Militant’es politiques depuis une dizaine d’années, on sait ce que veut dire mobiliser des milliers de personnes autour d’idées communes et coordonner des manifs, des blocages, de la propagande. Nous regardons avec circonspection le tumulte actuel depuis notre point de vu marxiste et libertaire. En 2005, nous regardions avec enthousiasme les "émeutes de banlieues" contre Sarkozy et son mépris des populations des quartiers populaires. En 2006, nous avions rejoint les presque 2 millions de personnes dans les rues contre le contrat première embauche. En 2009 puis en 2010 nous avons soutenu les grandes grèves et les blocages de raffineries contre la réforme des retraites comme 3 millions de personnes en France. Puis il y a eu les mouvements contre Macron (Loi pour la croissance en 2015, loi travail en 2016, contre la réforme de la SNCF). Nous avons discuté aux assemblées de "Nuit Debout", nous avons marché aux côté des travailleureuses, des précaires, syndiqués ou non, partisan’nes ou non, fort’es de nos divergences mais tous de gauche, à minima.
Et puis le 17 novembre 2018 c’est environ 300 000 personnes [1] qui manifestent contre la hausse du carburant et la politique du gouvernement en général. Cette vague dite "des gilets jaunes" n’a fait que grossir les 3 semaines suivantes. Dubitatifs on a mis du temps à se laisser embarquer par cette vague mais il faut bien admettre qu’on se reconnaît dans les formes d’action (blocage de l’économie, manifestations offensives) et que c’est beau de croiser de nouveaux visages dans les luttes. Alors, oui ! on se retrouve quand même pas mal dans ce qui se passe dans la rue et sur les rond-points ces temps-ci :
- parce qu’il y a une remise en question des dominations de classe,
- parce qu’il y a une remise en question des élites et des médias dominants (partis, syndicats, porte-paroles, etc.),
- parce qu’il y a une volonté de démocratie directe, sans représentant’es, de discuter et de se réapproprier l’espace public.
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