TROU NOIR a débuté en plein confinement. Aujourd’hui, le lancement de ce premier numéro papier permettra ce qui nous était interdit jusque-là, nous rencontrer en chair et en os, discuter de nos situations respectives et permettre de s’organiser partout où cela est possible et favorable.
Enfin mettre en lumière l’angle mort de toute politique radicale : la question du désir. Le premier numéro de la version imprimée de Trou Noir vient de paraître en librairie. Pour cette occasion, nous organisons une tournée de présentation de la revue au mois de juin et au mois de septembre. Vous retrouverez sur cette page toutes les informations concernant les dates et les lieux de ces moments que nous espérons heureux.
Le numéro #1
La revue Trou Noir est éditée dans le catalogue des amis des Éditions la Tempête et vaillamment diffusée par Hobo Diffusion. Imprimé sur les presses de Présence Graphique à Monts, près de Tours, le livre se présente dans un format de poche 11x18 cm et comporte 160 pages.
Au sommaire de ce premier numéro :
De Tricks au Grand Remplacement : politique et homosexualité chez Renaud Camus – par Tati-Gabrielle
Un trou de souris – Divagations sur le libéralisme avec et sans Guillaume Dustan – par Olivier Cheval
« Dustan écrivain de l’espoir » – par Tim Madesclaire
Transphobie et justice : il est intolérable d’être toléré – par Melle Durex et Melle Latex
Pour un communisme gay – par Une bande de chats homosexuels fous d’amour pour le communisme
Mario Mieli épouse Jacques Camatte – par Mickaël Tempête
Le Monstre au cabinet – par Quentin Dubois
Il y aura une vente des numéros à prix d’ami.E.s, et nous discuterons avec certaines personnes qui font partie de cette aventure éditoriale, ainsi que des contributeur.rices.
Après cette discussion, il y aura des concerts et une soirée jusqu’au bout de la nuit.
Venez nombreu.ses !
LE 11 JUIN à 17h Au LOCAL PIQUEMIL !
6, rue Piquemil. Saint Cyprien.
"" Il est toujours compliqué de prévoir à l’avance la suite des évènements. D’autant que la séquence temporelle dans laquelle nous sommes (des mouvements de révolte partout dans le monde, la montée en force d’un néoconservatisme fascistoïde, la catastrophe écologique qui devient sensible, etc.) semble échapper à nos vieilles catégories de pensée et d’analyse. Plutôt que de céder à la panique qui ne produit jamais rien de bon, plutôt que de se faire avoir par les discours apocalyptiques ambiants, il s’agit bien de se poser, de prendre le temps de penser, de farfouiller le passé, et de se demander à quoi pourrait ressembler un avenir désirable. Nous avons besoin de bien comprendre ce qui se passe actuellement, de mettre les bons mots dessus, pour ne plus mettre toute notre énergie à combattre des moulins à vent qui nous semblaient pourtant si menaçants.
Ce qui nous a donné envie d’agir, c’est de voir à quel point les luttes LGBT+ et féministes étaient les idiots utiles de la partition du monde entre « progressistes » et « conservateurs ». Mais voyant les « progressistes » devenir de plus en plus autoritaires, et les « conservateurs » se convertir au néolibéralisme, nous nous sommes rendu compte que la distinction ne tenait plus.
Notre démarche est donc celle de trouver de nouveaux mots, de nouvelles grilles d’analyses politiques pour comprendre les luttes dites « minoritaires » dans notre époque compliquée, comme de mettre en procès les anciens pour juger de leur pertinence.
Renouveler la critique ne veut pas dire oublier le passé, mais au contraire comprendre d’où vient la situation présente. Nous nous sommes rendu compte que nous connaissions mal notre propre histoire minoritaire. Nous pensons que cette mémoire des luttes est cruciale pour agir maintenant, et qu’archiver, c’est aussi lutter contre l’oubli et les réécritures de l’histoire. C’est une des missions que s’est donné Trou Noir.
Il s’agira de s’intéresser également à l’international, car, des révoltes féministes en Amérique du Sud au génocide des homosexuels en Tchétchénie, les évènements ne manquent pas. Ce qui se passe à l’étranger est trop peu connu, et mérite d’être bien raconté et expliqué, et nous essayerons tant bien que mal de le faire.
Enfin, notre dernier axe est proprement culturel, car il nous semble que cinéma, littérature et musique sont particulièrement liées à la dissidence sexuelle et aux luttes minoritaires. Ces arts ont formé un imaginaire qui alimente les luttes actuelles, et nous avons eu envie de les explorer.
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