Libération ?

Ce texte revient sur l’Incohérence de nos idées quand des intérêts entre en jeu...même dans le milieu libertaire.

Nous aimerions que ce texte circule dans le milieu antispéciste tout comme dans le milieu anti autoritaire (vu que certaines personnes ne réalisent pas qu’en fin de compte c’est pareil).
Nous rencontrons énormément de personnes qui ont des problèmes avec leurs idées ou plutôt avec la cohérence de celles­-ci.

Nous avons d’un côté celles qui disent se battre pour la libération animale et de l’autre celles qui se nomment anti autoritaires. Les deux camps privilégient dans tous les cas quelqu’une plus qu’une autre.

Il prédomine dans ceux qui disent se battre pour la liberté animale une limitation des idées à leur convenance. Ainsi, elles ne se priveront pas des grands plaisirs qu’elles rencontrent dans le capitalisme. Il semblerait que pour elles, la libération animale consiste seulement à ne pas consommer de produits d’origine animale. Elles ont tendance à oublier que l’industrialisation est responsable en grande partie de la destruction de la terre et des animaux qui voient leur habitat se réduire et être contaminé chaque jour. L’industrialisation crée un déséquilibre environnemental énorme. Ceci est pourtant un point important que peu de personnes prennent en compte. Cet équilibre s’est fait sur des millions d’années. L’industrialisation, l’urbanisme moderne et la recherche d’un prétendu progrès détruit la terre à une vitesse infernale. Cet équilibre se voit chaque jour de plus en plus menacé. Il en résulte qu’une grande quantité d’espèces animales et végétales s’éteignent chaque jour. Leur intérêt se limite donc aux animaux domestiques comme les vaches, chiens, cochons, chats, poules et quelques autres plus sauvages comme les poissons.

L’industrialisation, le capitalisme (plus destructeur que jamais de la terre et marchant main dans la main avec l’industrialisation) et l’urbanisation moderne qui nous fait perdre le tissu social, sont les obstacles les plus importants pour la libération animale. Pour cela il est assez surprenant que beaucoup de végan·e·s défendent le capitalisme justifiant ainsi l’oppression, les inégalités, l’existence de privilèges pour certains et une vie de misère pour d’autres.

Leur indifférence à l’existence de hiérarchies se trouve au même niveau. Comment peut­-on obtenir la libération animale s’il existe une hiérarchie ? Libération pour certains animaux et non pour d’autres ? Tant qu’il y aura un endroit pour une oppression, il y aura un endroit pour toutes les oppressions.

Il nous paraissait important de souligner ce point car il y a dans le mouvement de libération animale des flics, des militaires, des néo­nazis et autres ordures de ce genre. Il nous parait incroyable de devoir préciser que cette classe d’êtres néfastes n’est pas cohérente avec la recherche de la libération animale car elles représentent tout le contraire de la liberté, elles supposent une hiérarchie, ce sont elles qui enferment, ce sont elles qui se croient supérieures à d’autres individus. La permissivité envers ces entités génère le manque de force et de crédibilité envers les idées que nous soutenons.
Qu’entend un néo­nazi par libération animale : « Libérez les animaux des zoos mais enfermez les nègres et les bougnoules ! » ?
Le terme hiérarchie peut paraître abstrait mais c’est quelque chose de bien concret quand on met une personne au­-dessus d’une autre, d’un groupe, etc. Et à ce petit jeu, les animaux seront toujours la dernière minorité.
La hiérarchie est dans tous les milieux. Ces personnes veulent abolir l’esclavage animal pendant que des millions d’animaux (humains cette fois­-ci) sont opprimés par ces hiérarchies ?
Comment pouvons­-nous abolir seulement une forme d’exploitation et pas les autres ?
Il serait temps qu’elles s’aperçoivent du mal que fait le capitalisme à tous les animaux sur cette
planète et qu’elles quittent le camp des oppresseurs.

