Discussion publique face aux mesures de l’Etat liées au coronavirus

Depuis la découverte du coronavirus il y a trois mois en Chine, celui-ci est devenu une véritable pandémie et s’est répandu partout. Petit à petit les mesures sécuritaires tendent à être les mêmes et à se propager elles aussi : fermeture des frontières, interdiction de se rassembler à plus de X personnes, fermeture des commerces et activités non « nécessaires » (au maintien partiel de l’économie), confinement et replis chez soi…
Le climat est à la peur généralisée et permet plus facilement de légitimer, d’accélérer et d’accentuer la mise en place de méthodes de contrôle et de gestion des populations. C’est un véritable laboratoire pour chaque État.

En Chine par exemple, les drones prolifèrent dans les rues quasi vides des villes, fliquant les personnes n’ayant pas l’autorisation de se déplacer ou n’ayant pas de masque, équipés de thermocapteurs pour mesurer en permanence la température des gens dans la rue, mais aussi dans leur propre maison.
En parallèle, un confinement d’une immense partie de la population est assuré par de nombeux check-points. Depuis quelques temps, une partie du confinement est levé, mais les contrôles se maintiennent : prise de température régulières, comme pour entrer dans un magasin par exemple. Cet allègement du confinement ne peut se faire qu’à partir du terreau déjà bien fertile de la pandémie des nouvelles technologies. En effet, les conditions de sortie sont soumises au fait d’avoir un smartphone géolocalisé en permanence, et de l’installation d’une application mesurant la température de chaque individu et lui donnant des indications sur les marches à suivre : code vert pour sortir, orange pour confinement de 7 jours, rouge pour confinement de 14 jours.

Si la sécurisation de chaque espace n’est pas aussi poussée en europe, le contrôle reste présent. En Italie, premier foyer européen du virus, la population est confinée depuis le 10 mars. Check points et contrôle en rue, autodéclaration de confiance pour pouvoir se déplacer, les amendes (pénales) pour le non respect de l’interdiction de sortir sont aussi exponentielles que le coronavirus. L’État prévoit aussi la possibilité d’une incarcération jusqu’à 3 mois. Si les drones ne répondent pas présent, la peur collective et l’État assurent le maintien du contrôle social : poucaverie de personnes qui prennent l’apéro chez eux, assemblée dans la rue dénoncée aux flics, arrestation d’ouvriers en grève dans une usine à modène suite à la mort d’un de leur collègue, répression suite aux nombreuses révoltes dans les taules italiennes...

La France semble prendre des mesures similaires à celles de l’Italie, avec quelques jours de décalage. Ça s’est accéléré vraiment vite ces derniers jours avec un discours de culpabilisation axé sur notre « irresponsabilité individuelle », on peut imaginer un confinement obligatoire bientôt pour répondre à notre soi-disant « insouciance ». A partir de là, on n’a pas envie d’accepter une position de confiance aveugle dans les choix de l’État et des scientifiques qui nous dépossèdent de toute liberté. Ça nous fait peur de voir que cette panique accentue des comportements de flicages intériorisés et de chacun pour sa gueule, par exemple dénoncer des personnes qui ne se plient pas aux recommandations, ainsi que se ruer dans les magasins pour assurer ses stocks individuels.

Cette situation exacerbe les rapports de classe (accès aux soins, à la garde d’enfants, impossibilité de télétravail pour beaucoup de pauvres) , mais aussi entre autres la place de discours réactionnaires et racistes (à l’égard des personnes asiatiques ou des migrants par exemple). L’isolement s’amplifie et ça nous semble important de réfléchir à comment casser ça.
Par ailleurs, le tableau n’est pas que noir, de nombreux gestes de solidarité et d’entraide voient le jour.
Sans rentrer dans des discours complotistes ou dire qu’il ne faut pas du tout faire attention, on aimerait réfléchir à quelles marges de manœuvre on peut avoir face à des mesures très strictes de contrôle et comment continuer à porter des idées et pratiques anti-autoritaires dans ce contexte.

Corona ou pas, toujours en lutte pour la liberté. Le pire virus c’est l’autorité !

Rendez vous à 20h30 à l’Obs, 87 rue du 10 avril

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