Des promesses non tenues
Les raisons de ce rassemblement tiennent au non respect des promesses
formulées par le directeur de l’OFPRA (office français de protection des
réfugiés et apatrides), Pascal Brice, ainsi que par le ministre de
l’intérieur de l’époque Bernard Cazeneuve lors du démantèlement de la
jungle de Calais. Ceux-ci ont assuré que les personnes acceptant de
monter dans les bus vers les CAO pourraient déposer en France des
demandes d’asile en dehors de la procédure Dublin III, laquelle suppose
le transfert (comprendre l’expulsion) des demandeurs d’asile vers leur
pays d’arrivée en Europe, premier pays dans lequel leurs empreintes on
été enregistrées.
Plusieurs préfectures ont depuis lors respecté cette promesse. C’est
notamment le cas à Lyon, Bordeaux, Nantes. La préfecture de
Haute-Garonne en revanche contraint ces demandeurs d’asile à engager une
demande d’asile sous la procédure Dublin.
Les banderoles deployées lors du rassemblement sont claires : « A
Toulouse comme ailleurs, cassez Dublin ! », « Respectez vos promesses »,
« Où sont les droits pour les migrants de Calais ? »
Expulsions sans contraintes : l’hypocrisie de la préfecture
Une délégation composée de deux porte-parole, d’un traducteur, d’un
avocat et d’un soutien a été reçue vers 14h par Jean-Pierre Sudrie,
directeur des services administratifs à la préfecture et par la directrice du service des étrangers. Ignorant la promesse faite à Calais, ils ont invoqué une circulaire du 20 octobre dernier qui prescrit l’application de la procédure de Dublin pour les personnes en CAO. Cette circulaire contient cependant une nuance : le transfert vers un autre pays européen se fera uniquement sur la base du volontariat, et non de la contrainte. Les interlocuteur.ices n’ont pas été clair.es sur ce qu’il adviendrait en cas de refus. Le directeur des services administratifs a par ailleurs vivement découragé les personnes de quitter les CAO sous peine de les exposer à une plus grande « vulnérabilité ». Si les CAO sont des espaces ouverts, ils n’en restent pas moins des prisons à ciel ouvert, un départ augmentant les risques de séjour au CRA (centre de rétention admistrative) et/ou expulsion.
Les retours exprimés par les personnes concernées au lendemain du rassemblement sont mitigés. Le choix de la préfecture de Haute-Garonne de ne pas respecter les engagements émis à Calais, contrairement à d’autres région, reste incompris. Après avoir traversé le Soudan, la Lybie, l’Italie et enfin la France, traumatisé.es par la guerre dans leur pays, iels expriment une grande fatigue et veulent que leurs droits soient respectés.
Un prochain rendez-vous pour une permanence juridique a été fixé le samedi 7 janvier prochain.
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