De l’autre côté nous avons une autre classe de personnes étranges, les anti autoritaires spécistes ! (si si cette contradiction existe).
Expliquons ça de manière basique.
Animal= poules, humain­e­s, poissons, vaches, cochons, lionnes, chiens, girafe, etc.
Ces animaux ont en commun un système nerveux et un cerveau ce qui leur permet de sentir le plaisir, la douleur, la peur, la liberté. Elles partagent aussi une capacité de raisonnement à plus ou moins grande échelle. Les études récentes nous montrent que nous sommes encore bien loin d’analyser le système de pensée et l’intelligence des autres animaux à qui l’on découvre régulièrement des capacités jusqu’alors ignorées.
Qui dit être contre l’oppression et l’autorité doit l’être contre les individus touchés par cette oppression et cet exercice de l’autorité.

Équation :
Un­e humain­e enfermé­e = une vache enfermée (poules, poissons, vaches, cochons, etc).
Un­e humain­e enfermé­e : souffre de l’enfermement, recherche la liberté et son bien­-être.
Une vache enfermée : souffre de l’enfermement, recherche la liberté et son bien­-être.

Après cette équation si complexe, nous aimerions que celleux qui se reconnaissent comme
anti autoritaires, anarchistes, etc. ne viennent pas nous parler de liberté, déblatérer contre les
prisons et l’autorité en ayant dans leur estomac une prison immense car ces personnes sont
elles­ mêmes des matons pour les autres espèces ou pire encore, elles délèguent ce sale
boulot à d’autres mais profitent du résultat.
Autre argument pathétique que tentent de justifier quelques « anarco/anti autoritaires » est le fait
que consommer végan c’est créer un nouveau marché. Ce à quoi nous répondrons que ce
qu’illes mangent vient aussi du marché capitaliste et de manière bien plus prononcée.
Il y a des choses simples et concrètes. Si tu cherches la liberté et tu es spéciste, tu as un
problème de cohérence dans tes idées. Est­-ce le plaisir gustatif qui t’empêche de penser avec
honnêteté ?
Il y a un parallèle direct entre les dominations intra­-humaines et la domination humaine sur les
animaux. Comment peut-­on en toute bonne conscience lutter contre les discriminations que
nous subissons, sans remettre dans le même temps en cause celles que nous faisons subir à
d’autres ?
En envoyant les animaux à l’abattoir, n’est­-ce pas ériger la loi du plus fort en règle morale ?
Cette loi contre laquelle tu cries quand tu en es victime.

P.-S.

Vous voulez vous procurer nos fanzines antispécistes ?
Balancez-nous un petit mail (grainedeliberation@riseup.net)

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un-e administratrice/administrateur du site. Nous rappelons que les compléments d’information n’ont pas vocation à être des lieux de débat. Ne seront publiées que des informations factuelles.

Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Qui êtes-vous ?
  • Votre email, facultatif (si vous souhaitez pouvoir être contacté-e par l'équipe de Iaata)

  • 18 novembre 2019

    Les animaux humains ne peuvent pas tenir plus de dix minutes en apnée, ne peuvent pas différencier une odeur légère à plus de 1m, ne peuvent pas différencier des individus par rapport à leur pisse...
    Spécisme ? Non, je crois ce sont des aptitudes differentes.
    Le droit à profiter de la vie et à ne pas souffrir n’est pas inhérent à aucune aptitude dite humaine (ça va de soi, sinon les personnes ayant certaines difficultés à rentrer dans la "norme humaine" pourraient être tuées et torturées sans que cela pose un problème moral).

  • 15 novembre 2019

    "Les animaux non­-humains ne sont pas capables de réfléchir aux autres solutions ou à la justesse morale du fait de tuer pour manger. En revanche, l’humain est capable de faire un choix moral sur ce sujet."

    Spécisme ?

