Les images de vidéosurveillance du lieu de l’incendie ont montré deux personnes mettre le feu à la pelleteuse, et l’une d’entre elles être victime d’un retour de flamme. Dans les heures qui ont suivi l’incendie, Louna a été amenée en voiture à un hôpital proche, où elle a été admise pour des brûlures prétendument compatibles avec celles visiblement subies par la personne victime d’un retour de flamme sur les images.
Après son arrestation, Louna a été détenue à l’isolement pendant quatre mois — elle était à l’isolement car elle était dans une prison pour hommes bien qu’elle soit une meuf (trans). [2] Après son arrestation, elle a revendiqué les dégradations contre la pelleteuse. Elle est actuellement sous contrôle judiciaire en attendant le procès.
Collaboration des fournisseurs de service
Les enquêteurs ont utilisé la collaboration de l’hôpital pour :
Apprendre qu’une personne (Louna) était hospitalisée pour des brûlures. [3]
Obtenir le dossier médical de Louna.
Saisir les vêtements de Louna pendant son hospitalisation.
Obtenir le numéro de téléphone d’un·e proche de Louna, que Louna avait donné à l’hôpital.
Obtenir les images de vidéosurveillance de l’hôpital.
Obtenir des informations du système de paiement du parking de l’hôpital.
Apprendre l’horaire et le lieu d’un rendez-vous de Louna à l’hôpital quelques jours après l’incendie.
Les enquêteurs ont utilisé la collaboration de plusieurs institutions d’État :
L’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) a fourni des scans de documents d’identité et des dossiers de demandes de documents d’identité.
Des organismes d’assurance maladie et des mutuelles ont fourni les informations personnelles de personnes sous enquête et de leurs conjoints.
Le service des impôts a fourni les dossiers d’achat et de vente de maisons des parents et grand-parents de Louna.
Les enquêteurs ont utilisé la collaboration de plusieurs entreprises :
Des banques ont fourni :
Les informations bancaires de plusieurs personnes, y compris de nombreux membres de la famille de Louna.
Les adresses IP utilisées pour faire des virements bancaires en ligne.
Les emplacements où des personnes ont retiré des espèces.
Une société d’assurance a fourni l’adresse et la liste des colocataires d’une personne.
L’opérateur d’autoroutes Vinci a fourni les images de vidéosurveillance de péages d’autoroutes.
L’entreprise ferroviaire publique française (SNCF) a fourni des informations sur des personnes qui avaient réservé des sièges voisins de personnes sous enquête, y compris leurs photos et informations bancaires.
Le service de covoiturage BlaBlaCar a fourni des informations sur des personnes qui avaient utilisé le service, y compris leurs photos, informations bancaires, et les trajets effectués.
Le constructeur automobile Stellantis a fourni les numéros IMSI [4]] et IMEI [5] du système de localisation intégré à une voiture. Cependant, les enquêteurs n’ont pas pu localiser la voiture car, pour une raison inconnue, celle-ci n’émettait pas sa localisation.
Les enquêteurs ont demandé à un bailleur social et une agence immobilière de leur fournir les badges d’accès à des résidences.
Opérateurs de téléphonie mobile
Les enquêteurs ont utilisé la collaboration des opérateurs de téléphonie mobile pour géolocaliser environ 30 téléphones et intercepter leurs appels, en temps réel. [6]
Les enquêteurs ont notamment utilisé les appels interceptés pour :
Entendre parler d’un rendez-vous devant des immeubles résidentiels, mettre en place une surveillance physique de ces immeubles, et arrêter deux personnes s’étant rendues au rendez-vous.
Entendre Louna prendre rendez-vous avec un médecin, puis contacter le médecin pour obtenir des informations personnelles de Louna, y compris son adresse et son numéro de téléphone.
Dispositifs de surveillance cachés
Audio
Un microphone caché a été installé dans un véhicule. [7]
Localisation
Plusieurs balises GPS ont été installées sur des véhicules. [8]
Vidéo
Des caméras ont été installées pour filmer les entrées de plusieurs lieux où habitaient des personnes opposées au projet d’autoroute. [9]
Perquisition
Les enquêteurs ont perquisitionné :
Le domicile du propriétaire de la voiture qui a amené Louna à l’hôpital. [10] Lors de la perquisition, ils ont saisi la voiture.
Le domicile d’une personne suspectée d’être visible sur les images de vidéosurveillance de l’hôpital transportant un arrosoir, dans l’espoir de trouver l’arrosoir lors de la perquisition et de confirmer que la personne était bien à l’hôpital. [11]
Science forensique
ADN
Des traces ADN de Louna ont été prélevées sur : [12]
Un sac poubelle et un masque chirurgical partiellement brûlés, saisis près de la pelleteuse incendiée.
Un short, saisi dans sa chambre d’hôpital pendant son hospitalisation.
Un gobelet en carton saisi lors de son entrée en garde-à-vue.
Une cuillère et une serviette saisies pendant sa garde-à-vue, après un repas.
