Il n’y a pas un.e seul.e Africain.e ou afro-descendant.e dont l’humanité n’ait été radicalement contestée sur les plans juridique, scientifique, philosophique, théologique, économique, psychiatrique. On n’en continue pas moins à exiger des afro-descendant.e.s qu’elles et ils cessent de ressasser, de ruminer l’histoire coloniale : n’est-ce pas ignorer que l’on répète ainsi une vieille injonction esclavagiste à l’oubli des ancêtres et à la méconnaissance de la communauté d’origine ?
Le choix fait ici est de penser la déshumanisation à partir de la traite transatlantique et de l’esclavage. Il s’agit aussi pour l’auteur de renouer avec une longue histoire d’usages révolutionnaires du christianisme dans les mondes noirs. L’adoption de cette religion ne fut pas passive. L’Église noire est devenue un lieu privilégié de rassemblement, d’action et d’invention d’une pensée critique, ce dont témoignent la théologie de la libération noire aux États-Unis ou la philosophie de l’Ubuntu en Afrique du Sud. La dignité est alors comprise comme la part divine de l’opprimé.
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