Au moins une dizaine de squats ont été ouverts récemment à Toulouse. D’autres réquisitions vont avoir lieu prochainement. Les gens se croisent, se donnent les nouvelles, au moment des visibilisations (lorsqu’on se regroupe et se montre quand les keufs se pointent).
Les sensibilités politiques, les modes d’organisation et les pratiques de lutte sont diverses parmi les occupant.e.s. Les situations des lieux eux-mêmes ne sont pas toutes identiques ; ici, on a affaire à un bailleur social, tandis que là, c’est un particulier qui est propriétaire.
Les crasses, en revanche, se perpétuent. La communication de la préfecture est toujours aussi gerbante ; elle n’hésite pas à rappeler la « jurisprudence Maryvonne » : la Dépêche fait son sale taf en relayant cette parole mensongère. Les proprios aux bras longs privent certain.e.s habitant.e.s de la flotte et embauchent des vigiles pour garder la vanne. Ces procédés doivent nous mettre en colère.
Pour certains bâtiments, les jugements ont été rendus, pour d’autres non. Les délais ne dépassent pas les deux mois, dans les meilleurs des cas.
Bientôt le froid de l’hiver. En fait, tout le monde va nous le rabâcher : « pas de trêve hivernale pour les occupant.e.s sans droit ni titre ». Non, les squatteurs/euses ne subissent pas le froid de la même manière que les autres gens, c’est bien connu. À nous de porter le message inverse : si on assiste à une expulsion d’un bâtiment pendant l’hiver, donnons-nous les moyens de construire des représailles.
Derrière une procédure se cachent un.e proprio, son avocat.e, un tribunal, un.e juge, un.e greffier.e, un.e huissier.e, un garde-meuble, la préf, des keufs, parfois des vigiles. Les cibles ne sont évidemment pas toutes de la même ampleur, mais elles ne manquent pas…
Ce texte n’a pas vocation à donner des consignes. Il n’y aura pas de rendez-vous fixe ni de règles à suivre en cas de. En revanche, si l’apathie collective vous pèse lorsque trop de gens sont mis à la rue ; alors parlez-en. Que chacun.e puisse contribuer, à sa manière, à renforcer un mouvement d’occupation bien présent à Toulouse.
N’hésitons plus à affirmer nos envies de réactions lorsqu’on se retrouve dans la rue, dégouté.e.s, avec nos affaires dans les mains.
Ah et aussi, si ce texte est un peu focalisé sur l’hiver, c’est pas pour légitimer les expulsions pendant les « beaux jours ». Mais avant de créer un rapport de force qui nous permette de tenir nos bâtiments ad vitam eternam, il semble opportun de leur montrer qu’on peut salement les ennuyer lorsqu’ils nient sans vergogne nos existences.
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