Des traces ADN d’une personne ayant été vue dans les couloirs de l’hôpital demandant des nouvelles de Louna ont été prélevées sur :
Un short, saisi dans la chambre d’hôpital de Louna pendant son hospitalisation.
Un masque chirurgical retrouvé dans le short.
Des traces ADN non exploitables ont été prélevées sur :
Un marteau partiellement brûlé retrouvé dans la cabine de la pelleteuse incendiée, dont la fenêtre avait été brisée.
Une torche — un bout de bois avec à son extrémité un tissu imbibé de liquide inflammable — retrouvée près de la pelleteuse incendiée.
Incendie volontaire
Un détecteur de gaz [13] a été utilisé, sans succès, pour détecter des traces d’accélérants dans la cabine de la pelleteuse incendiée. [14]
Des traces d’accélérants ont été prélevées :
Sur une torche — un bout de bois avec à son extrémité un tissu imbibé de liquide inflammable — retrouvée près de la pelleteuse incendiée.
À l’intérieur de la pelleteuse incendiée.
Des traces d’accélérants ont été recherchées, sans succès, sur les vêtements de Louna, saisis à l’hôpital pendant son hospitalisation.
Surveillance de masse
Mouchards civils
Plusieurs civils ont aidé les enquêteurs. Notamment : [15]
Après avoir entendu Louna prendre rendez-vous avec un médecin via une écoute téléphonique, les enquêteurs ont contacté le médecin qui a fourni des informations personnelles de Louna, y compris son adresse et son numéro de téléphone.
La pharmacienne d’une pharmacie où Louna obtenait des médicaments a fourni une description physique de Louna, a affirmé la reconnaître sur une photo, et a fourni des documents personnels de Louna, y compris des copies d’ordonnances.
Le chef d’établissement d’un établissement d’enseignement supérieur où étudiait une personne a fourni l’emploi du temps de la personne et des informations sur le moyen de transport qu’elle utilisait pour se rendre à l’établissement.
Vidéosurveillance
Les images de vidéosurveillance du lieu de l’incendie ont montré deux personnes mettre le feu à la pelleteuse, et l’une d’entre elles être victime d’un retour de flamme. [16]
Les images de vidéosurveillance de l’hôpital la nuit de l’incendie ont montré :
La plaque d’immatriculation de la voiture qui a amené Louna à l’hôpital.
Les visages des autres personnes de la voiture.
L’une des personnes de la voiture transportant un arrosoir. Les enquêteurs tenteront plus tard de trouver cet arrosoir dans une perquisition.
Les images de vidéosurveillance de caméras de plusieurs municipalités ont été utilisées pour essayer de reconstruire le trajet de la voiture qui a amené Louna à l’hôpital, et le trajet de Louna quand elle a quitté l’hôpital. [17]
Surveillance physique
Cachée
Suite à l’incendie dans la nuit du 4 au 5 mai 2024, les enquêteurs ont mené plusieurs opérations de surveillance physique : [18]
Le 5 mai, à l’hôpital, ils ont pris en photo des personnes demandant des nouvelles de Louna et écouté des conversations.
Les 6, 7, 11 et 14 mai, ils ont surveillé deux lieux où habitaient des personnes opposées au projet d’autoroute. Ils ont pris des photos et relevé des plaques d’immatriculation de véhicules.
Le 10 mai, ils ont surveillé l’entrée de l’hôpital, où Louna avait un rendez-vous.
En juillet, ils ont surveillé un évènement organisé par une personne opposée au projet d’autoroute.
Début octobre, Louna a fait l’objet d’un mandat de recherche. Jusqu’à son arrestation le 12 octobre 2024, les enquêteurs ont mené plusieurs opérations de surveillance physique :
Le 3 octobre, ils ont :
Surveillé pendant 6 heures les domiciles des parents et des grand-parents de Louna.
Effectué plusieurs passages en véhicule devant un autre domicile de la famille de Louna.
Suivi pendant 4 heures une personne qui avait été vue avec Louna à l’hôpital.
Le 8 octobre, ils ont :
De nouveau surveillé pendant 6 heures les domiciles des parents et des grand-parents de Louna.
Effectué plusieurs passages en véhicule devant les domiciles de plusieurs membres de la famille de Louna, et d’une personne l’ayant accompagné à l’hôpital.
De nouveau suivi pendant 6 heures une personne qui avait été vue avec Louna à l’hôpital.
Le 10 octobre, lors du procès d’une personne opposée au projet d’autoroute, ils ont surveillé l’intérieur et les abords du tribunal.
Le 12 octobre, après avoir entendu parlé d’un rendez-vous devant des immeubles résidentiels via une écoute téléphonique, ils ont surveillé ces immeubles et arrêté deux personnes s’étant rendues au rendez-vous, dont Louna.
Vigiles
Dans les jours précédant l’incendie, un vigile a vu des véhicules suspects circuler près du lieu de l’incendie, les a pris en photo, et, après l’incendie, a fourni les photos aux enquêteurs. [19]
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