Crève la France, vive la révolution !

Des mois après le début du "mouvement des Gilets-jaunes", la rage rencontrée dans la rue ainsi que les différentes pratiques qui s’y sont développés (destruction de structures capitalistes ou étatiques, affrontements avec la police, pillages, vague de sabotage diffus, divers tentatives de blocage des autoroutes ou des rond-point etc.) côtoient des traits politiques plus problématiques (drapeaux français, marseillaise chantée en cœur, discours travailliste et citoyenniste, sexisme, racisme etc.)

Ce tract diffusé dans les rues de Paris lors de l’acte XX part de ce constat, que d’une part les pratiques qui se développent dans ce mouvement semblent ouvrir la possibilité d’une critique radicale du monde tel qu’il existe actuellement, mais que, d’autre part, les expressions politiques qui en ressortent font majoritairement appel à un imaginaire populiste et réformiste. Ce tract se propose donc d’élargir la critique.

Parce que les actes ne sont pas séparés des idées et inversement.
Le tract en pièce-jointe.

Gilet-jaune : est-tu citoyen ?

Le citoyen vote.
Le député fait la loi. Le flic la fait respecter.
Le juge punit qui ne la respecte pas.
Le propriétaire s’enrichit sur ta fatigue.
Le père de famille te met dans le droit chemin.
Et pour te faire avaler tout ça, les journalistes te refourguent des scoops E-X-C-L-U-S-I-F-S, les intellectuels pensent à ta place, les blouses blanches te filent des médocs.

Mais c’est logique : c’est leur métier. Et toi qui es citoyen, tu votes aussi pour ça.

Tu as beau invoquer le PEUPLE, la FRANCE, ils ne sont que des concepts, des mots qui te font accepter l’ennui quotidien, l’horreur partout.
La France, c’est la colonisation, les guerres, les massacres, les frontières...

Et paradoxalement, quand tu sors de chez toi en colère contre le gouvernement, tu brandis ce drapeau français, tu chantes cette bonne vieille marseillaise.
Tu fais ce qu’on aimerait que tu fasses : couper une branche de l’arbre, porter fièrement le tronc.

Or, les racines sont pourries depuis bien longtemps :
De Gaulle, Mitterrand ou Macron, c’est le même État, le même contrôle sur nos vies.

Le président change, les flics restent. Car il en faut bien quelques-uns pour maintenir l’ordre en place : protéger les propriétaires et leurs biens, mettre les réfractaires au travail ou en cellules.

Alors quand le flic te gaze ou te matraque, il est comique de crier que tu es citoyen, français, démocrate ou républicain. Car c’est cette même démocratie qui t’insulte et te condamne. Celle-là même qui traque les sans-papiers après avoir pillé les terres aux quatre coins de la planète.

Car pour celle qui n’a pas le bon bout de papier ni assez de billets dans la poche, c’est les frontières partout, les rafles, la prison, le racisme. En bref, la violence des regards et des matraques.
Et pas si loin d’ici, comme à Vincennes, les Centres de Rétention Administrative.

Tant qu’il y aura des papiers et de l’argent, il n’y en aura jamais assez pour tout le monde. Mais toujours suffisamment pour nous faire courir derrière.

Le problème, c’est pas l’immigration, c’est les États.
Le problème, c’est pas Macron, c’est la démocratie.
Le problème, c’est pas la fin du mois, c’est l’argent.

L’autorité sera toujours ennemie de la liberté.
De la tienne, de la nôtre.

Crève la France, vive la révolution !

P.-S.

PDF - 4.7 Mo

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