Du ménage à l’enseignement, la précarité comme système à l’université !

Etudiant-es, enseignat-es, personnel-les de l’université du Mirail : si vous trouvez des toilettes désinfectées et fonctionnelles à l’université, si vous vous asseyez dans des amphis propres pour étudier, si vous trouvez des laboratoires propres à la Maison de la recherche, vous êtes redevables au travail invisibilisé des femmes et des hommes chargé.e.s du nettoyage.

Pourtant, aujourd’hui, la situation des employé.e.s de la société Arc-en-Ciel en charge du nettoyage à l’Université du Mirail est inadmissible. Elles et ils ont donc décidé de se mettre en grève pour dire STOP à cet « esclavage moderne » (selon leurs propres mots). Depuis le 11/02/20, ces employé.e.s se mobilisent contre les conditions de travail insupportables et contre les multiples formes de harcèlement que le responsable de site leur fait subir depuis plusieurs années. Ces femmes et ces hommes se lèvent tôt, quittent leurs familles, leurs enfants, avant que le soleil ne se lève pour nettoyer l’université afin que nous puissions étudier et travailler dans les meilleures conditions.

C’est un métier dur, sous-payé, en temps partiel imposé. Ces sociétés ont érigé en système l’exploitation des personnes en situation de grande vulnérabilité : pour la majorité des femmes, issues de l’immigration, dans une situation économique qui leur laisse peu d’opportunités. 

En plus de conditions de travail difficiles, ces hommes et ces femmes subissent depuis plusieurs années l’autoritarisme de M. Belaroussi, responsable de site. On ne compte plus les travailleuses sans contrat, les heures de travail non-payées, les prélèvements obscurs sur les fiches de paie, les surcharges de travail (travail de trois personnes réalisé par une seule), les frais de mutuelle souscrits mais dont ils ne bénéficient pas, etc. Au-delà de la question purement contractuelle qui encadre la relation entre un patron et des travailleurs, M. Belaroussi fait régner la terreur sur les agent.e.s de nettoyage du Mirail : il est allé jusqu’à séquestrer une employée pour qu’elle ne puisse pas parler avec son chef d’équipe. 

Le 11 février, les travailleuses et les travailleurs ont été reçu.e.s par la présidence de l’Université, par l’intermédiaire de son vice-président Patrimoine et le responsable logistique. Tous semblaient tomber des nues : pourtant, l’université, qui organise un système de sous-traitance et qui renégocie régulièrement les contrats pour en faire baisser le prix, ne peut se dédouaner de sa responsabilité dans cette situation inhumaine. Les économies comptables ont des conséquences concrètes sur la vie des travailleuses et travailleurs !

Au deuxième jour de grève (le 12 février), le directeur régional de la société Arc-en-Ciel a été convoqué à une réunion collective pour que les employé.e.s d’Arc-en-Ciel puissent faire remonter les problèmes individuels. Aucun accord satisfaisant n’a pour l’instant été obtenu et nous devons continuer à soutenir leur grève. 

Nous prenons la responsabilité de faire émerger plusieurs points qui sont pour nous incontournables pour la résolution du conflit au profit des travailleuses et travailleurs :

Dans le cadre de la société Arc-en-ciel :
1) Établissement de véritables contrats de travail comportant tout ce que le droit exige, notamment les horaires. Ils devront être définis sur la base des revendications salariales.
2) Le paiement complet des salaires (y compris les jours de grève) après la mise à plat des fiches de paie et leur revalorisation, en tenant compte de l’ancienneté de ces femmes qui, après 30 ans de service à l’Université, sont encore considérées comme « sans expérience », ainsi que la prise en charge des frais de transports.
3) Une augmentation immédiate des effectifs et la fourniture du matériel indispensable pour réaliser leurs tâches (notamment les équipements de protection inhérents à la manipulation de produits chimiques). 
4) L’éloignement immédiat de M. Belaroussi (son licenciement) qui ne peut plus assumer aucune responsabilité vis-à-vis des employées contre lesquelles il a mené une campagne de terreur.
5) La mise en place d’une procédure claire afin que les travailleurs et travailleuses d’Arc-en-Ciel puissent entrer en contact avec leur employeur pour faire reconnaître leurs droits (en terme d’arrêt-maladie, de remboursement des frais de transport, etc.)

Ensuite, l’Université du Mirail doit prendre ses responsabilités vis-à-vis des conditions de travail de l’ensemble des personnes nécessaires à son fonctionnement quels que soient les liens contractuels avec eux et elles :
1) L’université cherche à baisser les coûts, l’offre de la société Arc-en-ciel a été acceptée à 35% en dessous du précédent contrat. Le contrat actuel doit être dénoncé et l’université doit s’engager à traiter avec des sociétés qui respectent le droit du travail. Elle ne peut se départir de sa responsabilité vis-à-vis des agent.e.s qui travaillent sur le site. 
2) L’université doit s’assurer du maintien à leur poste de l’ensemble du personnel avec prise en compte de l’ancienneté. 
3) L’université doit s’assurer de la réintégration d’un agent licencié sans motif valable.
4) Enfin, l’université doit cesser de recourir à la sous-traitance, cause de tous ces maux, et s’engager à titulariser les salarié.e.s travaillant dans son enceinte.

Pour ce faire, nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire et au-delà à participer aux piquets de grève initiés par les travailleurs et travailleuses de la société Arc-en-Ciel. Nous demandons aux syndicats universitaires de diffuser cet appel sur l’ensemble des réseaux en leur possession.

Collectif des précaires du Mirail
Sans Local
Université Toulouse Jean Jaurès
5 allée Antonio Machado
31000 - Toulouse
precaires.mirail@gmail.com
Blog : https://precairesdumirail.noblogs.org/
Page facebook : fb.me/CollectifdesPrecairesduMirail

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