  • 10 novembre 2019

    Merci pour ton commentaire. Cela permet d’alimenter la discussion

    Il est toujours très intéressant de voir comment des esprits se disant contre la répression, l’esclavage, le loi du plus fort deviennent tout d’un coup d’un conservatisme digne du journal Le Figaro quand il s’agit de défendre leur ventre. Ils se mettent alors à raisonner de manière à se trouver des excuses ou a relativiser le traitement fait aux animaux afin de ne pas quitter leur zone de confort tout en se donnant bonne conscience.
    Prendre l’exemple d’animaux pour parler de hiérarchie est de la mauvaise foi. La fameuse question du « lion qui mange la gazelle » comme on l’appelle dans le milieu. Sache que les carnivores tuent des animaux par nécessité. S’ils ne mangent pas de viande ils meurent. Ce n’est pas ton cas. Tu peux vivre, tu vis même mieux sans protéine animale.
    Il est étrange de voir que les humain·e·s qui se considèrent habituellement tellement supérieur·e·s aux autres animaux (ce fameux chauvinisme humain) sont prêt∙e∙s à utiliser, si cela semble soutenir leurs préférences alimentaires, un argument qui implique que nous devrions nous tourner vers les
    autres animaux pour puiser auprès d’eux notre inspiration et nos règles morales. Les animaux
    non­humains ne sont pas capables de réfléchir aux autres solutions ou à la justesse morale du
    fait de tuer pour manger. En revanche, l’humain est capable de faire un choix moral sur ce
    sujet.

    Et puis le raisonnement « ils le font alors pourquoi pas nous est un peu primaire ». Discrimines-tu les femmes ou les homosexuel·le·s sous prétexte que certains pays le font ?

    Prendre comme référence un pêcheur, personne qui a choisit comme loisir de torturer des poissons montre à quel point la considération de l’animal est vraiment au plus bas de l’échelle.

    Tu trouves la lutte antispéciste moralisatrice car elle dénonce les tortures, oppressions et le meurtre de 60 milliards par an d’animaux terrestre (on te parle même pas des poissons) dans le monde pour un simple plaisir gustatif ?Animaux qui comme toi sont conscients de leur vie et qui comme toi ressentent la douleur, la peur , la joie, etc
    Trouves-tu la lutte antiraciste, ou féministe moralisatrice aussi ? Après tout ces luttes comme la lutte antispéciste demande le respect et le droit de vivre sa vie aux êtres peuplant cette planète.

    Au vu de tes commentaires,il semblerait que tu n’aies pas encore réfléchi sérieusement à cette lutte. Tu devrais demander les fanzines pour enfin parler en connaissance de cause :-)

  • 9 novembre 2019

    Bonjour.
    Je trouve cet article tres intéressant et adhère sur les perspectives des questions de fond.
    Mais me reste au travers de la gorge la sensation d’une théorie moralisatrice.
    J’aimerai avoir vos lumière sur quelques agressions quotidiennes et analyse politique anti speciste :

    • J’ai vu un chat defoncer une souris, est-ce un speciste autoritaire ? devrais je intervenir et lui donner votre fanzine ?
    • des silures défoncent les brochets et pigeons, des pêcheurs les arrêtent : fanzine pour tout le monde ?
    • Des milliers de personnes récupèrent tout les matins les oeufs des poules qui bouffent leur composte et les vers de terre qui s’y trouve. Hors industrie, qu’est ce qui est le mieu, le poulailler ou le renard ? Fanzine pour tout le monde ?
      Doit-on considérer que la critique des hiérarchies a forcément vocation a expliquer aux gens comment vivre de manière cohérente à tout instant ? Peut être qu’au lieu de prôner des valeurs abstraites et traiter tout le monde de débile nazi inconsistant on ferait pas mieux de cibler l’effectivité des droits concrets ?
      Ça parrait quand même compliqué de trouver une cohérence absolue et mathématique hors des situations... mais peut-être que vous y arrivez.

Publiez !

Comment publier sur IAATA?

IAATA est ouvert à la publication. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment y accéder et procéder ! Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous contacter.