaque jour. Nous commencerons à préparer le terrain. Et, plus important encore, nous commencerons à imposer le respect et la dignité que nous méritons en tant qu’êtres humains.

Si on veut un monde nouveau, libéré de la pauvreté, de la faim, du racisme, de la violence policière, de l’exploitation et de l’oppression, voilà comment commencer : en prenant nos vies et notre avenir entre nos propres mains, en se levant et en se battant pour nos intérêts historiques, et ceux de nos familles, collègues et voisins. Se défendre efficacement nécessite une organisation. Les comités de quartier doivent se rencontrer régulièrement et cordonner leurs actions. Ces comités peuvent aussi prendre des décisions plus importantes sur la qualité de la vie et les services publics. En travaillant avec des comités d’autres quartiers et dans nos lieux de travail, nous aurons la force de nous attaquer à des questions plus générales, comme l’amélioration de l’éducation et du logement, et de coordonner l’économie pour une production basée sur les besoins humains. Un conseil élu de représentants de ces comités pourra être capable d’organiser et d’administrer les services publics, la défense commune et le bien-être de la société.

Nous appelons cette nouvelle façon de fonctionner, cette société qui fonctionne pour la population laborieuse, république ouvrière, première étape vers une société d’émancipation générale. Si c’est l’avenir que vous voulez, rejoignez-nous pour commencer son édification dès maintenant !

Bureau du Comité Central du Parti des Travailleurs en Amérique, 11 août 2014.

Publiez !

Comment publier sur IAATA?

IAATA est ouvert à la publication. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment y accéder et procéder ! Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous contacter.