Dans la nuit du 30 au 31 janvier, on est venus devant la pharmacie Lafayette à Ramonville au sud de Toulouse, qui héberge les toutes nouvelles cabines de télémédecine Medadom. On y a laissé un tag « FUCK TELEMEDECINE » et éclaté quelques vitres.
On a voulu signifier notre refus de ces petites machines. Encore une fois tranquille tranquille, on se retrouve à assister à l’histoire éternelle des caisses vides, pendant que des sommes hallucinantes sont investies dans l’armement bien sûr, mais aussi dans la politique de digitalisation, du fichage des patients et de la privatisation.
La numérisation vient s’imposer dans notre chaire, quand on en a le plus besoin. Qui veut de ce monde où tu peux pas parler tant que t’as pas cliqué, où le spectacle de la high tech masque la plus dégueulasse des précarités, celle de pas pouvoir se soigner. Dans les villes comme dans les campagnes, où il est devenu impossible d’avoir un rendez-vous de généraliste, les télécabines sont présentées comme solution d’un manque créé de toute pièce.
Le soin ne peut pas se résumer à la prise de la tension, du pouls, de la température, à répondre à des questions protocolaires. Il s’éprouve dans la rencontre et l’accompagnement, en prenant en compte notre boulot, notre vécu. Qu’est-ce qu’il en est des souffrances psychiques pour lesquelles une continuité des soins est essentielle et a besoin d’une autre compagnie que celle d’un écran ? Avec la télémédecine on accentue le rapport à la santé comme une délivrance d’ordonnance, primordiale dans une médecine dont le but est le retour au travail. Le rapport à nos corps comme de simples machines qu’il s’agit de réparer pour maintenir leur efficacité.
Si l’intérêt de l’économie est de maintenir la vitrine, on a voulu nous lui donner quelques petits coups. Car le nouveau système de santé qui arrive nous isolera encore plus, pendant que l’état et les start-up se tiendront encore la main.
New shit for new people
Dans la nuit du 30 au 31 janvier, on est venus devant la pharmacie Lafayette à Ramonville au sud de Toulouse, qui héberge les toutes nouvelles cabines de télémédecine Medadom. On y a laissé un tag « FUCK TELEMEDECINE » et éclaté quelques vitres.
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