Pour éviter les sempiternelles récupérations politiciennes et la vacuité des manifs syndicales qui se profilent comme un éternel retour du même, formons le peuple à la tête de la journée de lutte internationale des exploité-e-s. Pour en finir avec ce maudit capitalisme, qui pue la mort et le fascisme.
Le carnaval n’est pas terminé. Le grand jour de fête et de révolte approche, d’affirmation d’une autre vie, une vie non entièrement vouée à la survie et à l’angoisse de la mort sociale, ou même à un bonheur parfaitement factice. Ni officiel, ni reconnu, le 1er Mai est aussi une journée d’affranchissement provisoire de l’ordre existant, dévastateur, inégalitaire et oppressif. Une journée de célébration et d’hommage à celles et ceux qui nous ont précédés, aux enfermé-e-s d’aujourd’hui, et à l’avenir pressant du communisme déjà là.
C’est le printemps, sortons un moment de la nuit sécuritaire, de cette démocratie de marché, fondée sur la guerre, le racisme, le contrôle, les expulsions, les lois scélérates, la justice de classe et son système pénitentiaire… Une parodie de liberté universelle au profit d’une minorité d’accapareurs et d’héritiers, usant des pires moyens pour prolonger leur petit règne.
Sans ouvrir l’horizon d’un dépassement du capitalisme le combat contre le fascisme et pour la démocratie est une escroquerie, l’instrumentalisation habituelle de l’antifascisme par la gauche bourgeoise, à des fins électoralistes. Il ne peut pas non plus y avoir de véritable « rupture » avec le capitalisme, ni de réelle « démocratie », sans s’affranchir du chantage de la dette et de l’emploi, sans que chacun puisse avoir prise sur les moyens et les fins de son activité, afin au moins qu’elle ait du sens. L’ « unité populaire » est à ce prix. Cela suppose, sinon d’abolir l’économie, certaines transformations radicales (comme sortir de la valeur travail, socialiser un certain nombre de secteurs clés…).
L’économie capitaliste est l’expression matérielle des rapports de puissances et de dominations qui sont nécessaires à la reproduction perpétuelle de sa logique prédatrice de valorisation et d’accumulation. Se soustraire à cette logique de mort, qui colonise le monde vécu, est une condition nécessaire à l’élaboration collective d’un monde commun. Monde qu’il s’agit moins en vérité de conquérir et de contrôler que de rendre désormais audible, à nouveau.
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