Le refus au service militaire obligatoire est une histoire pas si lointaine et pourtant peu connue. La résistance à l’armée a toujours pris différentes formes et fait naître plusieurs positions politiques. En France dans les années 80, le refus du service militaire est aussi motivé par des choix sociaux contre ce que l’industrie militaire conditionne - du Larzac aux luttes anti-nucléaires, la résistance est massive et nous souhaitons la convier au travers de récits comme source d’inspiration.
Pourquoi ce qui fut si central dans le fait de se politiser au travers de ces choix fut perdu au moment du passage au service volontaire et à une armée de métier ?
Cette question était d’emblée politique parce que tout le monde devait se la poser. Parce que la guerre ne pouvait devenir une abstraction pour ceux et celles qui profitent de leur situation loin des fronts. Les débats sur la manière d’y répondre forçaient les rencontres, la créativité et la pratique de l’esquive, des contrôles et de l’illégalité. Une certaine école de la résistance qui ne fut pas transmise ou si peu. La dépossession des corps que cela mettait en question pour chacun et socialement se retrouve aujourd’hui dans la dépossession d’un corps politique et d’une histoire antimilitariste. La solidarité qui fut alors nous serait toujours nécessaire pour d’autres désertions, sans oublier que la technologie actuelle de guerre a besoin de main-d’œuvre partout dans le civil, dans les structures de transport et de logistique, tout comme de notre acceptation.
complements article
Proposer un complément d'info